J'avais tenté d'alerter sur le sort d'une partie de la population qui, décidément n'interesse pas grand monde, je veux parler des habitants du nord du sous-continent indien.
Depuis plus d'un mois maintenant, le bilan s'est considérablement alourdi. Chez nous, le Tour de France fait l'actualité, et le futur bébé royal en Angleterre. J'ai honte de l'indifférence de ceux chargés de nous informer, qui ignorent complètement ce que vivent les pauvres, surtout s'ils sont loin de chez nous!
Ces informations sont déjà anciennes, on avance des chiffres très largement supérieurs encore aujourd'hui (6000 selon certaines sources? qui comptabilisent aussi d'autres très gros dégâts survenus plus à l'est du pays)
Que faudra-t-il donc pour que la Communauté internationale se soucie de ces personnes et leur vienne en aide? En d'autres temps, il semble que l'on aurait assisté à une mobilisation des moyens.
La polémique enfle en Inde après le bilan désastreux de la mousson précoce
LE MONDE | 25.06.2013 à 11h46 • Mis à jour le 25.06.2013 à 17h38 |Par Frédéric Bobin
New Delhi, correspondant. "Tsunami de l'Himalaya" : ainsi certains officiels ont-ils qualifié les inondations et glissements de terrain exceptionnellement meurtriers qui ont frappé les 15 et 16 juin l'Uttarakhand, un Etat du nord de l'Indeagrippé aux contreforts himalayens.
Plus d'une semaine après la catastrophe précipitée par une mousson précoce, qui a vu des villages entiers engloutis par rivières en crue, torrents de boue ou flancs de montagne effondrés, le bilan humain a franchi la barre du millier de victimes, un chiffre qui pourrait toutefois s'élever au regard des centaines de personnes toujours portées disparues. Les opérations de secours se poursuivaient, mardi 25 juin, auprès de 6 500 survivants bloqués par la destruction des routes et des ponts. Les recherches, entravées par une météo défavorable, sont conduites pour l'essentiel par l'armée. Nombre des victimes sont des pèlerins ayant afflué massivement en cette saison touristique dans ce haut lieu de sanctuaires religieux hindous, connu sous le nom de Char Dham.
Lire : La mousson, en avance, fait un millier de morts en Inde
Il n'a pas fallu plus de quelques jours après le désastre pour que la controverse enfièvre les médias et les partis politiques. Le gouvernement local de l'Uttarakhand, dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou), est en particulier sur la sellette pour n'avoir pas su mettre au point un dispositif d'assistance à la hauteur des risques. Les alertes auraient été ignorées. D'une manière générale, les autorités locales sont mises en cause pour avoir négligé toute prudence écologique au nom des impératifs du développement économique. Région très prisée des touristes autant pour ses sanctuaires religieux que pour la fraîcheur de ses altitudes en période d'été torride, l'Uttarakhand est l'objet des convoitises des industriels de l'hôtellerie, appâtés par un afflux de visiteurs qui a augmenté de 155 % depuis 2000.
FORTE URBANISATION LE LONG DU GANGE ET DE SES AFFLUENTS
L'Etat a connu une forte urbanisation le long du Gange et de ses affluents, tels le Bhagirathi et l'Alaknanda. De nombreuses routes ont été percées – le parc de véhicules de l'Uttarakhand a doublé entre 2005 et 2012 –, tandis que les constructions immobilières se sont multipliées. Les barrages hydroélectriques sont aussi en pleine expansion – 70 sont déjà édifiés ou en projet –, afin decombler le déficit énergétique structurel de l'Inde. Autant de travaux qui ont nourri une déforestation rampante.
Dans une tribune publiée dans le quotidien The Hindu, le 21 juin, Maharaj Pandit, professeur à l'université de Delhi, prévient que si la déforestation se poursuit à ce rythme, la couverture forestière de l'Himalaya indien chutera de 84,9 % de sa superficie en 2000 à 52,8 % en 2100. Cette déforestation accroît les risques d'inondations et de glissements de terrain en période de pluies diluviennes. C'est précisément ce qui s'est passé le 15 juin avec des précipitations exceptionnellement élevées, 5,5 fois supérieures à la moyenne de la saison. Cette mousson, qui débute en principe fin juin, a pris de court pèlerins, touristes et villageois de l'Uttarakhand.
La plupart des analystes demeurent pour l'instant prudents sur l'existence d'un lien entre ce désastre et le réchauffement climatique, et en particulier la fonte de glaciers de l'Himalaya. Le changement climatique augmente la fréquence d'événements extrêmes, comme le montre notamment le rapport de la Banque mondiale publié le 19 juin ("Turn down the heat"). Se plaçant dans l'hypothèse d'une augmentation de 4 ºC en fin de siècle par rapport à l'ère préindustrielle, le rapport conclut qu'une mousson extrême en Asie du Sud aura une chance desurvenir une fois tous les dix ans, contre une fois tous les cent ans actuellement.
Après ces intempéries redoutables, la tempête s'est dirigée plus à l'est, une grande partie de l'Asie est touchée. Il semble que ce ne soit pas encore terminé. Le Japon lui-même subit un très mauvais temps en ce moment. On se demande dans quelle mesure, ces conditions météo ne sont pas liées aux nouveaux problèmes que TEPCO évoque du bout des lèvres à Fukushima?
Franchement, entretenir l'incertitude n'est pas la meilleure façon de nous rassurer...
Connaître la réalité des problèmes, et ensemble mobiliser nos moyens pour les résoudre, personnellement je préfèrerais.