L'idée fait son chemin petit à petit, notre mode de vie n'est pas sans conséquences sur "le devenir" de la planète Terre.
Quelques-uns encore refusent de faire le lien entre des signes aussi évidents que la fonte des glaces -qui met déjà en péril des espèces comme l'ours polaire par exemple- ou l'effondrement du nombre des abeilles (pollinisatrices par excellence, donc garantes de la biodiversité) et le peu de soin que nous prenons de notre environnement.
Si de grandes mutations ont déjà eu lieu dans le passé, dues à des phénomènes naturels (volcanisme et autres convulsions de la planète), elles se produisent désormais à un rythme qui devrait nous pousser à nous interroger sur l'implication de l'homo technologicus -ce terme n'est sans doute pas le meilleur, mais il veut définir l'origine du problème- Nous connaissons tous les travaux du GIEC, qui ont commencé par être accueillis avec un peu de scepticisme, puis regardés d'un peu plus près par la communauté des têtes pensantes, et aujourd'hui pratiquement admis par tous les observateurs. Nous savons aussi qu'à peu près tous les pays du globe acceptent de se réunir, de façon régulière, pour juger de la progression du phénomène de changement climatique et -théoriquement- pour prendre des mesures qui limiteraient l'emballement du phénomène.
Tout cela, personne ne peut plus l'ignorer, à l'heure où l'information a les moyens de circuler à la vitesse de la lumière et d'y atteindre les endroits les plus reculés de notre vieille terre, grâce -là encore- aux relais par satellites. Ce sont de bons côtés de notre évolution.
Il est tout aussi difficile d'ignorer aujourd'hui (et grâce aux mêmes canaux) à quel point les inégalités sont flagrantes entre les humains. Certains passent le laps de temps qui leur est imparti sur terre à travailler dans des conditions souvent très dures, sans même bénéficier d'une alimentation suffisante ni d'un bon abri; d'autres en revanche estiment qu'il est normal d'utiliser la force des premiers pour assurer un train de vie proprement scandaleux. Si "l'empreinte écologique" des premiers est à peu près inexistante, les seconds ne se gênent pas pour piller les ressources de la planète et y laisser la trace de toutes leurs excès. Il leur faut également des espaces de loisirs, quitte à sacrifier pour cela des équilibres fragiles. Bref, ils s'approprient de grands espaces naturels, que d'autres avaient su gérer parfaitement, pour en faire des terrains de jeux et dans le cas qui nous interesse ici, de chasse. De rapport, bien entendu. Les notables qui donnent ces autorisations comptent bien en être récompensés très largement.
En Tanzanie, au sud-est du continent africain, vit depuis les temps anciens un peuple fier et singulièrement attachant, il s'agit du peuple Maasaï, que l'on retrouve aussi dans le pays voisin, le Kenya. Ces hommes et ces femmes sont des pasteurs, qui élèvent des troupeaux de vaches. Nomades, ils ont besoin de grands espaces pour y faire paître leurs troupeaux, alternant les zones de pâture en fonction de l'altitude et de la saison. Toujours ils ont su pratiquer cette activité en respectant la vie sauvage; en témoignent le nombre et la vigueur d'espèces dont le redoutable "roi des animaux", le lion. Une cohabitation qu'ils savent maîtriser depuis toujours.
La "civilisation" les ayant rattrapés, les Maasaï ont rencontré un adversaire plus dangereux que l'animal sauvage, l'homme cupide. C'est ainsi que de nombreuses terres ont été achetées par des personnes riches, le plus souvent étrangères, qui dans un premier temps sont venues créer des ranches en délimitant soigneusement leurs parcelles, en interdisant donc l'accès. Les meilleures terres, évidemment. Les pasteurs traditionnels ont dû se contenter des terrains restants, insuffisants surtout lors de grandes sécheresses comme celles qui se sont succédé ces dernières années. Beaucoup de vaches ont péri, celles qui restent sont étiques; les pasteurs et leurs familles ont souffert de la faim eux aussi.
Mais les autorités de Tanzanie espéraient interdire encore de nouveaux espaces aux pasteurs Maasaï, pour offrir des zones de safaris aux riches étrangers en balade. Le tollé des amis à la fois des Maasaï et de la nature les ont contraints à abandonner ce projet. Mais, les peuples autochtones ont une très longue expérience de "l'homme blanc", le très riche de surcroît, elles aimeraient avoir quelques garanties un peu plus matérielles que des promesses. Des textes signés, en l'occurence, qu'il leur faut obtenir. Ensuite, probablement faudra-t-il veiller encore à ce que quelque alinéa très peu lisible ou quelque dérogation, ne vienne pas tout remettre en question? Le droit de l'homme humble et libre n'est jamais fixé définitivement. Mais déjà, tentons d'obtenir la précieuse signature sur les documents officiels.
L'humain avant le profit
Les femmes Maasaï sont à la tête de la résistance face à l'accaparement de leurs terres.
Objectif: 50,000
41,985
Le plan était simple: vendre une partie des célèbres plaines du Serengeti puis évacuer 40 000 Maasaï de leurs terres ancestrales pour les transformer en réserve de luxe pour la chasse au gros gibier. Ces plaines qui fourmillent de lions, de léopards, d'éléphants, de gnous, de zèbres et de buffles, risquaient d'être vendues à la Ortelo Business Corporation, basée à Dubaï, pour devenir un terrain de chasse.
Confronté à la pression populaire, le président tanzanien a renoncé à l'accord qui prévoyait la saisie des terres et assuré à la population Maasaï qu'elle était en sécurité sur son territoire.
Mais on ne peut pas faire confiance au gouvernement tanzanien. En 2013, après une imposante campagne d'opposition locale et internationale, le président de la Tanzanie a promis aux Maasaï qu'ils pouvaient rester sur leurs terres. Malgré tout, en fin d'année dernière, le gouvernement a fait volte-face et leur a dit que l'accord était relancé et qu'ils devaient quitter leur territoire ancestral d'ici à la fin de l'année.
Comme le président tanzanien a déjà reculé sur ses promesses par le passé, nous ne baisserons pas les bras tant que le gouvernement tanzanien ne garantira pas par écrit aux Maasaï des droits permanents sur leurs terres.
Demandez au président de la Tanzanie de tenir sa promesse et de garantir par écrit aux Maasaï des droits permanents sur leurs terres.
Les Maasaï résistent depuis des décennies à la commercialisation de leurs terres traditionnelles. Ils se battent contre des investisseurs avides de profits qui convoitent l'extraordinaire faune de la région et essaient d'obtenir des permis de chasse et de tourisme. L'histoire ne cesse de se répéter: on fait des promesses, mais on ne les respecte malheureusement pas.
Le sage Ole Kulinga, un dirigeant traditionnel Maasaï, explique: "Nous ne sommes rien sans nos terres, et cet engagement de la part du président nous permet tous et toutes de pousser un soupir de soulagement. Mais les chasseurs veulent ce territoire à tout prix, et nous ne nous sentirons en sécurité que lorsque des droits permanents sur nos terres nous seront octroyés par écrit."
Beaucoup d'argent était en jeu dans la transaction prévue avec Dubaï. Les personnes sur le terrain qui s'opposent à la réserve de chasse depuis maintenant deux ans ont été menacées, et certaines ont même été tuées. Maintenant que le président s'est prononcé et que l'attention de la communauté internationale a été attirée sur le sort de la population Maasaï, c'est notre chance de montrer au grand jour la trahison du gouvernement tanzanien et de le forcer à tenir ses promesses. S'il vous plaît, soutenez les Maasaï, qui pourraient tout perdre, et aidez-les à conserver leurs terres ancestrales.
Signez la pétition adressée au président de la Tanzanie qui lui demande de mettre ses promesses par écrit, et ce, DÈS MAINTENANT.
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Au président tanzanien, Jakaya Kikwete
http://action.sumofus.org/fr/a/serengeti-land-grab-french/?akid=10907.8786837.wfdYYA&rd=1&sub=fwd&t=1