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Nous sommes des centaines de milliers à avoir eu des pensées suicidaires. Ces instants où la douleur était si écrasante, la souffrance si profonde, que vivre nous était devenu insupportable.
Au cœur de la tourmente, nous avons gardé le silence. Car vivre l’enfer des idées suicidaires ne se dévoile pas facilement. Par peur du jugement, par culpabilité. Pour ne pas lire l’effroi ou l’inquiétude dans les yeux de nos proches. Par crainte de perdre notre travail ou d’être hospitalisé.e.
Aujourd’hui encore, nous taisons cet affrontement intérieur acéré tel un secret honteux. Pourtant, nous en aurions des choses à dire !
Progressivement, nous avons retrouvé le chemin de la vie. Une main tendue, une oreille attentive, un SMS, un regard, un souvenir, un sourire… ont parfois suffi à faire la différence. Un premier pas, fragile mais essentiel, qui nous a aidés à traverser le brouillard.
Aujourd’hui, certains et certaines d’entre nous sont devenus grands-parents, ont assisté au mariage de leur enfant. D’autres ont changé de carrière professionnelle, déménagé, rencontré l’amour, obtenu leur diplôme. Ou ont avancé, un pas après l’autre, tout simplement.
De grandes choses mais aussi des petites victoires qui témoignent de l’espoir d’un après.
Nous sommes des Ulysses® qui avons atteint le rivage malgré les déferlantes. Et aujourd’hui, nous décidons d’en témoigner en signant ce manifeste.
Parce que nous refusons la pression du silence,
pour d’autres dont l’absence se fait amère,
et pour toutes les générations qui écoutent notre message - les jeunes et les moins jeunes à qui nous voulons transmettre l’espoir d’un futur -
nous revendiquons un changement de regard de la société afin de lever les freins qui bloquent la parole, maintiennent l’ignorance et empêchent d’agir.
Sans ces espaces d’expression, les personnes ayant des idées suicidaires sont condamnées à l’isolement et ne peuvent pas bénéficier du soutien et des actions de prévention qu’un.e ami.e, une personne de confiance, un membre de la famille, un.e professionnel.le, un.e bénévole, un.e répondant.e du 15 ou du 3114 pourraient leur apporter.
Ce manifeste a été signé par 10.008 personnes à ce jour.
Il est porté par un collectif de professionnels réuni autour du programme Papageno :
- L’intercoordination prévention suicide et promotion santé mentale Poitou-Charentes, à l’initiative des Ulysses®
- Sophie Boutinaud, cadre supérieure de santé, Bordeaux
- Josselin Guyodo, infirmier en pratique avancée, Montpellier
Il a reçu le soutien de :
- La mission nationale d’appui à la coordination du dispositif VigilanS
- Asma, le dispositif de prévention de la réitération suicidaire chez l’adolescent en région sud PACA
- Espoir, la plateforme de ressources, d’informations et de soutien aux personnes endeuillées par suicide
- Le 3114, le numéro national de prévention du suicide
- Le Groupement d’Études et de Prévention du Suicide
- L’association Maman Blues
Au niveau international :
- L’Association québécoise de prévention du suicide (Québec)
- Un pass dans l’impasse (Belgique)
- Le Centre de prévention du suicide (Belgique)
- Stop suicide (Suisse)
Vous pouvez, vous aussi, encourager ce mouvement en signant la pétition de soutien.