Contribution d'Etienne de Saint Laurent
Pour un rétablissement de l’esclavage
Ce qui m’étonne le plus chez les élites que l’on qualifie de « néolibérales » c’est leur manque d’imagination et d’audace. Mais comme je ne doute pas qu’il existe encore dans le tréfonds de leur conscience des traces d’humanité, je leur suggère -humblement- une solution paradoxalement innovante, à savoir le rétablissement de l’esclavage, afin d’adoucir, si faire se peut, les effets de leur impitoyable logique.
De cette façon, au lieu de passer brutalement au cou des Grecs (en attendant les autres...) le noeud coulant de leur cruelle austérité, les oligarques de la finance pourraient leur redonner un brin de sourire et d’espoir.
En effet, si l’on y réfléchit bien, le premier bonheur de l’être humain, c’est d’avoir le vivre et le couvert. Avouez-le : être chômeur sans avenir ni échappatoire ou gagner un salaire de misère ne permettant aucunement de joindre les deux bouts, ce n’est pas une vie ! A tout prendre mieux vaut le confort de l’esclave, débarrassé de multiples soucis : pas d’impôts à payer, pas de taxes, pas d’emploi à rechercher, pas de loyers ni de fins de mois pénibles' et j’en passe...
L’Europe néolibérale s’honorerait donc de permettre au gouvernement grec de vendre ses concitoyens sur un nouveau grand marché communautaire, celui des esclaves. N’est-il pas prouvé d’ailleurs que les dits citoyens ont tellement manqué de civisme qu’ils ne méritent même plus leur liberté? La mesure pourrait ensuite être généralisée à d’autres pays irresponsables et incapables de payer leurs dettes.
Bien évidemment une charte serait signée solennellement pour interdire tout abus ou mauvais traitement. Tout acheteur s’engagerait à nourrir et loger décemment « sa chose » qui, en compensation travaillerait jusqu’à la limite de ses forces mais pas au-delà. Le commissaire européen à l’esclavage veillerait au bien-être de cette population avec une grande humanité, loin des errements de la fâcheuse traite des nègres.
Un des premiers effets bénéfiques de cette soumission aux nécessités du marché, serait un extraordinaire abaissement du coût du travail. Les Grecs redeviendraient hyper-compétitifs et pourraient progressivement monder l’Europe de produits nettement moins chers que ceux fabriqués en Chine avec comme conséquence un abaissement généralisé du coût de la vie.
Montesquieu l’avait déjà écrit : i Le sucre coûterait trop cher si l’on ne faisait cultiver la plante qui le produit par des esclaves... ».
Seuls quelques idéologues attardés et rêveurs n’arrivent pas à comprendre que les néolibéraux ont mille fois raison : les peuples ne peuvent indéfiniment vivre au-dessus de leurs moyens et s’affranchir impunément de la réalité économique.
Etienne de Saint Laurent ( Plestin-les-Grèves)