Remettre les peuples au centre de l’histoire : soutien à la résistance ukrainienne
1. Poutine craint par-dessus tout l’émergence d’une Ukraine indépendante et démocratique.
2. La tentative en cours d’annexion de l’Ukraine par le régime de Poutine est une guerre coloniale, commencée dès les premiers temps de son mandat avec les guerres en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie, avec la vassalisation de la Biélorussie, puis avec l’annexion de la Crimée et la mise en scène de Républiques « indépendantes » pro-russes dans le Donbass.
3. Le projet de reconquête des territoires « perdus » de l’empire tsariste est un projet impérialiste qui considère l’Ukraine, la Moldavie, les Pays Baltes, la Roumanie, etc. comme l’espace vital de la Russie. Ce projet doit être déplié et combattu en tant que tel.
4. Le régime autoritaire de Poutine transformé en économie de guerre connaît une accélération sans précédent.
5. La technique du siège des populations civiles déjà utilisée en Syrie est appliquée en Ukraine. L’objectif est de créer de la terreur et une crise humanitaire sans précédent afin de forcer les populations ukrainiennes à l’exil. Le renoncement d’Obama en Syrie, puis le retrait américain d’Afghanistan ont ouvert la voie à Poutine pour attaquer l’Ukraine. Il a parié sur le fait que les puissances occidentales, et les Etats-Unis en particulier, ne seraient pas aptes à intervenir. Les premières tentatives de déstabilisation ont eu lieu dès la Révolution Orange et se sont accélérées avec la révolution du Maïdan, constituant pour Poutine le casus belli pour l’annexion de la Crimée.
6. Le colonialisme russe s'impose aujourd'hui par la guerre : utilisation ou menaces d'utilisation de bombes à sous-munition et de bombes incendiaires contre des civils, bombardements de crèches, d’hôpitaux, de théâtres, d’immeubles, nassages et prises d’otages des populations civiles, viols, vols, extorsions ; mais aussi par la déportation massives et la russification forcée des populations civiles.
7. La résistance du peuple ukrainien sous toutes ses formes est une résistance anti-coloniale. Son droit à l'autodétermination est pleinement engagé. Cette résistance prend également la forme d’importantes manifestations contre la guerre en Russie, de sabotages ferroviaires pour empêcher l’approvisionnement militaire en Biélorussie, de manifestations de masse contre la guerre en Moldavie, en Tchéquie, en Allemagne, en Suisse et ailleurs.
8. Pour le régime de Poutine et pour ses soutiens en Occident, que l’ont trouve tant à l’extrême-gauche qu’à l’extrême-droite, il n’existe pas de la géopolitique : des
puissances impérialistes et des affrontements trans-historiques.
9. La colonisation en cours et ses nombreux crimes de guerre ont pour
effet concret de renforcer l’OTAN ainsi que le volonté des peuples de
l'Europe de l'Est, directement menacés, de la rejoindre. « Sortir de l’OTAN »
sonnera creux tant qu'il n'y aura pas d'alternatives sérieuses pour la paix et
la sécurité des peuples.
10. Lors de la chute de l’URSS, avec le Mémorandum de Budapest de
1994, l’Ukraine s’est dénucléarisée en échange du respect de son intégrité
territoriale. La Russie viole cette intégrité depuis 2014. Depuis, sans la
protection de l’OTAN et soumise à l’impérialisme russe ainsi qu'à plusieurs
tentatives d’invasion, le pays a dû se préparer à résister à une offensive
armée de grande ampleur. Nos positions anti-militaristes et pacifistes
doivent impérativement tenir compte de cette réalité.
11. Les menaces de Poutine et de Lavrov ont pour effet de faire reculer la
gauche ouest-européenne sur tous les plans. Ce sont les populations
civiles ukrainiennes qui payent directement le prix de ces hésitations. La
guerre coloniale en cours en Ukraine doit être arrêtée par tous les moyens
nécessaires. Cela passe par le soutien à la résistance populaire
ukrainienne sous toutes ses formes ainsi que par la fragilisation de la
machine de guerre russe.
12. Plus de 3 millions d’Ukrainiens ont dû traverser la frontière de
l’Ukraine avec l’UE, ce qui a contraint les pays européens à appliquer la
directive «protection temporaire », offrant l'asile à toute personne qui fuit la
guerre en Ukraine. La Belgique, comme d'autres pays, en fait une
application raciste en n’octroyant pas cette protection aux ressortissants de
pays tiers. Nous exigeons l’extension de la protection temporaire à toutes
les victimes de la guerre de Poutine, y compris aux déserteurs et opposants
Russes et Biélorusses que nous considérons comme des réfugiés
politiques. Nous refusons les logiques qui conduisent à penser que les
ukrainiens bénéficieraient d'un « privilège blanc ». Nous demeurons
cependant attentifs aux logiques de quotas et de sous-financement
structurel en matière d’accueil qui constituent les fondements du racisme
d'État en Belgique.
Facebook : Pour une politique de la paix dans un monde incertain