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Billet de blog 10 novembre 2019

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ascension

vers on ne sait où on ne sait qui mènent les mots qui manquent

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La neige nage en octobre.

En novembre le fruit rouge.

En janvier la passion, clinquebarde, cliquetique, se désimbroche.

Nous n’irons plus au

Sur les nuages l’iris effilé observe

Il n’est pas d’hier que nous soyons ici

Nous, Sauvages,

Embuscanés, tatoués de neuf et sarbacanes

Pfffuit !

Entre les herbes, hautes, et tranchantes,

J’ai filé mon trait.

Au haut du Mont Obscur suspend un Soleil rouge

Comme un disque de fraise

iridescent.

Deuxième station.

Les porteurs nus ahanent sur la pente

La fournaise leur cuit la couenne

ils montent

Impala les conduit

Il est le Guerrier de Lumière

Par sa bouche rugit la caverne sous la montagne

Et les autres le suivent sans broncher

On entend leur souffle court

le bruit des peaux

le bruit des pierres sous les pieds

La cohorte

L’effort

La montée difficile

Les épineux zèbrent les chairs

Perle le sang

Vers on ne sait où.

Troisième station.

La hampe des lances scande la marche.

O-ho !

Impala libère la voix des hommes.

O-ho !

En cadence le souffle feutré feule de leur gorge

et soutient les pas

soulève les pieds éventrés par la pierre

élève les épaules accablées du fardeau

les peaux brûlent sous le dard solaire

Au chant qui rythme les pas elles exhalent une poussière qui

fait une barrière au feu qui repousse la flamme comme la montée

chaque pas repousse la pesanteur inexorable le carcan qu’ils ont

sur les épaules qui écrase leur âme ils s’élèvent

Les rythmes entrecroisés des souffles et des chants et des cannes et

des pas et des peaux les élèvent

et au-dessous, loin déjà, la plaine s’amenuise

Comme un long sommeil allongé

Sous la meule du temps se broie l’ombre des jours

A eux-mêmes pareils

L’ombre vaincue des jours horizontaux.

Ils ont quitté son ombre froide.

Impala a brandi la sagaie

cri vertical.

Ils se sont hissés,

à force de poussière et de sueur

jusqu’au sommet de leur fatigue.

Ils sont si haut que leurs regards n’embrassent plus qu’une

éternité de nuages

Là-haut il n’y a rien, plus d’herbe et plus de vie,

que le silence de pierre

Plus de mémoire

Que le froid sur leur peau qui doucement éteint le brasier

dans  les corps

L’Absence

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