poppie

Abonné·e de Mediapart

151 Billets

4 Éditions

Billet de blog 14 novembre 2013

poppie

Abonné·e de Mediapart

Avant de faire ses achats de Noël

poppie

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis quelques temps déjà, les magasins regorgent de jouets, bientôt nous allons tous chercher à faire nos emplettes pour offrir les cadeaux qui feront briller les yeux des enfants qui nous sont chers. 

Chez nous, c'est la profusion de paillettes et le rêve;   chez les petites mains chinoises, c'est un surcroît de travail dans des conditions terrifiantes (rythme de travail, conditions d'hygiène et de sécurité effrayantes), cela pour un salaire misérable et la mise en danger de leur santé.  Mais les ouvrières n'ont pas le choix, ces maigres salaires sont la condition de la survie de leurs propres familles, de leurs enfants qui ne connaîtront pas tous ces joujoux.   Pendant ce temps, la société Mattel qui est le leader des jeux et jouets dans le monde voit croître ses profits au rythme de nos achats, c'est-à-dire à très grande vitesse, surtout à cette époque de l'année.

Nous voulons sans aucun doute gâter nos enfants, nous pouvons heureusement leur offrir des cadeaux plus "équitables". 

Demandons-nous surtout si, connaissant l'envers du décor, nous voulons vraiment aider les exploiteurs à toujours demander plus à ce que j'appelerais volontiers leurs esclaves.  Accepterons-nous de participer d'un tel système complètement inique en méprisant les petites ouvrières chinoises?

Désormais, nous savons.

http://www.peuples-solidaires.org/appel-urgent_chine-mattel/

Peuples solidaires » Chine : arrêtons Barbie, la poupée multirécidiviste

Le 14 octobre 2013

 Entre 6 et 8 millions d’euros de salaires et de cotisations sociales impayés. Telle est la nouvelle révélation de l’ONG China Labor Watch sur le cas « Mattel » en Chine. Notre partenaire a réussi à enquêter clandestinement dans six usines chinoises et publie un nouveau un rapport accablant pour le numéro un mondial du jouet. Seule une mobilisation de grande ampleur obligera la multinationale américaine à prendre enfin des mesures.


Réalisée en 2012, cette vidéo reste d’actualité…

Les faits

Voilà près de 15 ans que nos partenaires chinois China Labor Watch et SACOM(1) enquêtent sur les conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement de Mattel en Chine. Bien que les investigations soient difficiles(2), ils ont rassemblé des informations accablantes montrant qu’au fil des ans, les mêmes violations des droits humains se répètent. Pour autant, Mattel ne prend aucune mesure pour améliorer la situation.

Des millions d’euros d’impayés

Personnel de Baode en grève, août 2013

D’avril à septembre 2013, le China Labor Watch a enquêté dans six usines chinoises fabriquant des jouets pour Mattel et a constaté pas moins de 18 catégories de violations de la loi chinoise ou de l’éthique. Parmi celles-ci, l’une des plus choquantes est la spoliation des employé-e-s d’une partie de leurs salaires alors que ceux-ci sont déjà très insuffisants. Des employeurs « économisent » ainsi 13 % du salaire de chaque employé-e en omettant de cotiser pour leur retraite, bien que cela soit obligatoire. Au total, le China Labor Watch estime que dans les six usines concernées par l’enquête, le montant des salaires et cotisations impayées atteint 6 à 8 millions d’euros sur une année. Rapporté aux dizaines de fournisseurs avec lesquels Mattel travaille en Chine, ce chiffre atteindrait des dizaines de millions d’euros. Une situation qui a poussé le personnel de l’usine de Baode, à Shenzhen, à se mettre en grève en août 2013.

Salaires insuffisants, produits dangereux, dortoirs surpeuplés…

Autres constats issus de l’enquête : les salaires sont insuffisants pour permettre aux familles de vivre dignement. Les ouvrières et les ouvriers sont donc contraint-e-s d’accepter jusqu’à 100 heures supplémentaires par mois, des journées de 13 heures de travail, sept jours sur sept pour améliorer leur quotidien. Et même dans ces conditions, les salaires perçus restent inférieurs au salaire moyen local. De plus, celles et ceux qui manipulent des produits dangereux ne portent pas systématiquement d’équipement de protection adéquat et les formations prévues par la loi sont le plus souvent bâclées. Enfin, dans les périodes de pics de production des jouets de Noël, les salarié-e-s sont logé-e-s dans des dortoirs attenants aux usines, à 8 ou 12 par chambre, dans une chaleur suffocante, sans intimité et dans des conditions d’hygiène déplorables.

Mattel, multinationale multirécidiviste

Alors qu’à la fin des années 2000, quelques usines avaient connue de timides améliorations, l’enquête du China Labor Watch montre que dans certains cas, la situation se dégrade à nouveau et est même pire aujourd’hui qu’en 1998. C’est le cas dans l’usine de Merton où l’ONG a enquêté à trois reprises. Dans un premier temps, la durée moyenne du travail y avait baissée, passant de 12,5 à 11,5 heures par jour entre 1998 et 2009. Mais en 2013, il est apparu que le jour de repos n’était plus garanti, ce qui crée une situation pire qu’auparavant pour les travailleurs-ses.

Numéro un du jouet avec des marques comme Barbie, Fisher Price ou Big Jim, Mattel n’ignore rien de ces violations au sujet desquelles Peuples Solidaires et ses partenaires l’ont interpellé à mainte reprises ces dernières années. Mais malgré les engagements officiels qu’elle affiche en matière de responsabilité sociale, la multinationale continue à tirer les prix et les délais vers le bas, au détriment de la dignité de celles et ceux qui fabriquent ses jouets.

Un enjeu pour la Chine

Le jouet est un secteur industriel dans lequel les violations des droits sont encore généralisées en Chine. La situation s’avère même plus grave que dans d’autres secteurs pourtant réputés pour leur non-respect des normes du travail, comme l’électronique. En tant que leader mondial du secteur et client majeur de la Chine,Mattel a la responsabilité et le pouvoir de faire changer les choses.
 

Notes :
(1) Students & Scholars Against Coporate Misbehaviour (Association des étudiants et universitaires contre la mauvaise conduite des entreprises)
(2) Pour rassembler des informations fiables, les enquêteurs et enquêtrices doivent se faire embaucher dans les usines. Ils-elles risquent à tout moment d’être démasqué-e-s

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.