Alors que les grosses écuries des télés ont remis les housses sur leurs caméras jusqu’au prochain Grand bazar olympique, où des studios de paille installés de toutes pièces ont été démontés, calmement ou par toute une Equipe médaillée emportée par la fête, une question mérite d'être posée? Pourquoi deux flammes olympiques, symboles éclatants de deux humanités parallèles qui refusent de se croiser ?
Mais pourquoi l'éteint-on, cette flamme censée mettre en lumière la fraternité, l'universalité des forces du dépassement qui animent les Jeux, sinon l’humanité tout entière?
A-t-on peur de la ternir, l’image de cette flamme, en faisant concourir sur la piste des guimbardes un peu cabossées ? Le CIO aurait-il peur de se voir éclaboussé ou dépassé par la force de caractère des éclopés de la vie et de leurs représentants, s’il jetait la passerelle vers son alter ego de cousin du CIP ?
Et si, tout simplement, on commençait par la laisser allumée, cette flamme, qui s’en trouverait froissé ? Le baron de Coubertin, dans sa tombe ? Ou les vendeurs d’image de nos dieux du stade lisses, starisés, dont les droits télés risqueraient de se trouver cabossés ?
Imaginez un tableau où tous les vaillants porteurs de breloques, en or, argent ou bronze, CIOtisés tendraient à leurs frères aussi fanas qu’eux de luttes sportives, d’entraînement et de dépassement de soi, une torche plongée dans la vasque, histoire de rappeler qu’il n’y pas deux catégories d’humains appelés à se dépasser, mais une seule pour enchaîner dans la foulée leurs preformances. Ça aurait de la gueule, non ?
Mais foin d'idéalisme dans ce monde lisse vecteurs de ces idoles, évacuant tout ce qui sort des canons de la normalité, où l'on croise des androgynes mi-mannequins mi-athlètes, adeptes des mêmes circuits de contrôle d'image et de comptes en banque, revenons sur terre !
Les jeux paralympiques ne seraient-ils pas accueillis dans ces équipements flambant neufs pour contribuer à amortir des investissements dont on sait par avance que bon nombre ne seront jamais rentabilisés?
La tolérance de leur présence sur les stades et parquets à peine secs ne relèverait-elle pas de cette compassion, dégoulinante de sueur et de l'embarras que lesdits valides ont moins bien réussi à dompter que les limites du chronomètre, gauches devant ce qu'on leur a appris de l'a-normalité, devant ces forces de vie déployées avec une telle conviction qu'ils en génèrent une gêne salvatrice chez ceux qui ne daignent les regarder qu’à cette occasion ?
Alors, pour la cérémonie d'ouverture du 29 Septembre : flamme olympique, paralympique ou pétard mouillé ?