Ivry-sur-Seine le 25 juin 2026
Meurtre par préméditation du Ministère Jeunesse et Sports
Voici le scénario d'un meurtre par préméditation qui a démarré il y a bien longtemps...
La victime? Le ministère de la Jeunesse et des Sports. Le cerveau de l'opération ? Jean-Luc Névache, coordinateur de la réforme territoriale en 2015. Le commanditaire? Manuel VALLS. Le tueur à gage ? Patrick Kanner. La famille des victimes? Les professeurs de sports, Conseillers d'Education Populaire et de Jeunesse et tous les agents du ministère Jeunesse et Sports. Mais surtout tous les usagers de ce service public. La scène du crime ? La réforme territoriale. L'arme du crime? Un poison mortel (le transfert des agents en DDCS) qui attaque les fonctions vitales petit à petit.
Cela fait plus de dix ans que ce meurtre avait été préparé minutieusement. Le poison avait été inoculé minutieusement. Aujourd'hui et depuis le 1er décembre 2024, Manuel VALLS est président de la Banque mondiale. Son excès de zèle sur les questions de l'endettement public lui a ouvert des portes... Et Patrick Kanner est devenu Président de la métropole liloise. Il a eu raison de sa rivale du Nord. Chacun a fait son chemin dans sa carrière politique et tout le monde a oublié que si Jeunesse et Sports vient d'être décentralisé par loi du 26 juillet 2025, la suppression de ces missions de l'Etat trouve bien sa source dans la réforme territoriale de 2015.
Mais cette dégénérescence se fait pourtant sentir depuis plusieurs années. Côté Jeunesse, c'est le leader de l'intérim et du travail temporaire qui place dorénavant les volontaires en service civique. Ils font du chiffre. Ca marche bien. Mais il semblerait qu'on soit de plus en plus sur de la substitution d'emplois. Le scandale à KPMG du printemps dernier à montré les deviances du système. Sur la formation BAFA et les diplômes professionnels de l'animation, les jurys ont été confiés à Acadomia. Ils ont un taux de réussite aux examens de 98%. Mais de nombreux employeurs considèrent que les compétences des nouveaux animateurs diplômés ne sont pas au rendez vous. Enfin, sur la réforme des rythmes, depuis que Jeunesse et Sports à disparu des radars, les partenaires associatifs se retrouvent frontalement avec l'Education Nationale et cela semble plus difficile sans ceux qui mettaient de l'huile dans les rouages...
Côté sport, les clubs sportifs ont vu chuter leurs effectifs depuis que les professeurs de sports mis à disposition des fédérations ont été "privatisés". La fédération de football et celle de rugby ont pu les conserver. Mais les autres n'ont pas eu les reins assez solides... Et sans encadrement et formation, les petits clubs sportifs souffrent de plus en plus...
Bref, si les conséquences de la réforme territoriale avaient pu être anticipées en 2015, les choses auraient pu être différentes. Les médias auraient peut être soulevé la question. Pourtant, à l'époque, ce ministère était en 1ère ligne sur la fameuse riposte républicaine suite aux attentats à Charlie Hebdo. Vu les enjeux sur la démocratie, la laïcité et la liberté d'expression, cela aurait pu susciter une attention particulière...
Enfin bon... c'était il y a bien longtemps... Et on ne peut pas revenir en arrière.
Patrice Weisheimer
Secrétaire général du Syndicat de l'Education Populaire UNSA