Quelques considérations sur le second tour.
Je considère que l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ferait courir au moins deux risques majeurs qui la distinguent nettement de tous les autres candidats:
- D'abord, le risque d'un effacement des règles démocratiques. A ceux qui considèrent qu'elle n'aurait pas de majorité pour gouverner, je rétorque qu'envisager les choses de cette manière, c'est lui faire crédit d'être légaliste. Or, je ne crois pas au respect de la loi d'un parti fondé par des collabos, des Waffen SS, et des néo-nazis. Je ne crois pas au respect de la loi d'un parti rempli d'actuels ou anciens membres de groupuscules adeptes de "ratonnades" à coup de barres de fer, que j'ai pu observer à Lyon.
J'y crois d'autant moins que si le FN obtenait plus de 50%, nul doute qu'il atteindrait des scores bien plus importants dans toutes les forces coercitives de l'Etat. Comme le montre études sociologiques, historiques et sondages, nos forces armées et de police sont malheureusement bien plus proches du FN que la moyenne de la population. Même si ce n'est pas le cas de tous bien sûr
Dans ces conditions, imaginons qu'un attentat majeur éclate alors que MLP est présidente, rien ne dit qu'elle ne suspendrait pas la constitution, en s'appuyant sur les armes de l'Etat, en face desquelles nous serions en grande difficulté.
Nos libertés démocratiques sont parfois malmenées, mais nous avons encore le droit de nous réunir, de nous exprimer, de nous présenter à des élections, de nous syndiquer et de voter: tous droits auxquels je ne pense pas que le FN soit attaché.
- Ensuite, le FN en prenant à son arrivée au pouvoir des mesures hostiles aux musulmans d'une part et aux étrangers d'autre part créérait un contexte de haine d'une intensité jamais atteinte. On imagine les policiers obligeant les femmes à se dévoiler dans la rue et les convois de dizaines de milliers d'étrangers, au moins, reconduits à la frontière.
Plus prosaïquement, l'exemple voisin de la Hongrie d'Orban nous montre comment un pouvoir autoritaire d'extrême-droite peut imposer son hégémonie en Europe aujourd'hui.
En résumé, l'attachement à la démocratie et le refus de la xénophobie d'Etat me portent à utiliser le bulletin Macron au second tour, car je ne compte pas sur les autres pour voter à ma place.
Je termine par une interpellation aux partisans d'Emmanuel Macron, qui tirent à boulets rouges sur Jean-Luc Mélenchon et les insoumis. Pourriez-vous avant de nous insulter faire l'effort de comprendre les réticences ?
Lorsqu'Emmanuel Macron a annoncé vouloir gouverner par ordonnances il a envoyé un très mauvais signal. S'il n'est pas capable de respecter l'expression des assemblées et des syndicats, il s'éloigne du respect démocratique pour lequel nous pouvons envisager de voter pour lui.
De même ses déclarations pleines d'empathie envers la Manif pour tous, et son manque d'expression sur les violences policières peuvent mettre en doute la tolérance qu'on attendrait d'un "Trudeau français". A ceux et celles proches de Macron qui me lirez, posez-vous ces questions.
Lorsqu'un ouvrier ou une intermittente du spectacle me disent lors d'une réunion qu'ils "vont mourir avec Macron", c'est qu'il y a un problème. Notre peuple a besoin de protection sociale, et le néolibéralisme sans limites n'est pas majoritaire dans le pays. C'est à Macron et à ses partisans de le comprendre.
Quel que soit le choix de chacun lors de la consultation ou dans l'isoloir, les insoumis et la gauche continueront, unis, à combattre l'ennemi du FN et à lutter démocratiquement contre l'adversaire En Marche, en portant nos propositions sociales, écologistes et citoyennes.
Billet de blog 26 avril 2017
Le vote rationnel d'un insoumis contre la xénophobie d'Etat
Il ne s'agit pas de faire un barrage, mais bien de maintenir les conditions d'une lutte politique démocratique et de refuser l'instauration d'une xénophobie et ses partisans. Dans le même temps, Macron et ses partisans doivent entendre le besoin de protection de notre peuple, son refus du néolibéralisme sauvage.
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