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écriture politique. Je cherche un éditeur (que je ne trouverai sans doute pas) pour 'Les "grands médias" au pas cadencé", mon dernier manuscrit/enquête

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Billet de blog 31 janvier 2017

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Comité Orwell : Natacha Polony, un débat « pour de vrai » ?

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Dans le cours de cette pré-campagne présidentielle, qui alterne le vide sidérant des propositions des uns et des autres au regard de l'ampleur de la crise multiforme qu'affronte notre pays, et/ou le flou étrange de certaines d'entre elles concernant l'éventuelle sortie de la France de l'Euro et de l'UE, accompagnant le projet très tendance, bien imprudent en l'occurrence, d'une « réforme » par ailleurs impossible de l'Union européenne, des voix médiatiques se font entendre qui ont le mérite de parler de l'essentiel, sans pour autant être dépourvues d'arrière pensées politiques, ce qui est bien le moins dans un débat... politique.

La figure de proue de cette offensive solide est le « comité Orwell », dont Natacha Polony est une porte parole et une animatrice reconnue dans le monde médiatique tel qu'il est.

Premier constat donc, Mme Polony, partie intégrante de l'univers médiatique « oligarquisé » actuel, tient un discours de rupture à l'encontre du positionnement de la majorité des médias mainstream propriété pour la plupart de ces mêmes oligarques qui ne se désintéressent en rien de la ligne éditoriale de « leurs journaux » et Tv et radios etc...

Rappelons que le Comité Orwell défend la souveraineté de la France, s'attaque aux caciques de l'idéologie globaliste tels MM. Joffrin, Attali, BHL, FOG etc..., conteste les bienfaits du libre échange, démonte la prétention des économistes orthodoxes à revendiquer leur domaine comme une « science dure » qui débouche sur « l'économisme, ce totalitarisme », déplore la disparition « du politique » et de la démocratie, et renvoie à la figure du Général de Gaulle pour remettre à l'honneur le beau mot « résistance ».

Les analyses de Jacques Sapir et de François Asselineau, tout autant que certains discours actuels du FN affleurent ça et là dans la liste des analyses et revendications affichées.

On peut ergoter à propos de la présence dans le comité Orwell de certains ténors médiatiques sans doute en passe de changer de « roche idéologique », on sait que cela se fait aujourd'hui aisément, mais nul ne contestera le bien-fondé de l'adaptation, ce darwinisme politique, quand la situation l'exige, quoi que l'on pense par ailleurs de certains engagement pour le moins étonnants.

Certains « militants » en vue de la doxa encore à l'oeuvre paraissent être devenus en cette occasion des adversaires déterminés de cette dernière après l'avoir longuement et fidèlement servie. Mais après tout, demain sera fait en grande partie sans doute avec l'aide de tant de ces « leaders d'opinion » qui ont la finesse de sentir le vent tourner. Talleyrand n'est pas mort.

Mais qui parle des oligarques propriétaires des « grands médias » ?

Pourtant, cette volonté de rupture avec l'existant, pour des raisons parfaitement légitimes, fait l'impasse sur un sujet majeur : celui de la propriété des grands moyens d'information, qui aujourd'hui en France et dans bien des pays occidentaux, sont donc entre les mains des grandes forces économiques et financières.

Or, si Mme Polony et ses collègues du Comité Orwell dont beaucoup travaillent pour ces « grands médias », se lancent dans ce combat nécessaire, ce ne peut être sans l'aval des propriétaires de ces derniers qui font la pluie et le beau temps dans le paysage médiatique français marqué par une vassalité exemplaire au globalisme anglo-saxon de type clintonien, autant qu'on puisse le savoir.

On pourrait donc avancer que leur initiative est pour le moins tolérée par leurs patrons respectifs, service public d'information compris, dont on connaît la proximité avec l'idéologie véhiculée par ses confrères du secteur privé.

Il est donc tentant de voir dans la survenue de cette parole contestataire une stratégie de grand style en prévision d'éventuels bouleversements politiques importants après les présidentielles de 2017 et suite au Brexit et à l'élection de M .Trump.

Fort heureusement pour la compréhension de cette actualité médiatique à maints égards réjouissante, Mme Polony a accordé une interview à Causeurs, qui n'est pas franchement un journal « de gauche » au sens réformiste du terme, mais qui se veut libéral.

Et oui, le libéralisme d'antan ayant enfanté le néolibéralisme d'aujourd'hui (mille excuses aux « vrais libéraux » qui prétendent le contraire), la modernité consisterait donc à retrouver un âge d'or du libéralisme qui tient sans doute plus du mythe que d'un objectif stratégique. Nous verrons bien.

Qu'est-ce que le « libéralisme » aujourd'hui ?

Le « libéralisme » a actuellement de nombreux défenseurs sur le Net, qui souvent excellent dans la critique de la situation présente mais divergent souvent fortement quant aux solutions, les vieux réflexes oligarchiques étant fréquents dans la formulation de certaines prospectives peu enthousiasmantes pour le commun des mortels.

La « droite » ne perd jamais ses réflexes de classe, fut-ce à l'occasion de ce qui apparaît comme une «guerre civile » en son sein.

Que dit donc Mme Polony à Causeurs, où elle précise parfaitement sa pensée ? Le « libéralisme » en France serait « la sortie d'une inflation bureaucratique en train d'étouffer les entreprises ».

Mme Polony cite des « enquêtes qualitatives » (?) permettant d'affirmer que « les Français » demanderaient tous la même chose : assouplissement du marché du travail, fin de certaines normes trop contraignantes, baisse des charges sociales ».

Mais aspirant à « plus de liberté et de responsabilité », ces mêmes Français voudraient « des frontières pour permettre aux états de les protéger et de résister au pouvoir des multinationales ».

L’État aurait renoncé à exister, à « projeter notre industrie et notre agriculture dans le monde ». Le multiculturalisme est au passage sans doute fort justement associé aux stratégies des groupes multinationaux avec l'aide des « gentils multiculturalistes », etc...

Ce que parler veut dire : vive le néolibéralisme à la française !

Si l'on comprend bien, Mme Polony reprend sur Causeurs l'antienne de la doxa sur le « trop d'état » qui étoufferait les entreprises, oubliant au passage les cadeaux faits en France aux (grandes) entreprises sur fonds publics (M. Hollande a excellé en la matière), elle brandit une enquête enrôlant « les Français » dans la croisade contre le droit du travail (assouplissement du marché du travail) que la loi dite El Khomri a déjà passablement abîmé, elle soutient l'atteinte aux droits sociaux par la baisse des charges sociales au profit des mêmes entreprises, la fin de de certaines contraintes toujours en faveur de ces dernières etc...

Autrement dit, le souverainisme revendiqué et ardemment défendu par le Comité Orwell, non sans un réel talent, semblent viser la mise en œuvre d'une stratégie vieille comme le monde : tout changer pour que rien ne change.

Si les oligarques en sont à prévoir la fin du système mondialisé actuel, UE et Euro compris, et tentent de sauver leurs prébendes en envoyant d'habiles mercenaires au front (les meilleurs?), cela montre que la situation est plus mauvaise qu'on ne le dit pour l'Euro et l'UE.

L'UE et son Euro attendront-t-ils les improbables décisions de tant de nos politiques pour nous quitter ? M. Asselineau (UPR) en serait sans doute ravi.

Grâce au Comité Orwell, nous en revenons donc, quoiqu'il en soit, au vieux combat politique droite gauche en France. Mais où est la gauche depuis qu'elle est réputée « de gouvernement »?

Les Français redevenus indépendants accepteront-ils de leur état redevenu souverain une politique qu'ils refusent quand elle est portée par l'UE ?

Le Comité Orwell contribue à ouvrir la boîte de Pandore des vrais enjeux en 2017, il faut l'en remercier, et on serait tenté d'espérer que trop d 'habileté tue l'habileté, sinon les idées.

Quel métier que celui de journaliste « en mission »!

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