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écriture politique. Je cherche un éditeur (que je ne trouverai sans doute pas) pour 'Les "grands médias" au pas cadencé", mon dernier manuscrit/enquête

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Billet de blog 31 janvier 2016

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Le FN est un paravent

quand Robert Ménard prévoit l'avenir

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Robert Ménard (Figaro TV, 29 janvier 2016) a le mérite de la franchise, quand Mme Le Pen a depuis les régionales opté pour la croisière sous marine, au moins sur le plan médiatique.

Il dit donc sans doute tout haut ce que le FN tente de cacher et avec lui, M. Valls, qui dénonce vigoureusement un danger inexistant en présentant ce parti comme un émule de l'Antéchrist et trouvant dans ce rôle exécrable l'appui déterminé des « droitdlhommistes » de tout poil et de tant d'électeurs leurrés.

Le FN ayant donc selon Monsieur Ménard fait le plein des voix « à gauche », il lui faut maintenant réunir « les droites », la France ayant idéologiquement basculé à droite, et, pour ce faire, abandonner l'  « idée » (et non la décision) de sortir de l'Euro, le tout couvert par un (« habile ») changement de nom.

On rappellera que changer de nom est une idée qui court aussi au PS si on en croit Julien Dray, qui a évoqué cette hypothèse au soir des régionales sur le plateau de France 2. Ces deux subtilités stratégiques qui taquinent PS et peut-être FN, ont-elles les mêmes origines, de subtil spécialistes de la chose politique vendant à qui la veut leur expertise redoutable ?

Nous le saurons un jour. Et peu importe que le changement de nom de l'UMP en « LR » n'ait pas apporté une preuve irréfutable de l'efficacité du procédé, tout est bon quand on veut tromper les électeurs pour poursuivre les mêmes politiques. Changer d'enseigne, c'est faire semblant de bouger, comme le savent bien les commerciaux friands de marketing, et malheureusement seul ce marketing trompeur paraît passionner notre petit monde politique, M. Ménard compris.

Si l'on résume : cet homme politique, apparenté FN, maire de Béziers, ancien journaliste, dit à Marine Le Pen que, pour accéder au pouvoir, il convient de passer aux choses sérieuses, à savoir intégrer ouvertement un profil de droite classique (plus on le suppose si il le faut vraiment, un zeste de préférence nationale).

On sait que M. Sarkozy et plusieurs caciques LR tiennent des discours largement inspirés par la plate-forme du FN. Il faudrait donc maintenant que le FN à son tour devienne « raisonnable », et de la sorte accède au pouvoir pour, on le suppose avec l'Euro, poursuivre en gros la même politique inféodée à l'UE et à l'OTAN mise en œuvre par MM. Sarkozy et Hollande, et éviter la mise en cause du système oligarchique qui tient les rênes en France, en Europe et aux Etats Unis.

Les deux partenaires du FN, PS et LR étant épuisés d'avoir tellement trompé leurs électeurs, ce pourrait être le tour d'un nouveau venu dans le club sélect des « partis de gouvernement », qui alors saurait probablement faire leur place à ceux qui préparent si activement sa venue.

Euro, UE, immigration

Sans être journaliste politique, et on sait qu'aujourd'hui ce métier n'est pas toujours exercé de la meilleure manière, on peut saisir ces paroles publiques comme une « préparation à la préparation de l'opinion » à des changements qui permettront justement de ne rien changer sous couvert de changement. On est en tout cas en droit de le penser. On attend le gros tamtam de la « grande presse » pour savoir que les grandes manœuvres ont réellement commencé.

Prenons par exemple l'Euro et le discours du FN à propos de l'immigration : rester dans l'Euro, c'est rester dans l'UE. Pour sortir de l'Euro, en l'état actuel des textes, il convient de sortir de l'UE (article 50. Lire sur le blog de François Asselineau, seul homme politique à parler clairement de ce mécanisme « prévu » par les créateurs de l'Euro qui n'ont pas envisagé qu'un pays veuille sortir de l'Euro et non de l'UE).

En conséquence, rester dans l'Euro et dans l'UE, c'est admettre la politique migratoire de l'UE, regroupement familial compris, dont on mesure aujourd'hui la légèreté et l'inconséquence via notamment les flux de réfugiés qui nous arrivent massivement dans un chaos réglementaire généralisé qui ressemble fort à une complicité de fait.

Que l'on soit d'accord ou pas avec cette situation, la duplicité du FN pourrait en la matière être rapidement prouvée, et dénoncée : mais par qui ? Mme Le Pen n'étant pas un perdreau de l'année, elle va sans doute tricoter son discours dilatoire autour de l'ouverture de discussions sur la sortie de l'Euro (présent dans son programme) avec des partenaires qui n'accepteront en aucun cas cette hypothèse. Pour l'heure, c'est d'ailleurs tout ce que le FN propose, discuter, et non sortir, comme une victoire à la présidentielle le permettrait au nouvel élu de 2017 en faisant jouer l'article 50. Ce qui est encore trop pour M. Ménard.

Si ces évolutions devaient se confirmer, on aurait la preuve irréfutable que M. Valls, et les grands médias ont pris les électeurs pour des billes au moment des régionales, en dépeignant le « parti de secours » du système en difficulté comme un ennemi déclaré de la démocratie et de la paix sociale. La France attend donc toujours une véritable alternative, une extrême droite devenant peu à peu ce qu'elle a toujours été, à savoir un pan de la droite, ne recelant par les temps qui courent aucun avenir acceptable pour les Français.

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