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écriture politique. Je cherche un éditeur (que je ne trouverai sans doute pas) pour 'Les "grands médias" au pas cadencé", mon dernier manuscrit/enquête
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Billet de blog 14 mars 2017

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Avec François Asselineau, la « question France » est réellement de retour

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Dans le brouhaha qui prévaut à la veille de la présidentielle, une nouvelle voix, méconnue d'une majorité de Français, se joint à sa manière au chœur des politiciens bien connus des citoyens, celle de François Asselineau, président de l'UPR, parti qu'il a créé en 2007, qui est porteur d'un discours neuf et percutant.

Cette candidature à maints égards inattendue nous permet en effet d'éclairer l'enjeu majeur de ce rendez-vous électoral, qui sous ses airs de comédie de boulevard, risque d'être décisif pour l'avenir de notre pays.

Il faut avoir connu la France indépendante, avant Maastricht par exemple (1992) et avant l'Euro pour comprendre que l'UE n'est en rien une fatalité, ou bien un passage obligé des pays concernés vers un devenir commun à moyen terme.

En tant que construction politique aux parrains multiples et pas forcément européens, l'UE est un moment historique qui a tenté de se travestir en destin sans y parvenir vraiment, ce que le Brexit a parfaitement illustré et ce que les difficultés actuelle de l'Euro soulignent. On rappellera aussi le référendum de 2005 qui a clairement exprimé l'opposition d'une majorité de Français à ce type de construction technocratique, vote évacué deux ans plus tard par un vote du Congrès (association pour l'occasion Sarkozy-Hollande), les députés et sénateurs contrevenant alors à l'expression majoritaire des citoyens. L'UE s'est alors révélée non un destin, mais une construction politique partisane et antidémocratique.

Or, en dehors de M. Asselineau, les candidats déclarés à la fonction de Chef de l’État inscrivent leurs projet dans le cadre de cette « Europe » bancale et germano-centrée, construite de toute pièce avec un luxe de production de normes et de règles sans équivalent dans l'histoire nationale, comme si l'avenir ne pouvait pas se décliner en dehors d'elle qui s'avère si imparfaite et si dangereuse à maints points de vue en fonction de la place que l'on occupe dans la société.

Qu'il s'y réfèrent, en prétendant vouloir la réformer, ce qui est impossible à 27 (la Grande Bretagne quitte l'UE) avec la règle de l'unanimité, ou bien qu'ils n'en parlent pas ou peu, tous les candidats du « système » inscrivent le devenir de la France dans une construction attentatoire à son indépendance réelle, qui ne serait donc plus de saison, puisque dans le pire des cas, il conviendrait de trouver des voies nouvelles dans le cadre flou de l'utopie européenne. En vertu de quelle raison impérieuse et avouable ?

M. Asselineau défend la France, et les Français : un scandale ? 

La France depuis qu'elle existe a le plus souvent été indépendante, pour le meilleurs et parfois pour le pire. Même si le FN s'est habilement emparé du combat souverainiste, ce dernier lui préexiste depuis longtemps.

La France a aussi dû se plier aux rapports de force internationaux en fonction des époques, et s'est plus souvent protégée en suivant les leaders du moment, Grande Bretagne puis États Unis, qu'elle n'a tracé seule son chemin. Dans notre histoire contemporaine, le « moment gaulliste » qui a aussi été un vecteur de modernisation industrielle majeur, s'est imposé avec le recul comme une exception depuis 1945. C'est à partir du septennat Giscard d'Estaing (1974-1981) que la petite musique de « la France puissance moyenne », incapable de poursuivre son chemin toute seule, a fait son apparition officielle. Il fallait préparer les esprits à l'asservissement européen.

Il est clair que la prépondérance française en Europe a abdiqué en 1815, avec Waterloo. Mais que l'on sache, par exemple avec l'industrialisation à marche forcée à l'ombre du Second Empire, la France a su conquérir sa place au soleil parmi les grands états industriels aux côtés de l'Angleterre et de l'Allemagne. La « guerre de 14 » a aussi et surtout été gagnée grâce à la puissance industrielle du pays, qui alors n'était pas considérée comme secondaire. Ce que nos amis allemands n'ont pas oublié, eux qui soignent leur outil industriel avec une attention que l'on aimerait trouver en France de la part de ce qu'il est convenu d'appeler les « élites ».

L'idée d'indépendance, chevillée aux racines de la « Grande nation », a toujours régi l'histoire du pays, sans pour cela précipiter sa ruine ou laisser surgir la crainte de son démantèlement comme c'est le cas aujourd'hui avec les « grandes régions ».

Or, avec l'UE, illusion d'une Europe fédérale unifiée dans l'ombre des Etats Unis, une idéologie de l'  « après nation » s'est imposée par médias et personnels politiques interposés et parvient à présent à convaincre bien des citoyens que la souveraineté retrouvée serait un danger, voire un retour en arrière. Certains parlent même d'une fusion avec l'Allemagne comme d'une hypothèse souhaitable. C'est ne rien vouloir comprendre de ce qu'est notre pays, ni ce que sont nos voisins.

Rendre au pays la liberté de guider ses pas devient presque un non sens aux yeux de beaucoup, bien que les raisons de cette réappropriation ne cessent de se multiplier au fil de la crise multiforme que connaît la France depuis au moins 1983, date du « tournant de la rigueur » du premier septennat Mitterrand, qui était consentement à l'inclusion de la France dans la mondialisation anglo-saxonne. N'oublions pas que M. Mitterrand a sans doute été le politique de droite le plus habile que la France ait connu en temps de paix, ses « adversaires » dits de la droite républicaine ou de la gauche « de gouvernement » ne lui arrivant pas à la cheville, hier comme aujourd'hui. Chapeau l'artiste.

Or, si « avancer » n'est pas forcément aller dans une bonne direction, il est des moments où reculer pour mieux repartir devient indispensable.

Peut-on d'ailleurs parler de « recul » quand il s'agit de quitter un chemin apparemment sans issue ? On appelle cela la tactique, qui en terme de relations internationales, doit s 'appuyer sur une stratégie, laquelle suppose une claire vision des problèmes, et, en matière politique, le désir affirmé de défendre une ligne : on a beaucoup accablé M. Hollande, après M. Sarkozy, mais reconnaissons leur une constance exemplaire dans leur ligne politique, celle de l'  « européisme » et de l'  « atlantisme », ce qui signifie la volonté de servir les oligarchies économiques et financières mondiales en dépit de tout souci de l'intérêt national. Cette « ligne » si contestable paraît suivie par nombre de candidats, dont au premier chef MM. Fillon et Macron, ce dernier étant de toute évidence le candidat de la majorité des médias mainstream et des puissances économiques et financières du jour.

Le bilan UE pour la France : un désastre

Et pourtant, les raisons de rendre à la France sa capacité à se gérer elle-même, et donc de renouer avec la démocratie, qui consiste à permettre à la Nation de décider seule de son destin, sont nombreuses.

Certes, l'UE n'est pas responsable de tous nos maux, mais elle les aggrave considérablement. Désindustrialisation, chômage, endettement, frontières, médias, mise en concurrence de tous contre tous, avec à la clé un dumping social insupportable, tous les voyants sont au rouge.

La désindustrialisation du pays, favorisée par la « libre circulation des capitaux » chère à Jacques Delors, permet les délocalisations. Dernier exemple en date, Whirlpool Amiens part en Pologne pour économiser sur le montant des salaires.

Le chômage ne cesse de s'aggraver, faute d'emplois et du fait de l'austérité, ce que prouve Jacques Sapir, économiste éminent qui démonte les ruses grossières de l'establishment français en la matière, lequel fournit régulièrement des chiffres tronqués et manipulés et prétend même qu'un « léger mieux » serait perceptible sur le front de l'emploi.

L'endettement va bientôt atteindre les 100 % du PIB (constat optimiste), mais rendons à Georges Pompidou ce qui lui est dû : c'est lui qui a obligé dans les années soixante et dix le pays à emprunter sur les marchés et non plus auprès de la banque de France à 0 %. On apprend aujourd'hui 13 mars 2017 que les banques sont en tête des capitalisations du CAC 40, et ce n'est probablement pas un hasard !

La dette des états nourrit en effet grassement la spéculation boursière, gonflée en outre par les largesses des banques centrales. Si les citoyens souffrent, les oligarques festoient.

Depuis Schengen, la France n'a plus de frontières, ce qui permet à quiconque arrive à entrer dans l'UE de se déplacer à sa guise, ce qui en temps de danger terroriste n'est pas la panacée. En outre, les traités européens contraignent les membres de l'UE à suivre une politique d'immigration que leurs populations n'acceptent pas forcément. Le scandale des « travailleurs détachés » pour sa part n'en finit pas de faire des vagues.

Le système médiatique brandit avec constance des choix politiques et idéologiques en phase avec ceux des oligarchies qui ont pris le pouvoir en Occident, avec la complicité de nos politiques devenus les factotum de décisions prises dans des cénacles de « puissants » non élus.

Fracturée par la course à la « compétitivité » et les difficultés sociétales liées à l'absence de toute réelle mesure destinée à intégrer les nouveaux arrivants, et ce depuis au moins les années soixante et dix, la société française se débat entre les contraintes économiques, identitaires et culturelles, sans que l'Etat n'intervienne pour réguler un tant soit peu les événements en cours, ce qui bien entendu profite à un parti comme le FN sur fond de communautarisation du pays. En revanche, les mesures autoritaires, loi sécurité, état d'urgence, s'imposent dans la durée.

L'idéologie mondialiste favorise une minorité d'entre nous

L'idéologie est un organisme vivant, viral pourrait-on dire. Il suffit en effet de lire journaux et sites internet pour se rendre compte que l'idéologie des droits de l'homme n'est pas moins forte et aveuglante que d'autres idéologies anciennes ou très actuelles comme l'  « islamisme », avec de funestes conséquences quand elle masque les enjeux politiques, économiques et sociaux tels qu'ils se concrétisent par exemple en Grèce.

L'Euro tue notre pays (et d'autres partenaires dits du Sud) à petit feu, mais nombre de ses victimes y sont attachées. L'UE nous prive de toute liberté de décision, mais l'Enfer nous est promis si nous en sortons et beaucoup de citoyens pensent désormais comme la doxa le leur recommande via les « grands médias ».

Dans la mesure où il serait ridicule de considérer que les journalistes sont d'une intelligence supérieure à la moyenne, il faut constater que le militantisme pro UE et Euro dans les grands médias est aussi le fait d'individus convaincus depuis leur position privilégiée que le bonheur des Français doit leur être apporté malgré eux. Et dire que l'on s'est moqué du dogmatisme des communistes ! Ces derniers apparaissent à présent comme des enfants de chœur face à la machine à décerveler qui fonctionne à plein dans le « camp du Bien ».

Le discours politique ne suffit donc plus : dire par exemple que l'accueil sans limite de réfugiés dénués de tout pèsera sur l'équilibre des systèmes sociaux déjà fragilisés par l'austérité et la crise économique ne rencontre pas toujours l'écho attendu : la morale a pris le pas sur la réflexion politique. Une nouvelle religion est née, qui, au moins à travers les médias, laisse transparaître une sensibilité exacerbée à propos des problèmes humanitaires et moindre à propos des contraintes sociales et économiques qui conditionnent pourtant notre devenir et celui de nos enfants. Comme si venir en aide à ceux qui en ont besoin ne passait pas avant tout par la mise en œuvre d'une politique extérieure intelligente et pacifique que nous interdit notre appartenance européenne et atlantique, l'une n'allant pas sans l'autre.

Le pivot de la présidentielle

Il importe donc de souligner l'importance de la candidature de M. Asselineau, car avec lui, loin des discours vaseux et des envolées lyriques, nous faisons retour aux faits et aux questionnements rationnels qui en découlent. On peut bien sûr rejeter cette pratique matérialiste, qui abandonne le domaine enchanté des fausses idées généreuses pour renouer avec une réflexion très argumentée, historiquement enracinée, qui appelle un chat un chat.

Cette lucidité est pourtant, dans tous les cas, bienvenue car elle éclairera nombre de nos concitoyens, qu'ils adhèrent ou non à la revendication d'une souveraineté retrouvée, mais en outre elle influera peut-être sur l'analyse de la situation actuelle que nous propose d'autres candidats moins « pointus » sur certains dossiers. Il s'agit d'un moment essentiel, car la réalité tue ou les mensonges ne sont plus de saison. Poser les problèmes et restituer aux citoyens le pouvoir d'en débattre et de décider serait une avancée majeure.

Loin des querelles subalternes, des guerres pichrocholine qui animent le petit monde politique, loin des arrière pensées ou des partis pris que véhiculent les « grands médias », qu'ils soient la propriété d'oligarques puissants ou qu'ils revendiquent d'être des médias publics ou « participatifs », M. Asselineau pose les problèmes de fond, ce qui est acte inouï dans le monde du « story telling » qui nous empoisonne.

Il permettra au moins à tant d'entre nous de prendre une décision en connaissance de cause, et quiconque s'intéresse à l'actualité politique ne pourra pas dire qu'ils ne savait pas, que, par exemple, aucun candidat ne voulant sortir immédiatement de l'UE et de l'Euro appliquera la feuille de route austéritaire de la Commission européenne rendue publique en mai 2016.

Dans l'univers politiquement correct qui nous est imposé, cette parole libre est un coup d'éclat, la promesse d'une refondation de la France en tant qu'état indépendant, souverain, ouvert sur le monde, et, à l'instar de l'Allemagne, de la Russie de la Chine ou de la Grande Bretagne, à nouveau soucieux de ses intérêts bien compris, car indépendante. Raison pour laquelle M. Asselineau a été blacklisté par les grands médias qui, avec plus ou moins de bonne volonté, sont obligés d'en parler depuis qu'il est candidat officiel aux présidentielles.

Diable, la « libération nationale » revendiquée par l'UPR mettrait en danger tant de belles situations acquises !

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