Barroso II, action ! Cette semaine, pleins feux sur la télé-novela Jeleva. Comme son nom ne l'indique pas, Roumiana Jeleva, 41 ans, était la candidate désignée par la Bulgarie pour piloter les projets humanitaires au sein de la Commission européenne. Blonde oblongue, la ministre des Affaires étrangères de Sofia a notamment montré un talent certain dans la rumba, performance remarquée par nos échotiers mondains. La vidéo où elle esquissait quelques remarquables pas de danse au bras d'un cavalier gominé fait depuis plusieurs jours le bonheur de la blogosphère.
Malheureusement pour Roumiana, les eurodéputés à Bruxelles ne sont pas le funky jury de l'Eurovision et son audition pour un poste « léger », consacré à la coopération et à l'aide humanitaire, a été jugée « catastrophique ».
« Elle a semblé hésitante concernant des points chauds du Congo à la Somalie et a suggéré de manière lumineuse qu'elle serait heureuse de parler à des ‘Talibans modérés' à propos de la distribution d'aide en Afghanistan », a dénoncé sans vergogne le Charlemagne's Notebook. Martin Schulz, le président allemand du groupe socialiste, n'a pas fait dans la dentelle : son verdict impitoyable sur l'étoile du dancefloor est tombé comme un couperet. «Elle n'est pas assez bonne pour le job», rapporte le Brussels blog.
Plus grave, la bayadère des Balkans s'est ensuite retrouvée sur la sellette en raison d'un conflit d'intérêt. Europa421 a révélé le scoop qui fait vaciller la Commission Barroso Bis : « entre 2007 et 2009, Roumiana était députée au Parlement européen et possédait également une entreprise de consulting ‘Global Consult', sans l'avoir déclaré. » Pas de quoi fouetter une ballerine, les petites irrégularités financières sont monnaie courante à Bruxelles. Sans oublier la corruption en Bulgarie, une coutume locale, régulièrement épinglée dans les rapports de la Commission.
Devant tant de haine, Roumiana a fini, mardi, par jeter l'éponge et présenté sa démission, comme l'a annoncé Coulisses de Bruxelles. « Dans une lettre adressée au Premier ministre bulgare Boïko Borissov, elle écrit : ‘veuillez accepter ma démission de toutes les positions que j'occupe', car ‘ je ne m'attends pas à une attitude impartiale et à une appréciation objective' du Parlement européen. »
Incorruptible par contre se veut Günther Oettinger, le Teuton affecté au portefeuille de commissaire européen pour l'énergie. Günther, qui est aussi ministre président du Land de Bade-Wurtemberg, fait montre d'un sens de la rhétorique assez abrupt. « Je ne suis pas le commissaire allemand mais celui désigné par l'Allemagne», souligne ainsi le blog Planet in Progress. « Je n'ai pas l'intention de défendre les intérêts allemands et je ne détiens pas d'actions de Eon, RWE ou Vattenfall.» Pas sûr que Mutti Merkel apprécie. Trois petits tours et puis s'en va ?