Entre la pique tweetesque à 2 balles de Gad Elmaleh, superficielle et non construite, et celle de Torreton, qui hume bon nos trésors littéraires classiques, il n'y a pas photo. On pourrait même aller jusqu'à dire : y'a pas pellicule !
Au-delà du choix de nos tronches d'Oscar ou de César d'aller enterrer leurs cassettes chez les Belges, les Suisses ou les British, ce sont sans doute d'abord deux cultures et deux mondes qui s'entrechoquent.
Celui du cinéma, pourri par ses cachets, hollywoodiens et déconnectés de la réalité, ses trucages et ses prises de vue faites et refaites jusqu'à obtenir l'image et le plan "parfaits" qui vont se vendre, et qui vont finir par faire que l'acteur va se prendre carrément pour son personnage et se considérer totalement au-dessus du commun des mortels, comme l'image de synthèse qu'il véhicule.
Celui du théâtre qui a encore conservé sa condition de mortel et qui, via la notion du furtif, de l'instantané, de l'effort permanent de la recherche de qualité qu'il doit reconstruire séance après séance, ne peut se permettre le luxe de se mentir, et pour qui le travail quotidien de tâcheron permet de rester les 2 pieds encore posés sur terre et la tête sur les épaules.
Dernier soutien de poids : Arthur, cet inégalable talent, vient de l'ouvrir pour nous faire part de ses réflexions hautement philosophiques... ce qui est évidemment propre à nous rassurer.
Si en plus vous voulez essayer de transposer ces deux images à nos deux derniers Présidents, l'ex et l'actuel, puisque cette tragédie nationale se joue sur un scénario du dernier, vous verrez que ce sont les mêmes qui soutiennent les mêmes, que le premier nous a fait du cinéma, torturé par la recherche et la construction de son image narcissique quand l'autre, scène après scène, s'applique chaque jour à nous faire entrer dans sa pièce plutôt travaillée dans sa construction.
On retrouve tout cela chez leurs compagnes respectives : l'un s'est entiché d'une starlette à l'image lisse construite au botox, quand l'autre se farcit régulièrement des rebondissements avec un personnage de tragédie grecque au caractère bien trempé,que Corneille ou Racine auraient volontiers embauchée pour leurs chefs-d'oeuvres.
Longue vie au théâtre et aux théâtreux !
Billet de blog 23 décembre 2012
Réponse de l'Auvergnat du Dimanche au Parisien du Samedi !
Entre la pique tweetesque à 2 balles de Gad Elmaleh, superficielle et non construite, et celle de Torreton, qui hume bon nos trésors littéraires classiques, il n'y a pas photo. On pourrait même aller jusqu'à dire : y'a pas pellicule !
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