Europe 2020, odyssée de l'espace ? Non, il s'agit du nom de code de la stratégie de relance économique proposée pour les dix années à venir par la Commission Barroso Bis. En toute simplicité, ce programme se résume en quatre mots : « la recherche et l'innovation, la croissance verte et l'emploi. » Pas gagné ! Ladite initiative, suite logique de Lisbonne, devrait être soumise à l'approbation du « politbüro », pardon des Vingt Sept Etats-membres lors d'une gratinade officielle les 26 et 27 mars.
A noter perfidement que Barreau et consorts n'ont pas eu à se fouler pour l'intitulé de cette politique. « Europe2020 » est ainsi un think tank créé par Franck Bianchéri, leader du parti transeuropéen, Newropeans. Sur le site officiel, Europe 2020, « développé en partenariat avec de nombreuses organisations dont des centres de recherche et des chercheurs individuels » dit « se consacrer à l'anticipation politique européenne. » De là à dire que Barroso a pompé, il n'y a qu'un pas. Néanmoins, l'objectif de « réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées par la pauvreté et faire passer le taux d'emploi dans l'UE à 75% » semble relever du pur fantasme universitaire.
En attendant, Julien Frisch se demande si Europe 2020 contient « de véritables innovations politiques ou se contente d'être une stratégie générale autorisant chacun à emprunter les sentiers rebattus avec des discours éculés. » Pour Brian Garner, Europe 2020 devrait pourtant conduire à un débat très stimulant sur cette vieille PAC. Quel futur pour nos bons agriculteurs ? « Triple option possible : poursuite de la politique actuelle en conformité avec les Accords de Doha, stratégie avec moins de paiement directs aux paysans et davantage de subsides accordés au développement rural en général ou dernière possibilité, libéralisation totale. Dans les deux premiers cas, les dépenses de l'UE pour le budget de la PAC restent inchangées, dans la troisième option, l'UE réaliserait une économie de 75%. »
Loin des prairies, les champs virtuels : web 2.0, l'UE y est, assurément. Mais des progrès restent à faire : selon Mathew Lowry, ce n'est pas parce qu'on fait joujou avec les nouveaux outils du web 2.0 que l'on renforce l'impact de l'UE dans les réseaux sociaux : « l'espace public européen est ainsi divisé en deux groupes online séparés. Et il n'y a que peu d'interactions entre I'ABC web2eu twibe (principalement des lobbyistes européens et des officiels de l'UE) ; les blogueurs indépendants supportant la plate-forme bloggingportal ; les blogueurs de cafebabel ou de Blogactiv (qui parfois ne permettent même pas les commentaires). »
Cerise sur le webmaster gâteux : sur l'annuaire flambant neuf du « EU Who's who », ne figure même pas le nom de Van Rompuy. C'est la Oreja de Europa qui s'est livrée à la manipulation. « En tapant son nom, le président du Conseil européen n'apparaît aucun résultat. » Le type est inconnu au bataillon, alors que Lady Cathy A. se paie de luxe d'apparaître deux fois. Pas sur le théâtre des opérations malheureusement.