Un an déjà ! Pierre Mamboundou, alias “Mukudji”, “Tsakidi”, “Landah”, est mort. Celui qui s’était investi corps et âme dans le combat pour le changement par l’alternance politique s’en est allé sans avoir récolté les fruits du combat qu’il a mené au sein de l’UPG, un parti qui était tout pour lui.
Ingénieur des télécommunications, Pierrot n’avait pas à se mordre les doigts devant les docteurs en sciences politiques et tous ces intellectuels en toc qui polluent le Gabon.
La dernière bataille qu’il a menée avant de tomber sous la faucheuse souligne la dimension d’un véritable politique, voire d’homme d’Etat, est la biométrie.
L’introduction de celle-ci dans le système électoral était devenue un préalable. La loi sur la biométrie portera-t-elle un jour le nom du fils de la Dola ? Après la mort du père-fondateur de l’UPG, quel avenir pour ce parti ? Question tabou !
Car il ne se passe plus un jour sans que l’UPG et les dirigeants ne s’entre-déchirent. Une situation consécutive à la non-préparation d’un successeur au président-fondateur.
Malgré la série de manifestations organisées pour rendre hommage à leur mentor, un climat délétère règne au sein de la famille des « rouges ». La réconciliation annoncée la veille donne lieu à un esclandre le lendemain !
Un an après la disparition du leader, c’est le désossement du parti. En effet, avant son inhumation, on a sorti les douk-douks au siège d’Awendjé.
Thomas Ibinga Mbougou, en sa qualité de secrétaire général chargé des élections, sonne la charge. Avec l’appui de ses forbans, il s’autoproclame successeur de Pierrot. En pétaradant, il refuse d’aller aux élections sans la biométrie. Exactement comme le martelait Mamboundou avant sa mort.
Une position vite battue en brèche par le secrétaire exécutif, Mathieu Mboumba Nziengui, également autoproclamé nouveau patron de l’UPG. Se voulant légaliste, il brandit les textes en vigueur (jusqu’au premier congrès annoncé, si congrès il y a).
Une guerre des chefs qui se transforme, peu ou prou, en un véritable échange au bazooka entre les deux hommes.
Puis arrive le grand virage. Mathieu Mboumba Nziengui exclut Thomas Ibinga Mbougou et ses compagnons du parti. C’est le point de non-retour. Les démissions se succèdent, marquées notamment par les départs de Claudio Tsinga et de Bonaventure Nzigou Manfoumbi. Ce dernier a créé un parti.
Une vague déferlante qui n’a pu s’arrêter avec l’adhésion de Bruno Ben Moubamba qui a trouvé la meilleure occasion pour se refaire une santé politique. Présentement, l’UPG est sous anesthésie.
La position des dirigeants lors des rencontres avec les autres partis de l’opposition ne vaut que du papier toilette. Qui aurait cru que le puissant parti des « rouges » tomberait si bas !
Il fallait s’y attendre. Les élections législatives de 2011 ont été un cuisant échec. L’UPG a été incapable d’envoyer un député au palais Léon Mba sur les 32 qu’il comptait sous la onzième législature.
Même à Ndendé, le fief par excellence, la suppléante de Pierre Mamboundou, Yolande Nongou Moussadji n’a pas réussi à conserver son siège face à Solange Mbondzi, la candidate créée de bric et de broc par le PDG.
Pour une raison obscure, la Mbondzi a été préférée à un dissident de l’UPG, un certain Félix Mouloungui, ci-devant ex-ministron des PME-PMI.
Au moment où les élections locales approchent, le climat au sein de l’UPG ne présage rien de bon. A Ndendé, les pédégistes se gargarisent. Ils ont promis d’enterrer le parti auprès de son créateur.
Toute chose qui confirme la descente aux enfers . Mathieu Mboumba Nziengui navigue à l’aveuglette.