REFONDATION REPUBLICAINE REVOLUTIONNAIRE : COMMENT (3°) ?
Ce monde est à hurler !
Profitons de ces temps préélectoraux !
Scandons le décidément indémodable slogan : « Election(s), piège(s) à cons ! »….
Votez ! Disent-ils en chœur unanime.
Votez ! Ici, c’est vous qui décidez…
Votez ! Ici, rien à voir avec ces pays, sans principes, dont les cultures plurimillénaires restent aux portes de l’Histoire sans doute en n’en suivant pas le vent et pour cause de négligence envers l’universalité proclamée de l’étendard démocratique porté par la liberté des peuples…
Fort heureusement l’universalité du principe démocratique, expression de la liberté des peuples, est d’une prégnance telle qu’elle nous confère un « devoir d’ingérence » nous autorisant ainsi à sortir légitimement, de gré ou de force, les « récalcitrants » de l’erreur… idéologique dans laquelle ils stagnaient depuis trop longtemps… à notre seul gout.
Votez ! Ici c’est vous qui choisissez…
Votez ! Ici, et maintenant, c’est vous qui débattez les enjeux d’aujourd’hui et de demain, en faisant valoir vos arguments, en exerçant votre droit, en exprimant votre « sensibilité » quelle qu’elle soit… Qu’importe !
En déléguant à vos représentants élus le pouvoir d’organiser votre vie sociale dans tous ses aspects vous manifestez, librement, votre indéfectible foie en la démocratie, vous êtes ainsi un citoyen au comportement civique exemplaire…
Votez ! Ici, nous sommes en démocratie, si, si, scie…
Peut être enfin lassés de procéder à des non-choix censés arbitrer de faux débats menés entre de pseudos opposants, enfin majoritaires, des citoyens inscrits sur les listes électorales, se refusent à accomplir leur devoir civique…
Ainsi tout ne serait-il pas perdu ! Les citoyens auraient enfin, majoritairement, compris le rôle, le sens et l’intérêt des élections dans une démocratie exclusivement discursive (la nôtre) :
- la légitimation de la délégation servile du pouvoir du peuple aux intérêts exclusifs du marigot de la grande connivence (celui ou tout baigne), moins trivialement, il s’agit de cet « entre soi » ou représentants de gauche, de droite et d’ailleurs (surtout d’ailleurs) oublient leurs supposées différences pour revenir à leur essentiel : la gestion d’intérêts (Ô combien bien compris !), des leurs bien sur, mais surtout de ceux qui les soutiennent (en petits comités),
- la légitimation elle aussi déléguée, mais ainsi répétée, cadencée, matérialisée de l’administration, seule expression réelle, palpable et prégnante du fascisme pérenne (tout est interdit légalement et tout est autorisé arbitrairement), ordinaire et quotidien, qui, de moins en moins sournoisement, contrôle, mutile et ronge, toujours plus, les libertés individuelles.
Cette légitimation de l’administration liberticide, soutenue, par un « maillage » législatif délirant, paralysant toute initiative individuelle, au nom d’une supposée complexification du monde… se nourrie, en fait, de peurs artificielles, crées, entretenues et développées, se déployant avec toute l’arrogance que le résultat, quel qu’il soit, d’élections quelles qu’elles soient, lui autorise, enfonçant ainsi, à chaque « tour » davantage, la vis de l’incarnation de « l’intérêt général » (illusion commode et procédé éculé),
- la légitimation de la scandaleuse inégalité de la faramineuse pression exercée par les prélèvements obligatoires dont une très large part sert, au travers d’une redistribution présentée comme l’expression d’une solidarité nationale, exclusivement des intérêts marchands en introduisant le plus formidable biais économique jamais imaginé, celui d’une consommation entièrement subventionnée par l’impôt afin de garantir, enfin, les marges capitalistes quel que soit le niveau de l’emploi et le revenu économique disponible des ménages,
- la légitimation d’une forme acceptable de la représentation du réel par délégation élective aux médias d’une image sociale présentable. Il ne s’agit ni de convaincre, ni de croire, ni bien évidemment de s’engager. La seule attitude convenable réside dans l’adoption d’une posture susceptible de plaire et de séduire. Peu importe l’image pourvue qu’elle plaise. Il ne s’agit pas ici uniquement de l’image générée par ceux qui détiennent ou briguent la représentation nationale mais également de l’image de la société elle-même. Le formatage électif consiste à circonscrire tous débats de société à l’échange médiatisé.
Rien de ce qui n’est pas médiatiquement relayé n’existe. La liberté de la presse est, hors de cas tolérés donc cernés et de ce fait contrôlés, une mignonne et angélique invention des médias… précisément. Il convient de comprendre qu’aucun raisonnement économique, ni aucune loi, ne saurait extraire d’un système capitaliste et marchand une quelconque activité présentant un intérêt pour ce système. Ce n’est qu’au prix d’un travestissement discursif de la réalité que, tout comme de libertés individuelles, il est permis de parler de liberté de la presse.
Voter ? Bien sur voter.
Mais voter quoi avant de voter qui.
Surement pas un discours, une illusion, une perversion économico-politique.
S’inscrire sur les listes électorales pour démontrer un « concernement » réel envers la société est bien le moins que l’on puisse faire…
Une chose est de se porter candidat à la citoyenneté responsable, soutenir et légitimer un discours flatulent exclusivement dédiés aux intérêts d’un système marchand, au travers de représentants interchangeables, eux-mêmes producteurs et protecteurs de ce discours, en est une autre…
Seule une très courte vue de ce qu’est la démocratie, ou de ce qu’elle doit être, attribue de l’intérêt aux laborieuses et récurrentes péripéties électorales.
En matière de jeu social (infiniment moins «complexe» que les prébendiers qui estiment en avoir la charge tentent de nous le faire croire…) le seul véritable espace démocratique qui permettrait d’en établir les règles, de manière claire et précise,:
- en « impossibilisant » déviances et autres errements d’un système économico-politique pantelant,
- en définissant a minima les droits et obligations des citoyens,
- en garantissant l’accès, la pratique et la défense de ces droits minimums du citoyen,
- en garantissant à la société le respect des obligations minimales des citoyens,
- en repositionnant le citoyen comme « client », unique et responsable, de la Loi, elle-même unique et responsable,
- en considérant que le citoyen européen peut et doit être traité de manière identique dans l’espace considéré,
est, curieusement, le lieu de la plus pure et délirante fureur discursive.
La constitution, seul véritable base d’une authentique démocratie républicaine, est ravalée à une lénifiante et inconsistante déclaration d’intentions.
Il n’est pas surprenant que l’espace déserté ait donné lieu à la vibrionnante, obsessionnelle et dévorante passion politico-économique de la légifération compulsive.
Ainsi, tant que ne sera pas substitué au « votez, pour lui ou pour un autre, mais votez ! » le « votez, pour cette loi fondamentale ou pour une autre, mais votez !» l’administration de la société au service et aux ordres du marigot de la grande connivence pourra prospérer en toute légitimité et en toute quiétude.
Même en cas de catastrophe républicaine (spectre régulièrement brandi à chaque élection) que faudrait-il changer à notre actuelle constitution, à notre corpus législatif, pour que s’épanouisse une mandature ouvertement fasciste ?…
Rien sans doute, tant notre mode d’organisation social a prévu de subir toutes les occurrences à force de consensus avalisés par « lui ou un autre »…
Comment, dans ces conditions, soutenir « lui ou un autre » ?…
Pourquoi votez « lui ou un autre » ?
Il est plus que temps de refonder la République de manière révolutionnaire… en votant… une véritable Loi qui redéfinisse de manière détaillée les règles de la vie en société et rien d’autre : une Constitution dotée d’une force intangible plaçant l’individu devant sa responsabilité citoyenne sans discours ronflants, ni ambigüités commodes.
Où est l’utopie ?…
Ce monde est à hurler !