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Billet de blog 2 avril 2013

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Une société plus humaine

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un article d'une revue de vulgarisation scientifique a attiré mon attention, il y a quelques jours. 

Il s'agissait d'éthologie, cette science qui se propose d'étudier le comportement des animaux dans diverses situations, nous préférons pour nous-mêmes -êtres humains- utiliser généralement des termes plus nobles comme celui de psychologie par exemple.

Bref, dans le cas présent, il s'agissait de rendre compte d'une étude, plus exactement d'une expérimentation, réalisée par deux chercheurs nord-américains, de l'Université Duke et concernant nos très proches cousins en génétique, les singes bonobos. 

Quinze individus, issus de deux groupes différents, n'ayant eu entre eux que des contacts visuels et sonores (comme c'est le cas dans la nature, nous précise-t-on) ont donc été soumis à une batterie de tests.  Dans l'un de ceux-ci, les singes disposaient de nourriture qu'ils pouvaient choisir de déguster seuls ou de partager, en libérant un compagnon enfermé dans une pièce adjacente -membre de leur groupe, ou étranger à ce groupe-

Ces bonobos donc, non seulement ont très souvent choisi de renoncer à de la nourriture au profit d'une relation avec un congénère, mais ils ont en outre privilégié les étrangers.  Quel comportement surprenant aux yeux des hommes!    

Dans un second temps, les singes avaient toujours la possibilité de délivrer un congénère, mais ne pouvaient pas prendre leur repas avec lui.    Comment croyez-vous qu'ils ont réagi?  C'est à n'y rien comprendre, ils ont continué à aider leurs semblables!

Les deux chercheurs en ont tiré la conclusion  suivante : l'altruisme n'est donc pas le propre de l'homme.

L'altruisme ne prend donc sa source ni dans le langage, ni dans le règles de coopération et d'affrontement, pas même dans une forme de sélection privilégiant la tolérance et la création de lien social en-dehors du groupe.


J'en tirerais moi-même une conclusion supplémentaire : non seulement l'altruisme n'est pas le propre de l'homme, mais celui-ci ferait bien de s'inspirer des réactions de son cousin, celui-ci incontestablement a davantage de dispositions pour fonder une société plus humaine!

Examinons le terme humain... qui est forcément celui que nous avons donné à cette notion. Il porte un jugement de valeur sur l'action qu'il accompagne. De façon implicite, il nous valorise par rapport ... aux autres animaux.  Et pourtant oui, il faut s'y faire, il n'y a pas rupture dans la chaîne de l'évolution, sur ce point, la science est formelle.   Tous les êtres sur terre partageons bien la même origine, du plus humble... jusqu'à nous, qui sommes persuadés d'être le chef-d'oeuvre final.   Non seulement, nous sommes un maillon de cette longue chaîne, mais, rien ne dit du tout qu'il ait atteint la perfection!

J'observe autour de moi  le comportement de mes semblables. Ethologie?  psychologie?  je ne sais pas.

Je vois souffrir des êtres, qui auraient besoin d'un peu d'aide quelquefois.  Il en est pour leur tendre la main, mais aussi beaucoup d'autres.  Beaucoup trop d'autres, qui voient en l'étanger un rival dans la course au profit. Donc, à éliminer. A utiliser, puis à éliminer ensuite.

Notre comportement humain est loin d'être toujours empreint d'humanité!

Maintenant, pourquoi rechercher le contact avec l'étranger plutôt que celui de semblables?   Je n'ai évidemment pas de réponse non plus.  Je penserais volontiers que c'est par soif de connaissance, pour connaître un sujet pas encore rencontré. Pour apprendre de lui quelque chose de nouveau?   Je m'interroge moi aussi en leur prêtant mon jugement.

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