« Etre de gauche » ! Facile à dire, à proclamer, mais il ne suffit plus de prononcer le mot « gauche » pour parler clairement aux citoyens soucieux de leurs droits et du devenir de leur famille et de leur pays. M. Hollande a en effet définitivement associé ce mot galvaudé aux politiques ouvertement droitières menées depuis 2012, l' « ennemi de la finance » s'étant brillamment illustré à son service contre son électorat.
Notons qu'il a renoué avec la tradition mitterrandienne, et ses compromissions décomplexées avec le « fric », devenu l'alpha et l'oméga de notre vie politique et économique à l'ombre de l'UE et avec le concours de l'Euro, avec ou sans le PS. Associons donc à ce bilan déplorable l'ensemble des personnels politiques de droite et de « gauche » qui ont gouverné depuis 1981, et parmi eux les caciques socialistes, dont Mme Aubry, qui fait semblant aujourd'hui de critiquer les conséquences logiques de l'action de son parti en faveur de l'UE puis de l'Euro depuis si longtemps.
D'où une première question : peut-on en servant la soupe aux puissances d'argent se dire de gauche, fût-ce à la mode « gauche moderne », dont M. Macron, banquier de profession, est aujourd'hui un représentant zélé, après les Delors, Rocard, Jospin, Fabius etc... ?
Si l'on en juge par la paupérisation du pays, sa désindustrialisation accélérée, le chômage grandissant, et l'enrichissement des plus riches, si l'on en juge par toutes les techniques d' « optimisation fiscale » qui permettent à ces très riches d'échapper en grande partie à l'impôt, ou par les attaques sans précédent contre les droits sociaux, au premier rang desquels le droit du travail, on doit évidemment s'interroger sérieusement, surtout si l'intérêt général représente encore chez certains d'entre nous une valeur d'étalonnage incontournable pour assigner le « Nord » d'une véritable politique de gauche.
Etre (vraiment) de gauche
Posons donc la problématique de manière simple et tentons de définir ce qu'est « être de gauche ».
La trace indélébile d'un « grand moment de gauche » reste pour beaucoup le Front Populaire en 1936 (40h de travail hebdomadaires, congés payés, augmentation des salaires...). Puis, au lendemain de la Libération, le programme du CNR visant à redresser la France, qui était bien moins riche en 1945 qu'aujourd'hui, ce qui n'a pas empêché notre pays de créer la Sécurité sociale. Dans un cadre souverain, tout était affaire de volonté politique.
Le CNR prévoyait, après l'Occupation, (souligné par l'auteur) « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères , (le contraire de ce qu'a réalisé M. Mitterrand avec la « libération des ondes » ou de ce qu'il a accompagné, par exemple, la privatisation de TF1, conduite par M. Chirac premier ministre de cohabitation), l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance, l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi (le contraire de ce que porte la « loi sécurité »).
a) Sur le plan économique : l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie (le contraire de ce qu'ont produit les privatisations, dans l'extension lesquelles M. Jospin en tant que 1er ministre s'est distingué), une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général (...) (le contraire de ce que promeut l'UE et de ce qu'entérine clairement le projet de loi El Khomri), l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production (le contraire de ce que produit l'UE, parangon des oligarchies économiques et financières et du recul des prérogatives étatiques), le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée , fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques, le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales, (le contraire de l'ouverture du capital des entreprises publiques aux fonds privés, des ventes en gros et en détail du patrimoine économique français à l'étranger et du sabordage programmé de notre agriculture dans le cadre européen), le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires et la participation des travailleurs à la direction de l’économie (le contraire du règne des grands oligarques généralement formatés par nos « grandes écoles » qui ne brillent pas par la promotion acharnée de la « mixité sociale », fût-elle rendue difficile par l'effondrement du secondaire).
b) Sur le plan social, le droit au travail (…), Le CNR prévoyait un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine (le contraire de ce que nous vivons avec les travailleurs pauvres et le chômage endémique en pleine expansion), (…) la sécurité de l’emploi (!) (point d'exclamation ajouté par l'auteur), la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, (...), l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, (souligné par l'auteur) (…) (le contraire de ce que l'UE inflige à nos agriculteurs avec l'assentiment de nos gouvernements comme le montre la colère des agriculteurs au Salon de l'agriculture) (…).
Figurait encore dans le projet du CNR la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents (le contraire de la situation actuelle), afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auraient les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires (le contraire de la tendance actuelle à l'égalitarisme et au plus petit commun dénominateur dans le secondaire)⋅.(...) »
On était de gauche dans le cadre d'une France souveraine
On peut éventuellement juger nécessaire d'amender ces mesures en fonction du temps présent et de ses contraintes nouvelles, mais les fondamentaux paraissent toujours pertinents.
On doit pourtant pointer que dans une France souveraine, dont les citoyens pesaient sur le choix des gouvernants et sur les politiques suivies, il était aisé de voir qui favorisait le capital et qui défendait le travail, les uns et les autres étant parfaitement identifiés par leurs discours, leurs actes, leurs journaux. Le pluralisme de la presse existait encore et permettait l'accès à des points de vue différents, voire opposés. Déjà hélas, les promesses n'engageaient trop souvent que ceux qui les croyaient et les querelles idéologiques obscurcissaient parfois le débat, les défenseurs des « prolétaires » étant réputés via le PCF agents de Moscou, les autres après 1945 cachant autant que possible leur inféodation à la sphère atlantiste.
Mais 1936 et 1945 sont dans tous les cas la marque d'une politique et d'une volonté nationales classées « à gauche », car réputées garantes de l'intérêt général.
Le point d'orgue le plus pertinent au regard de la situation actuelle a été au XXe siècle la période gaulliste, qui a symbolisé à l'époque le pouvoir de la droite bonapartiste souverainiste haïe par la gauche socialiste et communiste pour des raisons diverses.
Avec le temps, le gaullisme s'identifie plus volontiers aujourd'hui à une période de forte croissance sous la houlette d'un état planificateur, stratège, sourcilleux quant à l'indépendance nationale et aux équilibres internationaux, et fait rêver bien des citoyens se réclamant d'une réelle sensibilité de gauche. Qui alors eût osé imaginer le degré de dépendance de notre pays vis à vis de l'UE en terme de gestion des deniers publics, de définition des priorités budgétaires, et économiques ? L' abandon à des instances supranationales du pouvoir monétaire, de la direction des affaires, et la délégation de la politique étrangère de la France actuellement totalement inféodée aux Etats-Unis via l'OTAN auraient été impensables. Les prolétaires, que l'on nomme maintenant les salariés, sont déclassés, tout comme les classes moyennes, le processus s'accentuant un peu plus de mois en mois. Quelle que soit la couleur politique des gens qui ont mis en œuvre la politique européenne, depuis l'instauration de l'ECU, créé en 1979 (M. Giscard d'Estaing était président de la République), cette dernière est une calamité pour une majorité d'Européens. On a aujourd'hui le droit de dresser un constat de faillite de cette vaste contre révolution à l'échelle d'un continent : les possédants sont les vainqueurs de la lutte des classes au prix d'un désastre humain et social sans égal en temps de paix.
L'UE a deux visages : celui de la finance internationale et celui des inégalités grandissantes, et un masque, les discours médiatiques et politiques dominants
Selon Wikipedia, Le traité de Maastricht a été signé par l'ensemble des États membres de la Communauté économique européenne (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Portugal) à Maastricht (Pays-Bas), le 7 février 1992, après un accord conclu lors du Conseil européen de Maastricht, en décembre 1991, et est entré en vigueur le 1er novembre 1993. Il a été modifié ultérieurement par les traités d'Amsterdam et de Nice, qui ont introduit des dispositions nouvelles et ont modifié les numéros de l'ensemble des articles. Enfin le traité UE a de nouveau été modifié en profondeur par le traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009. (Note de l'auteur : les français avaient refusé le Traité Constitutionnel européen par voix référendaire. Le traité de Lisbonne, adopté par la France via un vote des élus en Congrès, a traduit le désaveu de l'expression populaire de la part des élites politiques de notre pays et montré que l'UE ne s'accommode pas du suffrage populaire quand ce dernier ne va pas dans le « bon sens »)
L'euro (€) est la monnaie de l'union économique et monétaire formée au sein de l'Union européenne ; elle est commune à dix-neuf États membres de l'Union européenne qui forment ainsi la zone euro. Quatre micro-États (Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican) sont également autorisés à utiliser l'euro et deux pays européens, le Monténégro et le Kosovo, l'utilisent de facto alors que d'autres ont leurs monnaies nationales liées à l'euro. (source Wikipedia) En usage dès 1999 pour les transactions financières européennes, il est mis en circulation le 1er janvier 2002 sous sa forme fiduciaire. Il succède à l'ECU, « l'unité de compte européenne », mise en service en 1979.
En France, Jacques Delors, grand « homme de gauche » et européiste convaincu est dans les faits une figure de proue de cette UE technocratique, oligarchique, antidémocratique et austéritaire qui a été le seul véritable projet du PS depuis les années 80. La France a donc perdu avec l'UE et l'Euro sa souveraineté et toute possibilité de croissance, mais elle a connu une concentration grandissante de la richesse nationale entre les mains d'une infime minorité. Voilà une grande politique de droite qui a réussi.
La loi El Khomri : une nécessité dans le cadre de l'UE et de l'Euro
L'UE, ayant été par décision originelle de ses architectes, mise en concurrence déloyale avec de nombreux pays du monde à bas coût de main d'oeuvre, dont la Chine (ce qui ne gêne pas encore la puissance industrielle et financière allemande), concurrence organisée également par Bruxelles entre les états qui la composent, est une arme terrible contre les revenus et le niveau de vie des Européens. La « puissante Allemagne » elle-même a écrasé ses propres salariés avec les lois Hartz, du temps du social démocrate Schroëder, tout cela bien entendu au nom de la compétitivité.
En outre, les pays de la zone Euro étant privés de la liberté de change, la seule variable d'ajustement des différentiels de compétitivité de leurs économies est le travail, (les niveaux de rémunération et le temps de travail), même si il est à priori étrange de chercher à baisser les coûts face à des concurrents imbattables sur ce plan. C'est que l'UE est aussi un outil parfait pour, à travers la quête d'une compétitivité illusoire, mettre en pièce le droit du travail, en renforçant la toute puissance des entreprises sur le salariat, ce qui permet aussi de liquider les acquis nés d'une longue histoire de luttes ouvrières. Il ne sera jamais possible de produire à des coûts équivalents à ceux de la Chine, du Vietnam, du Maroc ou de l'Ukraine, ce que savaient fort bien les initiateurs de cette déplorable construction européenne et ce que savent parfaitement leurs successeurs. Peu importe : la « modernité » aujourd'hui combat les « archaïsmes » que sont les conquêtes sociales, fruits des luttes sociales qui ont commencé au XIXe siècle contre le monde que voudraient faire revivre nos modernes Tartuffe, fidèles exécutants des stratégies bruxelloises dont ils sont les agents dévoués.
Cette contrainte « existentielle » de l'économie néolibérale qu'est la nécessité systémique dans ce cadre européen de réduire au maximum les charges des entreprises (non sans accroître dès que possible les dividendes pour les actionnaires), et d'imposer la « loi du patron » et sa liberté d'embauche et de licenciement, en ramenant les salariés au rang d'instruments corvéables et jetables à merci, répond directement à la mise en concurrence de tous contre tous qui trouvera son aboutissement avec la mise en œuvre du Traité Transatlantique. Les mesures portées par le projet de loi El Khomri, sont du point de vue oligarchique pour les états de la zone Euro, dont la France, un nécessaire corset, en voie de verrouillage dans notre pays
On doit se demander par ailleurs comment les 28 membres de l'UE peuvent tomber d'accord sur des réformes ou des changements de perspective quand l'unanimité est requise pour toute décision. Certes, la décision sur les quotas de réfugiés par état aurait selon la Slovaquie été prise sans cette unanimité paralysante, ce qui expliquerait la contestation portée par ce pays devant les instances d'arbitrage de l'UE, mais on voit bien que toute idée de réforme non néolibérale rencontrerait une opposition résolue de la part de l'Allemagne et d'autres pays de l'UE, les élites de la plupart des états partenaires étant acquises aux politiques actuellement menées. On peut donc avancer que l'intérêt général européen ne peut en aucun cas être défendu dans le cadre actuel de l'UE, créée pour favoriser l'expansion oligarchique des économies du vieux continent dans la Mondialisation. Le système est ainsi (intelligemment) conçu qu'il n'est pas réformable.
Défendre l'Euro, monnaie sur laquelle le pays n'a aucun pouvoir, ou le système bruxellois qui ne se laissera pas réformer gentiment fût-ce sur les instances d'une France redevenue grande, c'est s'interdire tout changement économique ou social en France au bénéfice du monde du travail, sous l'oeil vigilant des technocrates de Bruxelles et de Washington.
La gauche en perdition s'est échouée à droite
La « gauche » (PS et assimilés) française a eu un rôle moteur dans la construction européenne et la naissance de l'Euro. Elle a livré le pays à l'oligarchie atlantiste qui mène le monde occidental en trompant systématiquement ses électeurs. Elle a fait, mieux que la droite, le « job » au profit des grandes forces économiques et financières mondialisées. Elle a au passage instauré les « droits de l'homme » en lieu et place de la défense du salariat et des inégalités économiques. Le sociétal tend ainsi à remplacer le social, comme y invitait le think tank du PS Terra nova dès avant 2012 (recentrage du PS vers les jeunes les femmes et les immigrés), cette stratégie étant devenue à ce point dominante chez nos élites que l'on se demande si Terra Nova n'a pas fait des emprunts à plus grand (et plus puissant) que lui. Notons que son nouveau président Thierry Pech ne fait pas sienne cette stratégie, mais cette dernière a beaucoup plu.
Abandonnant le terrain économique et social à l'adversaire de classe, cette gauche des beaux quartiers a « clivé » la société sur des préoccupations « sociétales » secondaires qui font la fortune électorale du FN. Ces dernières donnent à nombre de nos concitoyens victimes de la crise multiforme que nous affrontons le sentiment, défendant les droits de l'homme à la sauce néolibérale, qu'ils mènent le juste combat du moment. C'est hélas un engagement trompeur, ce combat étant socialement et économiquement sans issue comme le montre l'état actuel de tant de pays de l'UE, où l'on s'écharpe bruyamment à propos des « réfugiés », phénomène politique, culturel et économique très mobilisateur, source de vives tensions entre les « pour » et les « contre », et dans lesquels perdure souvent une démobilisation inquiétante face aux attaques générales contre les droits acquis du monde du travail.Peut-être la loi El Khomri et les manifestations de ce début mars 2016 qu'elle a largement contribué à provoquer induiront-t-elles une première réaction française significative ?
Conséquence logique de l'absence de réelle démocratie au niveau européen, impossible on l'a dit de mener une politique favorable au salariat sans risquer une attaque concertée des « marchés », impossible de ponctionner les gros patrimoines sans qu'ils ne s'en aillent, et impossible de stopper l'hémorragie industrielle qui frappe tant de pays de l'UE pour les mêmes raisons de coût de main d'oeuvre et de liberté des mouvements de capitaux, mesure qui doit tant à Jacques Delors. Comment ambitionner un destin politique commun des pays de l'UE quand la réalité du pouvoir est passée aux mains d'une technostructure au service du néolibéralisme le plus débridé ? C'est pourtant ce que nous laissent espérer les partisans d'une primaire à gauche, de vaillants défenseurs du droit du travail qui, jusqu'à preuve du contraire, font pour certains semblant de croire que la cause de la réforme El Khomri est seulement à Paris, et non à Bruxelles et à Washington aussi, ou que l'UE et l'Euro sont réformables.
S'emparer de l'indignation des citoyens le temps d'une pétition, pourquoi pas à l'heure d'internet, c'est bien joué, et ça a l'air de faire (modérément) reculer le gouvernement, leur expliquer clairement l'impasse dans laquelle cette « gauche » les a conduits avec la construction européenne, ce serait mieux. Il faut encore affirmer que développer l'hypothèse d'une « primaire de gauche » en la présentant comme un début de solution, alors que tant de partisans de cette primaire sont toujours d'accord avec l'UE et l'Euro et nichent dans le mécontentement des Français pour, demain, tels un Cohn Bendit ou une Aubry, renouer très probablement avec ces politiques détestables qui ont construit leur vie politique, c'est encore une manipulation, on est du moins en droit de le penser. Idéologiquement, la « gauche de gouvernement » est morte, transmutée par la grâce de notre social démocratie en élément à part entière de la droite dite républicaine. Les désespérés se réclamant de sa mythologie pour demander une « primaire à gauche », avec ou sans malice ne sont d'aucun secours.
L'intérêt général a besoin d'être porté avec des mots et des concepts renouvelés, et avec un grand courage. Par exemple celui de défier la doxa médiatique au service des puissants pour tout mettre sur la table. Qui dira enfin qu'on ne peut pas enrichir les riches sans appauvrir la grande majorité de ceux qui ne le sont pas?
Il faut enfin interroger vraiment le concept de souveraineté, qui n'est pas la propriété du FN (qui ne veut quitter ni l'UE ni l'Euro si l'on en croit Mme Le Pen elle-même). Le cadre de l'état, et du pays qui va avec, c'est à dire la nation, sont encore la seule aire où les citoyens, sur des bases nationales et culturelles communes, matérialisées par des frontières clairement tracées, peuvent avoir la liberté de choix et s'exprimer le moment venu. Qui peut dire la même chose de l'UE, en l'absence d'un « peuple européen »? La faiblesse démocratique congénitale de l'UE, c'est l'abandon du pouvoir politique aux forces économiques et financières, et donc, automatiquement, la mise en oeuvre « décomplexées » de mesures antisociales comme le prouve à son tour le quinquennat Hollande. Une page de l'histoire politique de la France est définitivement tournée. Et avec elle est enterrée une gauche qui a trahi tous ses engagements. Tout reste à faire. Pensons à 2022.
Alain Pucciarelli
pucciarelli.fr
omibusactu.wordpress.com
⋅Lire : Education Nationale : le naufrage tranquille, Edilivre, 2014