Entre une présidentielles et des législatives, on a juste le droit de s'amuser et le devoir de prendre de la distance.
Sur le long terme, depuis le Mitterrand de 1983, nous avons eu les mêmes politiques économiques encadrées par le « projet européen », devenu entre-temps le cauchemar européen, avec une résistible hégémonie allemande.
Caractéristiques : privatisations, austérité, financiarisation avec des banques devenues toute puissantes, délocalisations industrielles, chômage massif, mise à mal du droit du travail, mise en cause des services publics, paupérisation de la société française (etc...), et, en fond de tableau, la perte de l'indépendance française tant sur le plan politique que militaire, puisque nous faisons à présent les guerres de l'OTAN.
Au moment où tendent à disparaître les deux grandes forces politiques qui ont officiellement conduit ces politiques cataclysmiques, force est de constater qu'elles ont agi dans le même sens. En conséquence, il faut se demander si le PS a été un parti de droite, ou bien si l'ex l'UMP rebaptisés « les Républicains » a été un parti de gauche.
Au vu par exemple de l'évolution des salaires, de la baisse régulière du niveau de vie pour une majorité de Français, du chômage sans cesse croissant et de l'enrichissement fantastique d'une minorité au détriment du plus grand nombre, le PS est un parti de droite, sans conteste.
Autrement dit, le vénérable clivage droite gauche n'existe plus depuis 1983, en dehors de querelles pour les places et de discours mensongers.
Bon sang, mais c'est bien sûr !
Si ces prémisses sont vraies, il faut en induire que MM. Mitterrand, Chirac, Sarkozy, et Hollande ont été des présidents de droite soutenus par des majorités de droite, nombre d'électeurs de gauche ayant été régulièrement et sciemment trompés.
Si l'on prend en compte que les politiques menées depuis 1983 l'ont été tout d'abord en fonction du « projet européen », puis ce projet ayant été concrétisé par le traité de Maastricht, à cause de ce projet et du funeste Euro qui va fort heureusement finir par avoir la peau de l'UE, on est bien obligé de constater que l' « intérêt général » est devenu une curiosité pour historien vicieux forcément poutiniste.
On peut ainsi logiquement qualifier la construction européenne d'outil (sophistiqué) au service des possédants, qui prospèrent plus que jamais (merci pour eux), et d'arme contre ceux qui ne le sont pas, et qui eux s'étiolent à grande vitesse (pour en savoir plus long sur l'UE, voir les vidéos conférences sur le site de l'UPR).
Arrive donc M. Macron, dont l'élection a fait l'objet d'une mobilisation sans précédent des « grands médias ».
Le nouveau président est lié à la « grande banque ». Son mouvement est sis dans des locaux appartenant à un proche du MEDEF. Il s'affirme européen et veut casser plus encore le droit du travail que ne l'a fait la loi dite « El Khomri » qui lui doit tout, « réduire les déficits » et donc accentuer l'austérité au bénéfice de ses mandants les oligarques (etc...). Il est donc de droite, à savoir, il faut y insister, au service de ce qui ont, et donc « contre ceux qui n'ont pas et auront de moins en moins ». Une belle continuité depuis M. Mitterrand qu'il faut saluer.
Enfer et damnation : nous sommes faits comme des rats !
A l'appui de ce constat, les personnes qui ont soutenu M. Macron, qui vont de M. Hue à Alain Madelin, ou M. Sarkozy ou encore M. Fillon, sans oublier Dominique de Villepin, qui pour sa part se prétend gaulliste. Une forme à présent habituelle de « gaullisme », puisqu'elle est tendance gamelle. Sans oublier les Attali (pour qui les Français auraient trop d'argent) ou Minc. Tous unis pour défendre l'UE et la mondialisation dite heureuse, au détriment du plus grand nombre. La liste des ralliés est infinie!
Mais alors, que penser des « grands médias » (appartenant quasiment tous à des oligarques pro-Macron), de Médiapart (indépendant économiquement mais idéologiquement proche de ses confrères), et des organes d'information publics qui ont éhontément soutenu et porté la candidature Macron dans des proportions sans mesure ? Qu'ils n'informent pas, mais qu'ils tentent d'imposer avec plus ou moins d'habileté la doxa à l’œuvre au service de nos grands féodaux et de leurs complices européens à l'ombre de l'Empire US et de son proconsul allemand. Et si tel n'est pas le cas, cela y ressemble fort ! On les a tous retrouvés contre M. Trump , contre le Brexit, contre la Russie, ce mal endémique et, dit-on, absolu, et pour M. Macron.
Ils développent de toute évidence un discours tendancieux (avec des nuances dérisoires) car univoque, loin de toute déontologie journalistique et donc du souci de réellement informer, puisque ils sont apparemment dans une démarche ouvertement partisane, partageant l'univers entre le monde du Bien, eux et ceux qu'ils représentent, et celui du mal (tous les autres qui pensent différemment trop souvent sous l'influence délétère de l'infâme Poutine). Le Monde et Libération, pour ne citer qu'eux, sont à ce titre exemplaires.
En outre, ces « grands médias » affichent un atlantisme, au sens clintonien du terme, sans complexe, promouvant sans nuance les « droits de l'homme » et le multiculturalisme, mais se gardant de trop insister sur le drame social que vivent les populations aux Etats Unis comme en Europe, privées d'un avenir digne et d'un travail convenable, mais gavés des valeurs humanistes que les Etats Unis et leurs alliés promènent autour du monde à grand renfort de bombes. Les bons esprits diront que le travail, c'est du passé, avec la robotisation et tout ça, ce qui ne les empêchera pas de toucher leur confortable salaire ou leurs émoluments respectables à la fin du mois.
Il serait « naturel » que les oligarchies mondiales imposent leurs lois cruelles et meurtrières pour les sociétés, mais populiste de contester cet ordre inique et immoral, voire « fasciste » si on se permet de demander à quoi bon une immigration quand le chômage est si élevé, ou, pire encore, « poutinophile » quand on s'interroge à propos de la mise à sac du Moyen orient et du Machrek par l'Occident avec les tragiques conséquences migratoires que l'on connaît.
Les « grands médias », qui paraissent par ailleurs ignorer ce que représente le danger d'une guerre avec la Russie, sont donc cyniques, immoraux, et ajoutent à ces qualités celle de fauteur de guerre, en alimentant de manière irresponsable une hystérie anti russe sans fondement.
Il suffit de constater que la Russie est encerclée par des bases de l'OTAN, dont le patron est Washington, et non l'inverse, pour pouvoir au moins se poser la question de savoir qui est l'agresseur dans nombre des conflits actuels, dont celui de l'Ukraine ou de la Syrie.
Il faut ici saluer la remarquable prestation de Mme Le Pen dans ce théâtre d'ombre qu'a été l'élection présidentielle, car elle a contribué (malgré elle?) à renforcer le discours de ses adversaires criant au danger fasciste.
« Faire barrage au FN » a en effet conduit à l'élection sans problème de M. Macron. Certains de nos concitoyens croyaient se protéger contre le fascisme, mais c'était un leurre soigneusement brandi par les médias, les projets de M. Macron représentant en fait le vrai danger, celui de l'ultralibéralisme matérialisé dans les « GOPE » de Bruxelles (grandes orientations de politique économique). Le quinquennat austéritaire et européiste de M. Macron va donc continuer à alimenter le vote FN pendant cinq ans. Il sera alors temps de ressortir le FN du placard pour en refaire un utile (et alors peut-être inutile) épouvantail.
Les citoyens ont été conduits jusque devant cette impasse politique, du fait aussi de l'incompétence de nos politiciens professionnels dénués de tout talent et dans tous les cas asservis aux pouvoirs financiers qui ont fait les jeux depuis que M. Hollande s'est trouvé dans l'impossibilité de se représenter.
Devant un tel bouleversement à maints égards désastreux pour le pays, nous pouvons au moins enfin percevoir l'étendue de la tromperie dont les Français ont été victimes depuis plus de trente ans, et mesurer le cynisme et la veulerie d'une part hélas essentielle de notre personnel politique, qui s'illustre encore dans la course aux investitures de « En marche », M. Valls ayant particulièrement brillé en la matière par sa médiocrité enfin clairement mise au jour. Ne soyons pas inquiet pour lui, il sera recasé pour « services rendus ».
Avec de tels médias, sans parti politique d'opposition de masse, et avec des syndicats qui ont eux aussi appelé à voter Macron, on voit mal comment sortir de ce piège mortel pour la France et contrer la trahison aujourd'hui évidente des « clercs ». Chers compatriotes, « nous sommes mal » !