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Billet de blog 16 décembre 2013

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Il y a soixante ans.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a soixante ans, l'Abbé Pierre avait lancé un appel vibrant aux autorités de notre pays pour dénoncer le scandale : à cause de la misère, du manque de logements et du froid glacial de l'hiver, un enfant venait de mourir de froid.   Soixante ans de cela... Le pays sortait depuis peu de la guerre qui l'avait laissé en bien piteux état. 

Cet appel avait pu à l'époque toucher la plupart des gens de notre pays;  un grand nombre de bonnes volontés s'étaient mobilisées pour venir en aide aux malheureux, y compris des gens riches qui ne sont généralement pas les plus pressés pour intervenir, y compris des politiques décidés eux aussi à se préoccuper enfin de la question.

Soixante ans ont passé.  Cette guerre est terminée depuis longtemps, si longtemps que les habitants du pays ont perdu la crainte de revivre l'horreur un jour, et reproduisent tout ce qui avait conduit au grand désastre.   Surtout, le pays a eu amplement le temps de se reconstruire et d'engranger de nouvelles richesses.   Mais voilà, la répartition des biens n'a pas suivi;  elle devient même de plus en plus inégalitaire, voilà que la grande pauvreté fait un retour en force.  La grande différence avec les années 50, c'est aussi au niveau de nos mentalités et le terrible chacun pour soi.

Le froid est de retour;   cet hiver a commencé très fort.  Il y a beaucoup de logements très mal chauffés, la pauvreté étant passée par là;  il y a ceux qui ne sont pas chauffés du tout, il y a même les plus pauvres carrément sans logement, contraints de dormir dans les rues glaciales souvent en se cachant : être miséreux est désormais plus puni qu'un délit, surtout si vous avez la peau un peu foncée. 

On nous parle sans arrêt de notre sécurité, nos élus affirment faire tout pour l'assurer.  Abaisser la vitesse des voitures de 10Km/h  économiserait chaque année 44 vies chaque année vient-on de nous affirmer sans rire, c'est précis!   J'aimerais connaître le chiffre de ceux qui meurent de froid dans les rues des villes et des villages, de faim, du manque de soins dû à la grande pauvreté, de désespoir, pendus, noyés, flingués...  Tous ceux que notre "état-providence" (ah le joli nom!) a abandonnés sur le bord de la route,  tous ceux qui n'étaient pas ou plus aux normes, abandonnés comme un vieil outil déclassé!

Désormais, les flics bastonnent les représentants du DAL, quand ils viennent aider les mal logés.

Cet hiver risque d'être meurtrier!  Il a déjà fait des victimes, avant de commencer.

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