Je me permets un complément à mon billet car j’en avais ôté un paragraphe et je le regrette depuis.
En effet tout le monde avec son "je suis Charlie" ne défend pas les idéaux de cette bande de potes mais la liberté d’expression....et ce n'est pas tout à fait la même chose.
Le tag "jesuischarlie" n'est pas bien trouvé du tout car leurs idées, celles qu'ils défendaient au quotidien, celles des ex-soixante-huitards avec leur coté anar, provocateur, antimilitariste, anticlérical et j'en oublie c'est ça être Charlie......et ce n’est pas ça que revendiquent les porteur de ce tag.
Attention, bien sûr que je dis oui à une mobilisation citoyenne pour défendre les valeurs de la liberté de la presse et d'expression mais pas avec ce slogan....il leur manque de respect aux mains de beaucoup trop de monde. Revendiquons le droit à une manif sans politiques ni aux représentants religieux.
Charb disait lors du retour de Charlie Hebdo en 92 qu'ils avaient sondé 1000 cons pour savoir quel journal ils voulaient et qu'ils avaient fait le contraire.......c'est cela l’esprit Charlie, et c’est pour cela que voir ces 1000 cons dans la foule avec ce tag "je suis Charlie" me fait saigner le cœur et mal aux hémorroïdes…ou le contraire je ne sais plus, la douleur m’égare.
Le pape qui prie pour eux (blasphème suprême), nos politiques qui leurs rendent hommage (bon c’est vrai que sarko avec « je suis Charlie » dans les mains m’a bien fait marrer), cette masse de people qui d'un coup affirment face caméra (ou de profil pour ceux qui ont une trop sale gueule ou pour les égyptiens) qu'ils ont toujours adoré leurs dessins, que c'étaient des héros..........je ne les ai pas connu personnellement mais je mettrais ma main au feu sous une djellaba (d'une femme voilée de moudjaidine si possible faut pas déconner non plus) que cela les aurait fait gerber......voire mieux cela leur aurait inspiré un bon dessin bien cru et bien provoc…genre Cabus écartelé par les chevaux du pape, d’un imam et d’un rabbin et qui en profiterai pour leur demander s’ils ont un message à transmettre à leurs patrons…………..…ok ce n’est pas génial mais faut bien faire sans eux maintenant.
Même marine le pen (à jouir ?) qui se bat pour venir manifester en leur honneur ... hallucinant (au moins son père est plus intègre en disant aujourd'hui qu'il n’est pas Charlie mais Charlie Martel). Faut le comprendre aussi le vieux tortionnaire, lui qui ne côtoyais que des crânes rasés, déjà les chevelus de Charlie Hebdo il avait du mal mais des gars qui utilisent ses méthodes de jeunesse avec des poils même en bas du visage c’est trop pour lui. Pourtant il a torturé leurs grands parents ça devrait créer des liens mais bon, apparemment non !
Mais je m’égare une seconde fois, la peine me donne envie de donner des baffes et « ça c’est pas bien » comme disait ma grand-mère en m’en collant une.
Ce que je voulais dire maladroitement, mais avec tout mon cœur et ma douleur, c’est que ce drame est en train de tourner au phénomène de foire médiatique, que la récupération qui est faite n’est pas digne de ces petits bonshommes au grand cœur, que leurs idéaux sont piétinés, foulés aux pieds par des gens qui avant-hier encore les méprisaient. Cela tourne au matraquage…et sans les CRS que Cabus dessinait si bien.
Relevons la tête et la queue pour leur rendre hommage ; et c’est le verbe haut que tous ceux qui partagent les idées qu’ils défendaient doivent manifester aussi ce dimanche, non pas avec des pancartes « je suis Charlie » mais avec des copies de leurs dessins, de leurs bons mots, de leurs belles âmes. Pour rappeler qui ils étaient vraiment.
Alors adieu Charb le juste, Cabus le gentilhombre, Tignous le teigneux, Honoré le lettré et Wolinski le raide.
Vous n’étiez pas des héros,…mais vous étiez les miens, ceux des idéaux de ma jeunesse perdue en un mercredi noir de janvier 2015.
PS : Je n’oublie pas les autres victimes bien sûr mais je ne connais pas assez leur travail de ces gens de l’ombre pour les cités comme ils le méritent, et aussi les gars en uniformes qui sont morts pour défendre des dessinateurs. chapeau bas.