Un peu par hasard tout-à-l'heure, après avoir regardé quelques infos à la télé (quelques chaînes peut-être moins visitées chez nous, mais qui parlent de choses sérieuses), je suis passée sur Arte. Là, je suis tombée en plein reportage sur le sort de communautés indiennes au Brésil (guaranis, puis kayapos). J'avais oublié que c'était aujourd'hui "la journée des peuples en danger". Une journée dans l'année, toute symbolique! Où d'ailleurs, si l'on s'accorde pour sortir quelques personnes de l'oubli, il n'y a pour autant aucune pause dans le sort qui leur est fait.
Vaste sujet que celui des peuples en danger! Sujet probablement aussi ancien que la vie en société, mais sujet d'une actualité toujours brûlante. Sujet aussi qui a toujours alimenté les pires controverses, tant est différente pour les uns et les autres l'appréciation du danger!
J'entends, comme tout le monde en ce moment, parler du danger d'une invasion supposée qui mettrait en péril notre façon de vivre. Cette grave menaçe -selon les moments- proviendrait de groupes aux pratiques religieuses en opposition aux nôtres (le simple fait qu'ils s'habillent différemment serait déjà une menace en soi) ou d'autres groupes dont la misère d'une visibilité criante est dénoncée comme une offense à leur propre cadre de vie. Comme une crainte aussi que la misère soit contagieuse? Un révélateur de nos propres peurs?
Non, c'est d'un tout autre danger qu'il est question aujourd'hui. De celui que courent les groupes humains qui sont complètement niés - certains tentent de les faire disparaître- Ce sont précisément ceux qui sont discriminés, ceux qui "gênent", au nom d'une façon de vivre, au nom le plus souvent "du progrès". Souvent utilisés, puis jetés!
Les modes de vie sont tellement différents d'une région du monde à l'autre! Ou du moins ils l'étaient, tant que d'autres n'étaient pas venus chez eux non en visiteurs, mais en prospecteurs et donneurs de leçons, et pire donneurs d'ordres! "Le progrès" disons-nous... Qu'en est-il aux yeux de ceux qui le subissent? De ceux que l'on a chassé de leurs terres -où ma foi! le genre de vie qu'ils menaient leur convenait souvent- pour les mettre au service des arrivants, bien souvent de la façon la plus brutale... On sait que tous les puissants ont pratiqué de la sorte, on sait que ça se passe encore sur tous les continents pour le plus grand bénéfice de certains. On sait qu'ils sont nombreux ceux qui voulaient seulement vivre, à leur manière, selon leurs coutumes et leurs croyances, et qu'on a délogés, que l'on déloge encore... Qui, bien souvent étaient pacifiques et vivaient en dérangeant bien moins la nature que nous le faisons. Qui maintenant encore, et bien souvent sans agressivité, demandent simplement d'avoir le droit de continuer de vivre!
Un exemple, parmi bien d'autres