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Billet de blog 9 juillet 2022

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HIBOUX ET ENGOULEVENTS AU CREPUSCULE A MARSEILLE

Mon texte n’est pas une note scientifique mais un ressenti impressionniste d’un passionné de nature

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

RENDEZ-VOUS UN SOIR  AVEC LA VIE…

 HIBOUX GRANDS DUCS ET ENGOULEVENTS avec la Ligue de Protection des Oiseaux à Marseille.

Gérard Perrier, adhérent, Marseille, 26 juin 2022.

C’est à la Barasse , quartier anciennement industriel, au dessus de l’autoroute A50 ,des floraisons d’immeubles commerciaux ,au pied des collines  calcaires couvertes de pins d’Alep,  aux contours sinueux, buttes blanches  ,ilots rocheux, falaises grisâtres, pointes et  gorges profondes... à l’Est de Marseille, que les connaisseurs de l’association nous ont donné rendez- vous ,un soir de cette fin juin si chaude. Pour observer avec force longues-vues,  jumelles et télescopes deux    oiseaux crépusculaires et nocturnes : les hiboux grands ducs et les engoulevents d’Europe.

Mon texte n’est pas une note scientifique mais  un ressenti  impressionniste d’un passionné de nature qui découvre pour la première fois de sa vie le désir collectif de l’ornithologie dont je ne soupçonnais pas la ferveur savante .Couples expérimentés, marcheurs discrets,  jeunes femmes et hommes  rieurs et  bavards , tous magnétisés par ces moments rares…

Sous les pins d’un plateau dégagé et  inattendu , au creux des collines, les premiers oiseaux à nous accueillir sont les mâles pinsons des arbres. Poitrine rouge rouille, calotte et nuque gris bleuté .Couleurs bien visibles car le soleil est encore là. Sonores gardiens bien décidés à circonscrire leur territoire par leur pépiement fin et rude qui semble ne jamais cesser.

A la tombée du jour, le groupe se tait dès le repérage d’un oiseau attendu. Il vit à l’unisson quand on aperçoit en haut d’une falaise sombre, se découpant sur le ciel clair, l’un de ces visiteurs d’été , ces hiboux  postés  sur la dentelle de crête et dont le cri ressemble à une grille rouillée. Ou encore ces engoulevents alentours dont le ronronnement, coassant sonore, audible de loin, a fait confusion ma vie durant avec des cris roulés  d’insectes quand on me dit que ce sont des chants d’engoulevents ! ….

En Belgique une revue ornithologique  joue avec les mots : « Attire d’ailes ».Bien vu ! Ici , en effet  j’ai été  heureusement étonné, par l’amour de la vie dont un groupe d’ornithos amateurs peut témoigner .A rebours des modes consommatrices dominantes .Ici on scrute les reliefs à la recherche de la silhouette d’un oiseau ,on ajuste les optiques pour  des repérages fins, on échange des données et on s’exclame quand on trouve  l’oiseau que le voisin vous montre.

 La signification de ces moments  m’émeut .D’abord parce que  je redécouvre une expérience très ancienne dans ma vie : enfant  , mon père ,ouvrier autodidacte, à Toulon, passionné des oiseaux ,m’initie à leur fréquentation . Aujourd’hui ces moments m’aident à revenir en moi-même. Et me   confirment dans  un espoir .Les hommes peuvent faire  autre chose que s’abîmer .Ici par la communion dans la recherche de  moments admiratifs  partagés et le contact  sensible et intelligent avec la vie de la nature.

Au plaisir de nous revoir !

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