Au cours de ces derniers jours, en réaction aux révélations publiées par Disclose et Marsactu, nous avons observé et pris note de l’empressement avec lequel le ministre des armées M Lecornu a justifié les contrats d’armements avec Israël autorisés par la France. Nous avions également lu attentivement la réponse du PDG d’Eurolinks qui affirmait dans Le Monde mercredi matin : « Nous avons bien des exportations vers Israël, qui représente 5 % à 7 % de notre activité selon les années, et nous livrons ces maillons à IMI Systems, filiale du groupe de défense Elbit […] Mais ces maillons ne sont aucunement utilisés pour assembler des munitions destinées à être utilisées par les forces armées israéliennes. »
Nullement étonné.es mais néanmoins engagé.es à placer l’Etat français et les entreprises françaises devant leurs responsabilités, nous souhaitons donc répondre aux différents points des déclarations faites par le gouvernement et l’entreprise marseillaise Eurolinks.
À propos des licences d'exportations :
Insistant sur les restrictions légales et licences encadrant l’usage des éléments vendus aux entreprises israéliennes, M. Lecornu comme le dirigeant d’Eurolinks M. Bonelli, ne sont en aucun cas, de leurs propres aveux, en capacité de suivre l'usage réel de ces maillons. La complicité de l'entreprise IMI, rachetée en 2018 par Elbit System, dans le génocide en cours et le non-respect des autorités Israéliennes des réglementations internationales est avérée. Les éléments apportés par les journalistes de Disclose et Marsactu montrent qu'un soupçon quant à l'utilisation des maillons produit par Eurolinks dans le génocide en cours est plus que légitime.
Quand bien même, les contrats impliquant des maillons destinés à des fusils mitrailleurs garantiraient l'exportation vers d’autres pays, l’Etat et les entreprises françaises ne devraient-ils pas appliquer un principe de précaution ? Ne devraient-ils pas rompre immédiatement tout contrat susceptible de profiter militairement ou financièrement aux entreprises impliquées dans des massacres perpétués au mépris du droit international, et cela d’autant plus qu’une résolution a été votée par l’ONU, dont la France, pour un cessez-le-feu que l’état israélien ne respecte pas ?
Il ne peut y avoir de « partenaires économiques à défendre » alors que le droit international prime et s’impose à chaque État et agents de ceux-ci.
À propos de la réthorique de défense :
Le gouvernement français, dont le discours est porté par le ministère des armées et l’entreprise Eurolinks préfère réaffirmer au mépris de chaque jour d’horreur qui passe, une réthorique bien connue des politiques coloniales ou impérialistes. Ainsi les composants servant à des fusils mitrailleurs ont-ils été qualifiés comme des éléments défensifs et, selon les mots du directeur d’Eurolinks, l’entreprise Elbit Systems a été présentée comme une « entreprise défensive », terminologie que cette dernière emploie depuis des années.
Nous rappellerons ici à M. Bonelli qu’aux côtés des autres entreprises d’armement, Rafael et IAI, Elbit Systems est l’un des principaux fournisseurs de l’armée israélienne, dont elle a contribué à façonner les équipements au cours des dernières décennies. Et que les crimes perpétrés par l’armée sur les populations palestiniennes ne sont plus à démontrer ni à prouver.
À propos des accords commerciaux :
À plusieurs reprises, le dirigeant d’Eurolinks comme M. Lecornu ont tenté de minimiser la part lucrative de ces contrats pour l’entreprise ou pour l’économie militaire française afin de rappeler que la France ne serait pas impliquée dans un soutien actif et déterminant aux forces militaires Israéliennes. 5 à 7 % du chiffre d’affaire comme nous le rappelle le président d’Eurolinks ne nous semble pas minimal dans l’équilibre financier d’une entreprise française
Quelque soit les retombées économiques des contrats passés, nous ne pouvons que réaffirmer le scandale concret, symbolique et moral que constitue le maintien d’accords avec des entreprises et des politiques génocidaires. Nous ajouterons par ailleurs que si ces contrats sont aussi peu importants que cela pour les partenaires français, il est désormais temps de les interrompre dès maintenant.
Suite à la décision historique de la Cour Internationale de Justice le 25 janvier qui a exposé les violations plausibles par l’Etat d’Israel de la Convention relative à la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 (ratifiée par le France en 1950), nous, membres d’une inter-organisation de plus de 30 organisations, collectifs, syndicats et partis politiques, appelons l’Etat et les entreprises françaises à cesser tout soutien militaire, financier et logistique avec l’Etat israélien.
Et nous réaffirmons plus que jamais l’importance de notre présence ce lundi lors de l’action de rassemblement à Marseille près du siège de production d’Eurolinks.
Des membres de l'interorganisation Pour la Palestine contre l'armement - Urgence Palestine Marseille - Comité étudiant pour la Palestine Marseille - Jeunes Communistes 13 - Marseille Gaza Palestine - BDS Provence - Collectif Marseille contre la loi Darmanin - Stop Arming Israel France - Jeunesse antifasciste aixoise - Action Palestine Marseille. - Comité local Soulèvements de la Terre 13 - Nouveau Parti Anticapitaliste 13