Qui décide, du haut de la toute puissance que des siècles de pillage ont pu leur donner , qui décide du droit aux autres de vivre ou de mourir?
La question n'est certes pas nouvelle, les grandes invasions remontent à la nuit des temps. La nouveauté, dans nos pays surtout où existent des moyens de communication sophistiqués, c'est que nous ignorons de moins en moins les différences qui existent entre les humains. Ce ne sont pas les différences de pigmentation de la peau, ni celles des croyances, que je voudrais évoquer ici; j'aimerais parler du droit à la vie, qui est si dépendant de l'endroit où nos vies ont commencé, et qui pourtant -que l'on croie ou non en un être suprême- devraient logiquement être à peu près les mêmes, nonobstant nos capacités physiques. Chacun sait pourtant qu'il en est tout autrement, et que certains groupes humains ont en quelque sorte tiré le gros lot, à la naissance, alors que d'autres seront d'éternels perdants.
Ceci est-il complètement une fatalité? Devons-nous nous désinteresser de cette question, si on a eu la chance relative, de se trouver à peu près "du bon côté"?
Je ne prétends évidemment pas pouvoir répondre à une telle interrogation, je ferai quand même quelques remarques.
Nous apprécions de jouir d'un certain confort, c'est logique; les personnes "laissées pour compte" ne recherchent pas non plus la souffrance, et aimeraient sans doute que leur vie ait moins de dureté. Pour autant, admettrons-nous, en toute bonne conscience, que certains puissent très au-delà de leurs besoins, affamer et aller jusqu'à tuer des semblables, dans le but unique d'affirmer leur domination sur les autres et de plus en plus sur la nature, qu'ils se sont mis en position de domestiquer elle aussi?
Cette escalade vers le "toujours plus" est un danger mortel, d'abord pour les personnes les plus fragiles, qui n'ont pas même envie de se lancer dans une telle bataille, tel n'est d'ailleurs pas leur objectif.
Il est aussi une part importante de l'humanité, pour qui la terre n'est pas un espace à conquérir, mais l'indispensable support de nos vies, à respecter en conséquence et à protéger pour pouvoir continuer à bénéficier de ce qu'elle nous apporte. Serions-nous capables de vivre, en ne gardant que nos bijoux de technologie, quand bien même il y a en ce domaine des réussites phénoménales? N'avons-nous pas besoin déjà d'une terre fertile, d'une eau pure et d'un air pur, lui aussi?
Ces bases de la vie, nous sommes en train de les saper irrémédiablement, pour avoir des joujoux de plus en plus perfectionnées. Nous mettons en péril, en même temps, ceux à qui nous ôtons les moyens de simplement subsister.
Ces documents, que j'aimerais faire circuler largement, alertent une fois de plus sur le drame que vivent les peuples natifs. Il est question d'une part des premiers habitants de la partie sud du continent américain, d'autre part de ceux du nord. Dans les deux cas, ce sont des groupes qui peuplaient ces terres bien avant l'arrivée de "l'homme blanc", qui ont accueilli les premiers arrivants sans hostilité, et très vite se sont vus déposséder de leurs biens. On sait les massacres qui ont décimé ces êtres prompts à partager, même si nos récits valorisent surtout les batailles contre "les sauvages".
http://us1.campaign-archive1.com/?u=b14580b05b832fb959c4ee444&id=a984cad1c6&e=1a1e0c5900
http://earthjustice.org/features/photos-pipeline?utm_source=crm&utm_content=button&curation=ebrief
Il y a ces liens riches d'enseignements sur notre comportement actuel; on en trouverait facilement d'autres pour dénoncer des dérives équivalentes de peuples belliqueux -qui ont abouti aux puissants d'aujourd'hui- sur à peu près tous les continents du monde (Afrique, Asie, Océanie aussi, et bien entendu dans d'autres endroits d'Europe).
Les massacres continuent, partout, sous le regard morne (impuissant?) d'un grand nombre d'entre nous.
Il est certainement très très compliqué de faire aujourd'hui le chemin à l'envers, en respectant le droit de vivre non seulement des autres humains, mais de tous les occupants de la terre; c'est bien tard pour effacer la trace de certaines de nos fautes, mais s'il y a une chance encore de ne pas éliminer une espèce devenue aussi malfaisante que la nôtre, c'est le moment ou jamais de changer complètement de direction.
A présent, nous savons.