Le front vient de lancer les hostilités. Ce ne sont pas des mots en l’air lorsque Jean Te Ping dit qu’il est prêt à aller jusqu’au sacrifice suprême pour assouvir sa soif de pouvoir. Mais, il semble qu’il devra d’abord sacrifier les autres, ceux qui suivent son message, avant d’atteindre le « sacrifice suprême ».
Les évènements du 20 décembre dernier viennent de montrer comment les salafistes entendent mener leur « guerre ». On a vu à Rio Ping arborer un gilet pare-balle flambant neuf. Le même privilège n’est pas donné à ceux qui sont à ses côtés. Pourquoi ? C’est vrai qu’en cas de conflit armé, les généraux ne sont pas au front. Ils élaborent les stratégies dans les états-majors et les transmettent aux fantassins qui sont sur le terrain.
Mais, ici, il s’agit d’hommes politiques qui veulent prendre le pouvoir par la force. Sans armes, sans arguments politiques fédérateurs et sans perspectives, ils sont décidés à déstabiliser le régime en amenant les populations dans la rue. Alors qu’ils se terrent chez eux et suivent à la télévision ce qui s’est passé. Les appels à l’insurrection vous avez compris ne concernent que ceux qui sont candidats à être pris pour cible et non ceux qui les appellent.
C’est comme cela que les guérilleros du Front entendent mener la bataille jusqu’à la victoire totale. Un bon point pour eux déjà, la victime nous apprend le légiste, amené sur place pour le constat sur le corps de Bruno Mboulo Beka, aurait été transportée sur les lieux pour faire croire qu’il avait été tué sur la scène des évènements.
Une manipulation surprenante pour des gens qui ont prévu de montrer à tout un peuple que la protestation contre le régime devait illustrer de manière claire que ce qu’ils disent est en conséquence réel. Si la victime n’a pas été tuée sur place, le scénario est donc suffisamment macabre et édifie les observateurs sur le caractère vexatoire des salafistes.
Les parents du défunt apprécieront bien lorsque l’enquête fera la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Bruno Mboulo Beka. Ce qui est sûr c’est que le Front s’est rendu coupable d’un meurtre et que le mystère de son décès sera révélé au public tôt ou tard. La volonté de mettre le pays « à feu et à sang » est bien notable dans les actes que posent aujourd’hui les opposants.
Et la « nécessité d’un dialogue » proposée par Abdoulaye Bathily, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, peut-elle être envisagée avec le comportement affiché par une opposition résolument lancée dans une « guerre » qui ne dit pas son nom ? Lancer des appels à l’insurrection ne signifie-t-il pas simplement qu’on refuse la négociation ? D’autant qu’ils nourrissent une haine viscérale envers le président de la République. En outre, ce sont eux qui ont déclenché les hostilités en refusant de respecter l’interdiction d’organiser un meeting signifié par le ministère de l’Intérieur, garant de la sécurité et de l’ordre publics.
Le chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale est un diplomate rompu au métier. Aujourd’hui, il est en face d’une crise unique en son genre. On attaque un président en plein exercice de son mandat au nom de la démocratie ! Une démocratie bizarroïde derrière laquelle sont tapis des desseins inavoués. Qui a financé cette tentative de coup de force contre les institutions du Gabon ? Qui a fourni les moyens cefatiques pour organiser la réunion de Paris, après le rassemblement de Port-Gentil ? Ailleurs sur le continent, les libertés publiques et politiques sont bafouées. Là-bas, l’opposition, n’ayons pas honte de le clamer, respire à travers les barreaux. L’exception est le Gabon : opposants, syndicalistes, société civile, Tartempion et cancrelats peuvent agonir le chef de l’Etat d’invectives. Silence ! Zeus est un « dictateur » et un « pilleur » des ressources financières. Allez comprendre…