Les « Reines » de la Maison des femmes exposées dans la Forteresse de Chinon

Après Alienor d’Aquitaine, Marie d’Anjou, Jeanne d’Arc… c’est au tour des Reines de la Maison des femmes de Saint-Denis de venir se poser un temps dans la Forteresse royale de Chinon. 

Ces portraits photographiques de femmes victimes de violence et posant en reines, ont été exposées une première fois à l’automne 2023 sur les grilles du jardin de la Basilique Cathédrale de Saint-Denis. S’afficher dans l’espace public, tout près des tombeaux des rois et reines de France, était déjà une sacrée victoire.

Là, dans la tour de l’Horloge à Chinon, ces photos se parent d’un autre symbole, plus subtil. 

À l’occasion des 900 ans de la naissance d’Aliénor d’Aquitaine, la Forteresse royale de Chinon a choisit de célébrer Noël en invitant créatrices, artistes et photographes à occuper les lieux. 
Les logis royaux sont donc transformés en un décor féérique grâce aux compositions végétales de Géraldine Leclerc, et la table de Noël d’Alienor d’Aquitaine attend ses convives autour d’un somptueux banquet de tourtes, volaille et fruits revisités par l’artiste décoratrice Véronique Chauvet.

Le parcours traverse les appartements d’Aliénor d’Aquitaine, la chambre et le salon de réception d’Henri II Plantagenêt et s’achève dans trois salles de la tour de l’Horloge où sont exposées les photos de la série « Debout les Reines ». 

Ce n’est plus à l’extérieur, sur les grilles d’un bâtiment sacré de l’histoire de France, mais dans la continuité, dans l’intimité de lignées royales que ces femmes, de toutes conditions, de toutes origines, de toutes religions, s’affirment. Tout en douceur, la féérie des lieux accompagnent l’histoire mouvementée de ces femmes, l’inscrit dans l’histoire de France sous la lumière filtrée par les vitraux et fenêtres qui sublime le regard de la photographe. 

Depuis sept ans, la photographe Louise Oligny et l’illustratrice et créatrice Clémentine du Pontavice animent ensemble l’atelier «Réparer l’intime» à la Maison des femmes de Saint-Denis dépendant de l’hôpital Delafontaine.

En confectionnant des bijoux, en se faisant photographier et en se dessinant à partir de leur portrait, des femmes vulnérabilités et ayant subi des violences essayent de se reconstruire, de retrouver une confiance perdue. 

Le projet « Debout les reines » est né au sein de cet atelier. Les femmes qui ont accepté d’y participer ont été invitées à se faire photographier avec les attributs royaux (couronnes et spectres réalisés par l’artiste plasticienne Raluca Vlad). L’an passé, Louise Oligny, la photographe racontait : « C’est une façon symbolique de dire que les femmes reprennent le pouvoir (…) En amont, une réflexion sur le genre de reine qu’elles souhaitaient incarner a été menée. Certaines ont choisi d’être conquérantes, d’autres douces. Quelques-unes ont aussi souhaité poser avec des objets symboliques pour elles. Cela fait vraiment écho à leur histoire. »

Certaines ont choisi leur plus belle robe, une autre a voulu porter la toge que ces enfants lui ont offerte le jour où elle a obtenu son premier diplôme, après avoir enfin pu étudier, ce que son conjoint lui interdisait.
Certaines ont souhaité être là sans montrer leur visage, une autre, méconnaissable aussi mais protégeant de son corps son enfant. 

A l’heure où tous les observateurs du procès de Mazan saluent la force et le courage de Gisèle Pélicot, la Forteresse de Chinon salue aussi la force et le courage d’autres femmes victimes de violence. Et leur dignité toute royale. 

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Forteresse royale de Chinon,
2 rue du Château 37500 Chinon.
Tous les jours de 9h30 à 17h, sauf les 24 et 31 décembre où les portes ferment à 16h.
Fermé le 25 décembre et le 1^er janvier. 
+33 (0)2 47 93 13 45