Sur un autre billet, à propos de la situation du Venezuela, une abonnée de Médiapart (Pizzicalaluna) dénonce la désinformation d'une certaine presse aux ordres, avec ce lien
"El País" et la Révolution bolivarienne au Venezuela
J'ai trouvé cet excellent commentaire à l'article de El Païs. (c'est ainsi que je juge moi-même ce qui est en train de se passer au Venezuela) :
Non, je l’affirme le Venezuela n’est pas une démocratie !
Je trouve qu’il serait temps de passer à un autre angle d’analyse. « Démocratie » ? C’est quoi au juste ? Pendant longtemps j’ai considéré démocratie et liberté comme des concepts flous, des auberges espagnoles du concept, en lisant « La nouvelle grille » de Laborit dans laquelle il les qualifie de concepts émotionnels, cela a fait un déclic. Des concepts privilégiés, quand il s’agit de créer des matrices de propagandes destinées à manipuler les inconscients collectifs.
Une bonne expression de ces concepts flous à caractère émotionnel, c’est le slogan de la première campagne d’Obama « Yes we can ! ». Des foules se déchaînent en hurlant ce slogan rempli de leur espoir mais vide de sens ou trop plein de sens différents, indéfini.
Une majorité d’étasuniens veut alors en finir avec l’ère de guerre Bush et que les immenses « efforts de guerre » soient réaffectés au bien-être de la population du pays. Or nous savons à présent qu’Obama ne fut que cette façade, ce leurre qui détourna un moment l’attention, alors que les engagements belliqueux se multipliaient et que les libertés civiles continuaient leur inexorable rétrécissement en peau de chagrin. Le peuple étasunien ne voulait plus être « gendarme du monde » mais bien maître de son destin. Le « yes we can » d’Obama, révélé dans les faits par 5 ans de gouvernance montre qu’il est séparé par un gouffre du « yes we can « de celui ce peuple qui ne voulait plus de guerre et l’a élu plein d’espoir et d’enthousiasme. Prix Nobel de la Paix ? A titre préventif comme les guerres qu’il mène… mais de qui on se moque ?
Avant de se demander si le Venezuela est ou non une démocratie, il s’agirait peut-être de commencer par montrer en terme de réalité concrète et vécue ce que peuvent être des démocraties selon le point de vue étasunien à présent planétarisé pour en définir ce que ce termes veut dire en acte et non plus en mythe. Pour le régime étasunien, c’est la Colombie qui est reconnue comme modèle de démocratie latino, nous voyons également sa sympathie pour la démocratie mexicaine. Le coup d’état au Honduras en 2009, est le premier acte de politique étrangère de l’administration Obama en Amérique Latine, planifié depuis l’ère Bush dont il est un prolongement radicalisé, et si nous analysons l’immense fraude électorale hondurienne de décembre dernier menée ouvertement par les Etats-Unis qui non seulement organisent le processus, leur ambassadrice intervenant comme porte-parole du gouvernement du Honduras, l’ambassade étasunienne va jusqu’à distribuer 600 000 cartes d’électeurs au fond de campagne, accompagnées d’instructions de votes, si nous comparons la démocratie mise en place par les USA au Honduras et le régime du gouvernement du Venezuela, bien sûr que non, le Venezuela n’est pas une démocratie. Heureusement pour sa population !!!
Plus près de nous pouvons analyser l’exemple de l’Espagne franquisante contemporaine, les restrictions de liberté , de bien-être, d’accès à une bonne éducation et à la santé de nos pays, les procès pour liberté d’opinion qui se multiplient, la criminalisation légalisée de la lutte sociale, suite à un véritable coup d’état institutionnel etc…
Ce n’est qu’après avoir décrit ce que sont les « démocraties » l’étasunienne et celle mise à l’honneur par ce pays, et montrer ce qui les caractérise en fait que nous arriverons à cette conclusion irréfutable : Non le Venezuela n’est pas une démocratie, il est un pays où le peuple, le petit peuple malgré tous les obstacles que dressent sur son chemin les démocraties occidentales et régionales est en marche avec des centaines de millions de gens, habitants du pays, de la région, du monde, regroupés ou non dans des communes, mouvements sociaux, collectifs du quotidien, vers la Souveraineté Populaire, dont la première étape était la transition d’une démocratie représentative à la démocratie participative.
Alors que les peuples des démocraties notables soumis au diktat moral d’austérité, et aux restrictions de bien-être au nom d’une rentabilité qui n’a rien de compétitif sur un marché unique conçu et dirigé par quelques corporations sont sommés, comme au bon vieux temps, de se tuer au travail pour engraisser les patrons… victoire la France qui a vendu des Rafales… quelle part pour Dassault ? Quelle part pour le peuple ? Dans ce modèle de démocratie socialiste !
Chávez a fait un investissement à long terme, un investissement qui ne donne pas de résultats immédiats, il faut laisser le temps aux semis de croître avant de pouvoir récolter : il a investi dans l’éducation, la culture, l’accès à une connaissance théorique et pratique. Il savait pertinemment bien que la commune ne se construit pas en un jour et que le préalable à toute souveraineté populaire, est la gestation, la naissance d’un peuple digne, conscient de ses droits et capable de les défendre. Il savait aussi qu’un changement de modèle diminuerait les privilèges des plus riches, mais que cela était de bien peu de poids à côté de ceux qui pourraient cesser de manger la Perrerina, nourriture pour chien, de Nestlé, devenue au début des 90 l’aliment de base de nombreux foyers parmi les plus pauvres pour consommer les produits sains d’une agriculture locale. Un changement qui ne se construit pas non plus en un jour, qui n’est pas fort rentable en termes d’indicateurs économiques de l’économie de marché, des semences échangées librement, feront moins augmenter le PIB que les royalties de Monsanto, des médecins du peuple font moins augmenter le PIB que les chirurgiens plastique de Hollywood ne font augmenter le PIB étasunien.
Une transition lente, une reconquête de la terre des usurpateurs sans titre, une mise en culture respectueuse… et tous ceux qui ont cultivé leur jardin, connaissent le bonheur de la première fraise mûre, de la carotte que l’ont croque encore toute petite en promesse d’une récolte à venir, de la tomate comme un fruit… bonheur, cela n’a pas de prix, ce n’est pas quantifiable ? Qu’importe, quantifions moins et qualifions plus, nous verrons que si le Venezuela n’est assurément pas une démocratie, c’est qu’il est au-delà de ça, dans un autre chemin, avec d’autres valeurs, qui n’ont que faire des évaluations quantifiées des Maîtres Marchands et aspirants Maîtres du Monde !
Le Venezuela n’est pas une démocratie, il est mieux que cela, et il est temps que les salauds d’accapareurs cessent de lui mettre des bâtons dans les roues qui demandent toujours plus d’état pour protéger le peuple qui construit la commune de leurs sales manigances. Mais nous savons bien : la Souveraineté Populaire ne pourra advenir ni ici, ni là, ni nulle part tant que les « décideurs de Washington » et leur projet de « domination du spectre complet » ne soient éradiqués pour et disparaissent dans les oubliettes de l’histoire.
Que veulent dire Démocratie, Liberté, Richesse, Progrès… tout et rien en fait.
Et Bonheur ? Cela vous parle ?
Nous nous "contenterions" d'une non-démocratie de ce type!