Qui douterait encore de la violence du monde?
Les images dont nous sommes abreuvés en continu sont là pour témoigner de l'orage violent qui s'abat sur la planète terre. Les éléments pris de folie font alterner les catastrophes à un rythme inhabituellement accéléré. A peine passés des typhons ravageant tout sur leur passage, arrivent des pluies provoquant inondations redoutables et vagues monstrueuses, submergeant les côtes de nos pays. Ailleurs, des incendies de cauchemar ont ravagé des régions plus arides que jamais, tandis que crachent les volcans et que des pans de glace gigantesques s'abattent dans l'océan. C'est un monde littéralement pris de folie destructrice qui communique ses explosions de violence à ses occupants.
Où que se porte le regard sur terre, les hommes aussi semblent avoir perdu la raison. Mais s'il est une chose qui est entre toutes insupportable, c'est de voir l'ogre humain se mettre à dévorer ses propres enfants. Pourtant ...
-Guerres et famines jettent sur les routes des rescapés ayant tout perdu, les enfants sont nombreux à errer, cherchant quelque secours hypothétique. Ce sont les petits enfants d'Afrique si maigres, ou des gamins des forêts d'Amazonie dont les parents ont disparu, qui avaient défendu leur lopin de terre.
-Les enfants-soldats eux, ont déjà perdu leur enfance et toute innocence, avant de souvent perdre aussi la vie. Même s'ils échappent au pire, combien encore seront violés ou finiront abrutis en sniffant de la colle ou buvant du mauvais alcool!
-D'autres, petits esclaves ployant sous la charge effectuent les travaux les plus durs, au fond des mines, dans des ateliers confinés, s'usant les yeux pour confectionner tapis, vêtements, ou jouets pour les enfants des autres! ou transportent des cailloux ou des cabosses de cacao, eux qui ne sauront jamais le goût du chocolat!
- Pendant ce temps, du côté de Fukushima, les tout petits circulent avec un dosimètre; ils ne peuvent jouer comme les autres enfants dans l'herbe ou sur le sable. Mais déjà, beaucoup souffrent de cancers, qui emporteront un bon nombre d'entre eux.
-Dans nos pays, ce sont les petits tziganes, qui apprennent à vivre avec la peur de voir des policiers démolir leurs abris et rudoyer leurs parents, quand ils ne suffoquent pas sous les nuages de gaz lacrymogènes.
- D'à peine plus grands, déjà désespérés de savoir que pour eux nul avenir n'existe, se suicident sans même avoir eu le temps de goûter à la vie. Ou pour avoir jeté quelques cailloux par colère devant trop d'injustice subies par leurs parents, ils se font emmener par des soldats qui les brutalisent sévèrement. Ceux qui s'immolent, ceux qui se pendent...
C'est partout dans le monde, des millions d'enfants pleurent, appellent une aide, qui pour eux ne viendra pas. Sous les bombardements des pays en guerre, en guenilles dormant à même le sol, de nos cités refermées, impitoyables, tous ces enfants auraient pu, auraient dû être l'espoir et la lumière de demain. Nous les aurons détruits
- par cynisme, en les empoisonnant à petits feux avec des toxiques qui font la fortune de certains?
-par inconscience, en étant trop occupés à des futilités pour les voir et venir à leur secours?
-ou peut-être par simple indifférence.
C'est insupportable, nous le savons et nous ne sommes pas en mesure d'arrêter le pire crime qui puisse se concevoir, que des bêtes ne commettraient pas, le massacre des enfants du monde.
Notre société est dénaturée.