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Billet de blog 17 juin 2010

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La culpabilisation du sexagénaire, ce parasite du XXI ème siècle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Non mais sans blague!

Sentir, à quelques jours près, passer le vent du boulet, à 59 berges et des poussières, alors qu'on s'est battu dans les années 80 pour cette retraite à 60 ans, qu'on est encore vachement fier d'être de cette génération qui a osé le faire!

Se dire que trois petites semaines de plus avant de montrer le bout de son nez, en 1951, et c'était cuit!

Que tous ces ENArqueurs qui font tourner leurs calculettes et n'auront peut-être même pas la moitié de ses 41,75 années de cotisation quand ils accosteront aux 60 berges auraient osé nous envoyer au turbin 4 mois de plus, ça fout des frissons dans le dos!

Et ça donne une idée de la convulsion, du malaise vagal sarkozien qui va s'emparer de ceux qui vont devoir rallonger leur impôt-retraite, car c'est bien comme cela qu'il faut le nommer.

Pour un peu, on aurait presque honte à les regarder en face, les copains qui vont continuer à trimer.

On se surprend soudain à culpabiliser, se disant presque qu'on est en train de voler la société en partant à 60 berges dans ces conditions-là.

Qu'on va les contraindre à bosser pour soi.

Qu'on vire au parasite.

Qu'on n'a pas le droit de se réjouir de préparer ce temps qu'on pense avoir mérité tout autant que ceux, arc-boutés derrière leurs boucliers, qui font régulièrement faire la culbute à leurs actions.

Ce n'est pas en nombre d'années de cotisations ou de travail que se calculent les retraites de ceux-là, mais en nombre d'années pendant lesquelles leur capital a travaillé pour eux.

Nuance.

Ce gouvernement ne fait pas de politique, ça se saurait, depuis le temps.

On ne fait pas de la politique avec une calculette, mais avec un projet de société.

Après, seulement, on peut sortir la calculette, alors que là, vous le voyez, vous, le projet de société?

On calcule, et après il reste le déchet de société.

Vous apercevez un espoir d'adoucissement du chômage à travers cette panoplie du petit bricoleur en retraites?

Qui tire tout ce qui bouge, manipulant sans scrupule ni retenue l'énormité de son inculture sociale et de son culot: la Santé, la Fonction publique, l'Education Nationale, la Justice, en faisant rendre gorge aux salariés ou les dépossédant de leur dignité en même temps que de leur boulot.

Tout va y passer.

Trop gros.

Plus c'est gros, plus ça passe.

Tellement gros que cela en devient tétanisant.

Clouée au sol avant décollage par un bombardement, la flotte aérienne sociale.

On aurait sacrifié ses années de jeunesse au boulot bien avant ses 20 berges pour s'entendre dire aujourd'hui que la seule façon de résoudre la quadrature du cercle serait de cotiser plus pour pensionner plus?

La bonne blague!

Pour ceux qui ont la mémoire très courte, il y a déjà eu, récemment, le "travailler plus pour gagner plus".

Un succès, souvenez-vous!

Pas de doute que les entreprises, qui balancent déjà 1 travailleur de 55 ans et plus sur 2 vont, en attendant de les voir rejoindre les EHPAD, raffoler de tous ces petits pré-vieux supplémentaires, leur ouvrir toutes grandes leurs portes et leurs badgeuses avec un sourire béat et radieux : "Venez, venez, petits préretraités! Depuis le temps qu'on attendait que votre âge de départ à la retraite recule pour pouvoir vous embaucher."

On voudrait nous prendre pour des assiettes volantes dans un tir aux pigeons, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. les enfants du baby-boom ne sont pas des canards sauvages!

La clé de la retraite par répartition et de son bon état de santé, c'est l'emploi et les cotisations qui vont avec.

Et cet emploi passe par le partage du travail.

Lequel paraît difficile à concilier avec le maintien plus longtemps aux commandes de ceux qui les occupent.

Même Lapalisse aurait trouvé cela tout seul.

J'espère bien qu'on ne va pas attendre 2012 pour remettre les aiguilles de la pendule dans le bon sens.

Celui du progrès social, évidemment.

Pas l'autre évidemment, celui qui regarde vers le XIXème pour remonter lentement, mais sûrement, vers ce temps où le salarié avait des devoirs avant d'avoir des droits.

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