Notes critique, Sur la planche de Leïla Kilani
A bout de course
«Limiter les mouvements, physiquement, préférer les gestes doux. Ralentir la diction. Privilégier ce qui ne fait pas peur.» Virginie Despentes, King Kong théorie.
Sur la planche est un teen movie. Parce que c’est l’histoire de teenagers qui bougent. Un peu attendu ? Faut bien un début.
A Tanger, comme ailleurs, la jeunesse, du moins celle filmée ici, est animée par une pulsion qui n’a d’objectif que d’occuper le présent, de face, et d’échapper aux cadres, y compris celui de la caméra. Avec une langue et une diction heurtée et urgente.
Quatre copines travaillent le jour et sortent la nuit : entre rire et deal en tout genre.
Leila Kilani sait d’emblée saisir au moins deux choses :
- mêler dans un même film, même si ça peut sembler aujourd’hui (heureusement) un peu convenu, un document sur le travail ouvrier : gestes et corps des quatre magnifiques sauvageonnes (deux ouvrières crevettes et deux ouvrières textiles), trajet, bâtiment, blouse, place, déplacement[s], couleurs, odeurs, et la fiction, de base : fuir la réalité du travail pour gagner la nuit, l’amitié, les rires et le plaisir (y compris illicite).
- Capter le mouvement perpétuel. Et valoriser dans une même séquence les moments où l’image est nette et d'autres plus flous (comme l’identité en mouvement perpétuel de celles qui ne se laissent enfermer dans aucune catégorie, CSP ou autres).
A Tanger, y’a des filles qui se foutent des théories et qui se comportent comme King Kong
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2plans2: Leïla Kilani raconte deux séquence de son film