Exemple le plus flagrant de cette attitude anti-Coran, le blondinet néerlandais Geert Wilders. Le leader du Parti pour la Liberté, plutôt conservateur et libéral, ne met pas certes de burqa pour couvrir ses boucles d'or et met souvent les pieds dans le plat -ou se les prend dans le tapis, au choix-. Depuis l'assassinat de Théo Van Gogh, l'homme politique s'est spécialisé dans la diatribe anti-islam, une « idéologie fasciste », demandant notamment « l'interdiction du Coran qu'il compare allègrement à ‘Mein Kampf'. » Wilders serait-il le premier homme politique européen, se demande Jason O'Mahony, en évaluant sa notoriété en Europe et ses chances de devenir le prochain Premier ministre néerlandais. « Je n'aime pas Wilders. Mais force est de reconnaître qu'il se bâtit un profil proeuropéen 1) parce qu'il est un brillant communiquant, 2) parce qu'il parle de choses qui, qu'on soit d'accord ou pas, résonnent avec la vie de nombreux Européens ordinaires. » Prometteur !
Autre grand europhile, spécialiste de l'entourloupe de diplomates, toujours un peu à l'Ouest malgré une localisation à Minsk : le tsarovitch Alexander Loukachenko. A un an des « élections présidentielles » de 2011 en Biélorussie, le pays reste fermement entre les griffes de ce « champion d'échecs », comme le souligne le German Marshall Fund of the United States. Manipulation et répression à tous les étages comme en témoigne la récente vague d'arrestations qui a touché la minorité polonaise « désobéissante » vivant dans cette ancienne république soviétique. Plus de fermeté à l'égard de cette dictature réclame la Pologne ! Mais la route est encore longue. « L'évènement doit inciter l'UE à repenser ses valeurs, ses engagements et ses actions pour faire respecter les droits de l'homme et la démocratie avec de réelles stratégies. Une réussite en Biélorussie signifierait que nous pouvons faire mieux, dans d'autres parties du globe, » veut croire le GMF.
Pouvoir faire pire, c'est probablement ce que vient de réussir la Bulgarie. Outre la corruption, la mafia et les trafics, « les enfants atteints de cancer ne peuvent désormais plus bénéficier de certains médicaments de chimiothérapie dans le pays », relève, alarmé, European Union Law. Motif invoqué : ils ne figurent plus sur les listes des médicaments remboursés par le système de sécurité sociale national. Résultat : du shopping médical dans les pays voisins pour des parents déboussolés. « Quel type d'Etat membre est donc la Bulgarie ? Comment est-il possible de laisser des enfants sans possibilité d'accès aux soins ? »
Pour toutes ces mauvaises raisons et cette inefficacité chronique un peu triste, les journalistes européens désertent Bruxelles. Notre Dieu Jean en fait d'ailleurs l'amer constat dans Coulisses de Bruxelles : « en l'espace de cinq ans, le nombre de journalistes accrédités auprès de l'Union européenne a été divisé par deux. De plus de 1300 en 2005, leur nombre n'est plus que de 752 en 2010 (dont 56 Français, 63 Italiens, 63 Espagnols, 98 Britanniques et 132 Allemands). Bruxelles qui était fier d'être le premier pôle journalistique au monde est désormais largement dépassé par Washington. »