Jeu de massacre année 0. Si notre pauvre Cathy est au piquet, son acolyte Van Rompuy n'a guère plus de succès. La Baronne, en charge des relations extérieures de l'UE, suscite ainsi les commentaires acerbes sur sa gestion (inexistante) de la politique étrangère des Vingt-Sept. Chaque jour une nouvelle perle, à en croire les euro-blogueurs. Exemple : l'enchaînement des titres de notre Dieu Jean Q. sur Coulisses de Bruxelles en moins de dix jours. 16.02, « La Baronne Ahston veut rester étrangère à la diplomatie » ; 22.02, « Catherine Ashton se prend les pieds dans le tapis des nominations » ; 23.02, « La Baroness boycotte la défense européenne » ; 24.02, « Les ministres de la Défense critiquent l'absence de Catherine Ashton ». Il y a du bashing dans l'air !
N'est pas là quand il faut, dit des bêtises, trop britannique, peu photogénique...Comme le résume très bien Charlemagne's Notebook, « les grognements français autour de Lady Ashton se concentrent sur le fait qu'elle ne soit pas un Nicolas Sarkozy en jupons, slalomant d'un point à l'autre du globe juste pour avoir sa photo prise dans les points chauds universels. »
Autre figure, autre guipure. Le discours d'Hermann Van Rompuy s'est révélé « impressionnant » selon le Brussels blog qui ne tarit pas d'éloges sur les superpouvoirs de conviction du « président à temps plein de l'UE ». « Il n'a pas essayé de cacher les problèmes de l'Union derrière un optimisme de façade. » Selon lui, « aucun pays européen n'a aujourd'hui la possibilité de jouer un rôle important en solo sur la scène internationale. Son discours était vraiment bon, beaucoup plus substantiel et réfléchi que celui produit par les scribes de la baronne Catherine Ashton, chef de la politique étrangère de l'Union. » Et hop, une pique incognita.
« Ni Président, ni directeur général, Van Rompuy ne veut pas être incompris », explique de son côté Writing for (y)EU. « C'est pourquoi, il est venu en mini session plénière expliquer son nouveau rôle aux membres du Parlement européen. » La vidéo est un bijou de pédagogie ambiante même si les « réactions face à l'initiative ont été mitigées. » Ainsi, un euro-dépité peut-il insulter le Président du Conseil ? Oui, répond e-toile, en rapportant cette anecdote savoureuse : « Le député britannique eurosceptique Nigel Farage a déclaré à Van Rompuy : ‘Vous avez le charisme d'une lavette et l'apparence d'un petit employé de banque'. » Banco ? Pas encore mais une amende de 3.000 euros pour le fautif !