Bonsoir Jean-Louis Bianco,
J'ai suivi, avec la même affliction que les socialistes en général et ceux du courant que je partage avec toi en particulier, les volées de bois vert de ce dernier week-end, et cela m'a inspiré, à chaud, une réaction que j'assume toujours aujourd'hui, sans avoir besoin de la réactualiser.
Je t'ai lu sur Facebook Dimanche, te positionnant nettement contre la démarche de Vincent Peillon et j'y suis allé de mon petit commentaire, sur Mediapart et sur LePost dont je t’ai joint les liens.
Personnellement, c'est Ségolène Royal qui m'a déçu Dimanche et je trouve que son attitude en la circonstance correspondait à tout sauf à la stratégie et au devoir de réserve que je pouvais attendre d'elle : rester dans l'ombre le plus souvent possible sans s'exposer, car tout le monde sait pertinemment que tout ce qui se fait au sein de EAG est destiné à lui ouvrir la route au moment T.
Son côté par trop maîtresse d'école ou plutôt de bande qui arrive pour siffler la fin de la récré et récupérer les agates qu'elle a peur de perdre, recadrer, comme elle l'a si bien dit, les élèves relève pour moi de l'irrespect et du manque de confiance par rapport à tout le travail qui a été fait à distance d'elle, mais s'appuyant sur ses propres valeurs politiques.
Si je suis revenu à la politique et au PS et m'y suis engagé, c'est sans doute elle qui m'en a donné envie, mais Dimanche, elle a rejoint pour moi la caricature, au féminin, de ces éléphants qui ne veulent voir qu'une tête dans le troupeau. On peut être leader, présidentiable incontestée d'un courant d'idées porteur, cela n'ouvre en rien le droit à l'humiliation publique et au caporalisme.
Si en Août je suis allé à Marseille où je t'ai croisé et où tu n'avais pas l'air si malheureux que cela, c'est parce que ceux qui portaient "l'Espoir A Gauche" m'en ont donné l'envie, et j'en suis revenu convaincu que ce qui s'y passait était la bonne route de rénovation.
Je refuse, personnellement, que, parce qu'il a le courage de demander d'exister aussi en son nom propre de par son engagement et ses initiatives politiques, parce qu'il est brillant et dit tout haut ce que pense l'ensemble des socialistes engagés à ses côtés (toi ???) à la conduite de ce mouvement, Vincent Peillon soit sacrifié sur l'autel de la reconquête qu'a décidée Ségolène Royal. Et je le soutiens dans sa volonté de ne pas se faire égorger dans la baignoire du courant E.
Elle doit se rendre compte aussi que surfer sur une forme d'hystérie collective de son fan-club ne peut suffire à façonner un leader politique, parce que ce que je lis sur les réseaux sociaux ou sur DA me laisse parfois sur le cul par sa violence et son côté primaire, et me paraît comporter des risques importants de dérive incontrôlée qui pour moi n'ont plus rien avoir ni avec la politique, ni avec le PS.
J'ai attendu et lu en début de semaine que tu étais pressenti par Ségolène Royal comme le sage qui va ramener tout le monde à la raison, et tu as sans doute cette sagesse que l'on te reconnaît facilement, même si moi, au bout d'un moment ça commencerait sérieusement à m'emmerder d'incarner la sagesse.
Je tenais à t'adresser ce message non polémique, car lors de la confrontation avec mes amis politiques, je ne suis pas aussi certain que cela que Ségolène ait fait le bon calcul, ni que ses soutiens dans cette affaire soient aussi importants qu'elle l'escompte.
Je fais partie de ceux, et j'en trouve pas mal autour de moi, militants mais aussi hommes et femmes de la rue, pour qui elle a Dimanche brisé quelque chose d'important, et qui auront toujours de la peine à lui accorder ce crédit qui jusque là ne souffrait d'aucune hypothèque.
Vieux, sage, je te souhaite bon courage.
Mais si tu as vraiment choisi de te ranger derrière elle et contre lui, ou de te transformer en détective chargé de marquer Vincent Peillon à la culotte, quelque part tu auras pour moi perdu une sacrée dose de sagesse.
Peut-être sera-ce plus confortable et libérateur, après tout!
Polovergnat,
élu municipal