Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
(Les animaux malades de la peste - Jean de La Fontaine 1621-1695)
Dépassant la présomption de culpabilité qu'il s'autorise à appliquer à grands renforts de publicité en faisant fi du cours de la justice, le sieur Hortefeux a été, quant à lui, jugé coupable de propos racistes à l'égard de ses congénères basanés originaires d'Afrique du Nord et/ou du Centre de la France porteurs de moustaches et d'un casque (voir à Brennus dans le Petit Larousse, édition 2011)
L'Auvergnat (sûrement blond aux yeux bleus) du plateau de Gergovie et de la place de Jaude avait encore les moustaches tombantes, mais je ne vous laisse même pas imaginer le no-future d'un Auvergnat basané, porteur de longues moustaches frisées brunes, même affublé d'un casque.
César l'aurait fait rôtir à petit feu entre deux sangliers autour d'une broche, protégé par trois escadrons de C.R.S (Compagnie Romaine de Sécurité), à l'occasion de l'une de ses nombreuses réceptions de Cléopâtre pour discuter du cours de la sesterce et sauver l'empire (financier) romain, lors du premier G2 mis en place dans les années 50 (avant J.C., évidemment).
Après rôtissage ne restait plus de l'Auvergnat basané aux moustaches frisées que deux accessoires : le casque (encore visible sur le plateau de Gergovie), et le bouclier (fiscal, dont les archéologues signalent notamment une présence aussi abondante qu'inexpliquée du côté de Neuilly sur Seine)
Les mauvaises langues iraient quand même jusqu'à prétendre que, quelques siècles plus tard, le centurion-ministre Auvergnat suscité actuellement aux affaires aurait, lui, fait l'objet d'une condamnation pénale bien réelle à cet égard de 750 euros par le TGI de Paris (appel en cours, rien à voir avec celui du 18 juin).
En attendant, qui sait, de tirer le jackpot via un juge-pote susceptible d'effacer l'ardoise. Reconversion habile en Garde des sceaux dans un prochain remaniement?
Va-t-on, à ce titre, devoir le déchoir simultanément des nationalités auvergnate et française, pendant qu'on y est, puisque selon les attendus du Tribunal :
le propos contesté, prononcé en septembre 2009 à propos des Arabes, “Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes”, est punissable aux termes de la loi, “dés lors qu’il vise indistinctement un groupe de personnes non autrement identifiées que par un des éléments énoncés par l’article 33, alinéas 3 ou 4 de la loi du 29 juillet 1881 : origine, appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée...Il l’est en l’espèce pour toutes les personnes d’origine arabe, stigmatisées, à ce seul motif, comme créant des "problèmes".”
La justice se serait-elle, dans notre pays qui se réclame encore des Droits de l'Homme, scindée en deux branches : celle des présumés innocents et celle des présumés coupables?