Mais enfin, allons-nous nous réveiller, outrés que nous sommes qu' "on", c'est-à-dire ces instances qui sont censées veiller sur la République, en soit aujourd'hui réduit à essayer de marchander la présence à l'école, "on", marchand de tapis discutant le bout de gras avec le client, "on", tapette à mouches déroulée entre les futurs portiques magnétiques de nos établissements scolaires?
Ce sont ces mêmes "on" qui, en même temps qu'ils tentent de brader les valeurs de l'école publique, laïque et républicaine, sont en train essayer de monnayer l'affaire.
De l'école publique, "on" s'affaire à liquider toutes différences avec l'école privée, accouchant d'une loi obligeant les municipalités d'une commune à payer pour ses enfants scolarisés dans l'école privée de la ville d'à côté, à liposucer Nanterre pour engraisser Neuilly.
Sur la laïcité, "on" s'applique à jeter le trouble en inventant, ça vient de sortir, la laïcité religieuse. Une sacrée trouvaille. Au train où vont les choses, la laïcité va bientôt s'enseigner dans les églises, les synagogues ou les mosquées et non plus à l'école du village, de la ville ou du quartier.
Et pour la République, voilà maintenant "on" en train de la brader, dilapidant ce trésor républicain éminemment collectif que représente son école publique, via la suppression de ses moyens de subsistance, humains et budgétaires, jetant par-ci des wagons d'un personnel dont nous sommes fiers, grignotant sournoisement par-là le contenu de ses services!
Alors basta!
Allons-nous comme cela continuer longtemps à accepter sans broncher, jour après jour, que ces valeurs qui font la grandeur de notre pays fondent au soleil de ce libéralisme omniprésent qui ne s'impose même plus un cache-sexe au nom de la pudeur républicaine la plus élémentaire, livré à un voyeurisme effréné?
Qu' "on" redonne à l'école républicaine les moyens qu'elle mérite, au lieu de les lui enlever.
Qu' "on" cesse de calculer ce qu'elle coûte si "on" veut qu'elle ait de réelles possibiltés de prendre en charge la formation de nos chères têtes blondes, brunes, rasées, frisées, multicolores, multiethniques, nues ou encapuchonnées et qu' "on" commence par lui redonner tout le fric qu' "on" lui a piqué au nom de la rentabilité du service public!
Qu' "on" redonne aux enseignants la considération qu'ils méritent au lieu de taper sur le fonctionnaire, tout comme en d'autres époques on tapait sur des catégories bien ciblées en les montrant du doigt.
Qu' "on" réhabilite ces valeurs humanistes élémentaires dont nous sommes fiers, bien plus que celles de ce CAC 40 qui voudrait faire de notre école un grand supermarché de la connaissance!
Et qu' "on" arrête de nous prendre pour des ons.