poppie

Abonné·e de Mediapart

151 Billets

4 Éditions

Billet de blog 3 novembre 2014

poppie

Abonné·e de Mediapart

Aider les Indiens lakotas

Pour un très grand nombre d'entre nous, les Indiens d'Amérique appartiennent au folklore,  aux films américains mettant en scène de vaillants fermiers blancs attaqués par des hordes de sauvages peaux-rouges, haches en avant, dûment peinturlurés et emplumés, ne laissant que désolation derrière les sabots de leurs chevaux.

poppie

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour un très grand nombre d'entre nous, les Indiens d'Amérique appartiennent au folklore,  aux films américains mettant en scène de vaillants fermiers blancs attaqués par des hordes de sauvages peaux-rouges, haches en avant, dûment peinturlurés et emplumés, ne laissant que désolation derrière les sabots de leurs chevaux.   Ou de vaillants soldats US, eux aussi devant faire face à ces dangereux sauvages.

Si les westerns ont propagé cette image, et qu'elle est désormais ancrée dans nos imaginaires, depuis nos plus jeunes années, il est bon de savoir que la réalité est sensiblement différente de l'image d'Epinal.  

Il n'est pas besoin de longues recherches pour savoir comment s'est fondée la nation américaine,  l'arrivée massive d'Européens, sur les pas  des découvreurs du "nouveau continent", qui venaient tenter l'aventure de défricher les terres vierges et y implanter la civilisation!    Les terres vierges!  C'est ainsi que l'on a décidé de nommer les régions où les blancs n'avaient encore jamais pénétré.   C'est ainsi que ces terres ont été attribuées aux pionniers, à qui on a donné de titres de propriété, avec mission de mettre "en valeur" les grands espaces, encore à l'état de nature.  

De nombreux groupes vivaient pourtant dans ces contrées,  ils avaient peu modifié l'environnement, ne cherchant pas du tout à domestiquer la terre et la nature, mais à vivre en relation avec ses autres occupants, les animaux et les plantes, en respectant profondément les rythmes naturels.  Ce genre de vie demandait de grands espaces, ils les trouvaient à perte de vue, du moins jusqu'à ce qu'ils soient délogés de leur habitat (bien sûr, ils n'avaient aucun titre de propriété sur la terre à produire, ceux qui appartenaient à la terre).

On connaît la suite, du moins celle expliquée du côté de chez nous :   Les arrivants ont apporté la civilisation aux peuples arriérés de ces contrées.   C'est-à-dire qu'ils les ont installés dans des "réserves" (on pourrait dire "confinés"),  et ils ont commencé à leur inculquer un certain nombre de besoins, à commencer par celui d'alcool et de jeux.  Différents objets ont commencé à leur devenir indispensables, certains ont commencé à oublier leurs coutumes  et se laisser assimiler, sauf qu'un Indien a peu de chances de progresser dans la société des blancs.  Un très grand nombre surtout a disparu, décimé par les maladies importées,  la chasse à l'Indien, ou le désespoir.

Au long des années, les anciens chefs autochtones ont d'abord essayé de négocier leurs espaces et leurs conditions de vie,  de passer des accords avec les autorités "blanches".  De nombreux traités ont été signés, des promesses faites...   Jamais honorées!      Ne faites jamais confiance à l'homme blanc!  ont pu dire des grands chefs, très sages et expérimentés.

Est-on plus avancés aujourd'hui?   

Aujourd'hui, les "réserves" se réduisent toujours davantage, à mesure que les "besoins" de l'homme blanc sont plus impérieux : on trouve des minerais par exemple, même dans ces terres qui déjà semblaient les plus ingrates.   Que valent contre ça les sites les plus sacrés des Natifs?

Parmi tous ces groupes, à la grande diversité (n'oublions pas que le colonisateur a investi tout le continent, où vivaient des groupes bien différents entre eux),  nous nous sommes plus particulièrement interessés à celui des Lakotas (improprement  catalogués Sioux, qui est un terme péjoratif donné par des hommes blancs), qui vivent aux Etats-Unis dans la région du Dakota -nord et sud- le Montana, le Manitoba et au Canada.    Un reportage de Médiapart avait d'ailleurs évoqué il y a peu de temps les Lakotas.    Un article du blog de WataYaga leur était consacré aussi, très récemment.  Il y en avait eu d'autres.

http://blogs.mediapart.fr/blog/watayaga/201014/journee-internationale-de-solidarite-avec-les-amerindiens-impressions-2

Je voudrais attirer l'attention aujourd'hui sur un homme, très proche d'eux et de leur cause, puisqu'il est "frère de sang" de l'un de ces "Indiens" (terme impropre lui aussi, que nous devons à Christophe Colomb, qui cherchait à rejoindre l'Inde).   Il est aussi Français, musicien, il donne des conférences en France et au Canada,  et surtout sa démarche est d'être au service de ce peuple dont il est si proche, depuis qu'il a été adopté par  l'une des familles, de celles qui ont donné les grands chefs d'autrefois, un Sicangu  (un  "brûlé") de la réserve de Rosebud.  

Son "frère" est en prison depuis plus de 15 ans maintenant, les terribles prisons où l'on enferme ceux qui n'étaient pas suffisamment disciplinés pour baisser la tête, pour des motifs inventés pour la circonstance, suffisamment graves pour écarter durablement (définitivement?) ces vrais gêneurs.  Dans les conférences qu'il donne à-travers le pays, il explique comment fonctionne le système carcéral à l'usage des Amérindiens, et comment ceux qui se font piéger sont ainsi mis hors circuit.   Pour financer les voyages, le musicien qu'il est donne des concerts de rock (hard rock, fameux d'ailleurs),  aux textes  -en anglais, donc accessibles au plus grand nombre-  qui seront appelés "subversifs", bien entendu!

C'est pour réaliser un CD, avec son trio, que l'auteur Jean-Michel, lance un appel à l'aide.  Et, comme il s'investit dans une association d'aide à ses amis Lakotas, s'il recueille suffisamment de fonds, les sommes supplémentaires seront utilisées pour fournir des vêtements chauds pour les enfants de là-bas.

Ce lien donne de plus amples informations sur les enjeux de cette aide à apporter aux amis lakotas, et au prisonnier (que l'on devrait appeler "d'opinion")

http://www.kisskissbankbank.com/medicine-groove-trio-1er-album-for-anarchism-and-indigenous-resistance


Il est évident  -comme toujours dans de telles démarches-   que c'est l'addition de nombreux petits gestes qui peut parvenir à un résultat.

Je lance donc ici, pour eux, un appel. 

On trouve quelques généralités sur le peuple lakota ici

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lakotas

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.