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Pour la régularisation définitive des sans-papiers

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Billet de blog 20 avril 2020

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Régularisation des sans papiers: « Le Portugal ouvre le chemin, allons plus loin ! »

Suite aux mesures prises au Portugal et à l'appel de députés français préconisant une régularisation provisoire en France, le Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse, rejoint par 64 personnalités et 15 organisations, a publié le 10 avril 2020 une tribune dans Libération : « Appel à régularisation de toutes les personnes migrantes présentes sur le territoire français et de l’Union Européenne ».

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[ Le collectif croix-roussien (Lyon), appuie la demande de régularisation formulée par les députés, mais demande que cette solution temporaire devienne permanente. Tribune publiée dans Libération le 10 avril . ]


Le Portugal ouvre le chemin, allons plus loin !
Régularisation de toutes les personnes migrantes présentes sur le territoire français et de l’Union européenne

 Nous vivons aujourd’hui une situation de crise sanitaire mondiale inédite face à laquelle les plus vulnérables d’entre nous sont les plus exposés.

Aujourd’hui environ 500 000 personnes sans-papiers sont présentes sur le sol français, elles sont environ 4 millions sur le territoire de l’Union européenne, vivant souvent dans des conditions précaires inadmissibles et rendant impossible le respect des mesures préconisées par l’OMS pour lutter contre la diffusion du coronavirus.

Le Portugal a décidé d’accorder un titre de séjour temporaire (jusqu’au 30 juin) aux migrant.e.s présent.e.s sur son territoire. Une vingtaine de députés français demande également la régularisation temporaire des sans-papiers présents sur le territoire français pendant l’épidémie de coronavirus ; ils invoquent « une mesure de salubrité publique » face à la « situation dramatique des sans-papiers et des sans-abri ».

Si cette mesure permettra à certain.es personnes sans papiers d’améliorer provisoirement leur situation, elle ne doit pas se faire au détriment de conditions de travail dignes et sécurisées. Nous demandons pour tous les travailleurs et travailleuses, l’application du Code du Travail en y ajoutant les mesures prescrites par l’OMS.

Nous soulevons la question éthique posée par l’embauche temporaire de personnes dites « migrantes » pour pallier la pénurie de personnel en France et la diminution de la main d’œuvre disponible liée à la pandémie et la fermeture des frontières.

Nous soutenons cette mesure minimale, mais nous appelons à aller plus loin. Pour que l’autorisation de séjour ne soit pas qu’un instrument pour déléguer le travail durant la pandémie, il faut que le temporaire devienne permanent.

C’est pourquoi nous demandons qu’une carte de résident soit attribuée à toutes les personnes migrantes, afin de leur permettre d’accéder à un travail et donc à un logement digne.

En Belgique, des associations lancent également un appel demandant la régularisation définitive des étranger.e.s présent.e.s dans les pays de l’Union Européenne.

La régularisation massive et collective des sans-papiers ne génère pas un « appel d’air ». Les régularisations massives passées n’ont pas entraîné de mouvement migratoire particulier, car ce sont avant tout les conditions de vie dans les pays d’origine qui déterminent les flux migratoires. Qu’ils soient africains, asiatiques ou latino-américains, la majorité des flux migratoires sont intra-continentaux et seule une minorité arrive aux frontières de l’Union européenne, atteintes par les migrant.e.s au péril de leur vie. L’argument de l’appel d’air est d’autant plus inadapté à la situation actuelle que les frontières sont actuellement fermées.

Si les dernières régularisations collectives de sans-papiers en France datent de 1981 et 1997, de telles opérations ont régulièrement eu lieu dans d’autres pays européens : en Belgique (1999, 2009), en Espagne (2005) et en Italie (2012). Ces régularisations massives ont toujours eu des effets bénéfiques, autant pour leurs bénéficiaires directs que pour l’économie du pays accueillant et pour sa cohésion sociale (son « vivre-ensemble »).

Nous sortirons bientôt de cette pandémie avec une économie affaiblie, une société en manque de repères et de cohésion, et une crise sociale et humaine dont nous ne pouvons pas encore mesurer l’ampleur.

Parmi les milliers de personnes migrantes présentes sur nos territoires, nombreuses sont celles qui ont une formation et une expérience professionnelles dans des domaines variés et dans lesquels les entreprises de l’Union Européenne manquent de main d’œuvre (bâtiment, industrie, agriculture ou restauration par exemple). Ces compétences et ces expériences, la France et l’UE en auront besoin à la sortie de la crise que nous traversons. Même sans qualification particulière, ces personnes participeront au redressement économique. Quelles que soient les compétences professionnelles ou la formation des personnes migrantes sur notre territoire nous souhaitons qu’ils aient la liberté de trouver leur place dans la société, en égalité de droits avec les autres travailleurs.

Les circonstances exceptionnelles actuelles nous engagent à exiger cette mesure et à l’appliquer rapidement, efficacement, sans controverses, et dans l’intérêt de chacun.

Alors même que la crise sanitaire que nous traversons exige de toutes et tous de faire preuve d’entraide et de solidarité, nous demandons la régularisation via une carte de résident de l’ensemble des personnes migrantes actuellement présentes sur le sol français ainsi que dans tous les pays de l’Union européenne.

 Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse - Collège sans frontières Maurice Scève 


Pour accéder à la publication de la tribune dans Libération le 10/04/2020, cliquez ICI.

Pour plus d'informations sur le Collectif soutiens/migrants Croix-Rousse - Collège sans frontières Maurice Scève, consultez le site internet du collectif ou sa page Facebook.

SIGNATAIRES parus dans Libération:

AGIER Michel (directeur d’études EHESS) ; ARIES Paul (politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné(e)s) ; BENBASSA Esther (sénatrice de Paris, EE-LV) ; BOUTAULT Jacques (maire du IIe arrondissement de Paris, EE-LV) ; BOURDILLON François (ancien directeur Santé publique France) ; BOURDON William (avocat) ; BRESSAT-BLUM Françoise (présidente de l’Université populaire de Lyon) ; BRODY Patrick (militant CGT, ancien conseiller confédéral) ; CAGÉ Julia (économiste, PSE) ; CARÊME Damien (député européen, EE-LV) ; CHAIBI Leila (députée européenne LFI) ; CHAPOUTOT Johann (historien) ; CORCUFF Philippe (maître de conférences de science politique à Sciences Po Lyon) ; DELORME Christian (prêtre du diocèse de Lyon) ; FASSIN Didier (anthropologue et médecin, Institut d’études avancées de Princeton et Collège de France) ; FASSIN Éric (sociologue, Université Paris-8) ; GONTARD Guillaume (sénateur de l’Isère) ; GORI Roland (professeur émérite de psychopathologie, psychanalyste) ; GRIMALDI André (médecin endocrinologue, APHP) ; IEHL Corinne (conseillère métropolitaine de Lyon Ensemble !, secrétaire d’Anvita) ; LANG Thierry (Haut Conseil de la santé publique) ; LAIDOUNI-DENIS Myriam (conseillère régionale, Auvergne-Rhône-Alpes, EE-LV) ; MASSIAH Gustave (membre du conseil international du forum social mondial) ; MÉDA Dominique (sociologue, Université Paris-Dauphine) ; EL MOUHOUB Mouhoud (professeur d’économie, Paris-Dauphine) ; PERRIN-GILBERT Nathalie (maire Ier arrondissement Lyon) ; PIERRU Frédéric (chercheur en sciences sociales et politiques, CNRS) ; ROUSSEL Fabien (député du Nord, PCF) ; RIOT-SARCEY Michèle (historienne) ; SPIRA Alfred (professeur d’épidémiologie) ; PIKETTY Thomas (économiste, PSE) ; REVEL Jacques (historien, ancien président EHESS) ; RUNEL Sandrine (présidente du groupe socialiste à la Métropole de Lyon) ; SLAMA Serge (professeur de droit public, Université de Grenoble) ; STIEGLER Barbara (professeur de philosophie à l’Université de Bordeaux) ; VERGIAT Marie-Christine (militante des droits de l’homme, ex-députée européenne [2009-2019]) ; VELUT Stéphane (neurochirurgien et auteur) ;WALTER Jacques (pasteur à Lyon).

Les contraintes de temps et de format, n'ont pas permis de publier dans Libération l'ensemble des personnalités et organisations signataires le 10 avril. Le calendrier était en effet très serré notamment pour que les organisations ( politiques, syndicales, collectifs, associations,) aient le temps de se manifester. Une quinzaine d'organisation ont pu le faire, 26 personnalités ont également répondu, juste un peu trop tard...

ORGANISATIONS :

Act for Ref ; Alternatiba ANV Rhône ; ATTAC 69 ; Collectif des Étudiant.e.s Étrangers de Lyon sans papiers et solidaires (CEELSPS) ; Coordination Urgence Migrants (CUM) ; Éditions raisons d’agir ; EELV Lyon ; Ensemble! 69 ; Fédération du Rhône du PCF ; FSU 69 ;  Médecine et droit d'asile (MéDA) ; Migrations, Minorités Sexuelles et de Genre (2MSG) ; NPA 69 ; Planning Familial 69.

SIGNATAIRES :

BARRAULT Pierre (écrivain) ; BEAUNE François (écrivain) ; BERTINA Arno (écrivain) ; BIKIALO Stéphane (écrivain) ; BOFFET Laurence (conseillère d'arrondissement Lyon 1er, Ensemble!) ; BOURDIEU Jérôme (EHESS et les Éditions Raison d'Agir) ; CALAME Claude (directeur d’études à l’EHESS) ; COSNAY Marie (autrice, traductrice) ; COUPÉ Annick (secrétaire générale ATTAC France) ; GLEIZE Jean-Marie (écrivain, professeur émérite à l'ENS de Lyon) ; GRUMPEL Georges (Membre de l’UJFP, Partie Civile au procès de Klaus Barbie) ; KAPLAN  Leslie (écrivain) ; LEFEBVRE Noémi (écrivain) ; LÉVY-VROELANT Claire (professeur émérite de sociologie, Paris 8) ; LONGÉRINAS  François (militant écologiste Insoumis, coanimateur national du groupe ESS de la France insoumise) ; MACÉ Marielle (historienne de la littérature et essayiste) ; MASSERA Jean-Charles (artiste, écrivain) ; MOREL-DARLEUX Corinne (conseillère régionale AURA , Rassemblement Citoyens Écologistes et Solidaires ) ; NOËL Bernard (poète, écrivain, essayiste) ; O’DWYER de MACEDO Heitor  (psychanalyste, auteur) ; PIREYRE Emmanuelle (écrivain) ; QUINTANE Nathalie (écrivain) ; RESSIGUIER Muriel (députée de l'Hérault, FI) ; ROCHICCIOLI Vanina (présidente du GISTI) ; SALVAYRE Lydie (écrivain) ; SELEK Pinar (écrivaine) ; TROUVÉ Aurélie (porte-parole ATTAC France).

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