REFONDATION REPUBLICAINE REVOLUTIONNAIRE : COMMENT(2°) ?
Ce monde est à hurler !
Pour comprendre et agir : Combien ?
Combien faudra-t-il encore de Saint Barthélemy, de Vietnam, de Chili, hier ; d’Irak, d’Afghanistan, d’Afrique, de Libye aujourd’hui ; d’Iran demain, sûrement ?
Combien faudra-t-il encore d’esclavages, de colonisations, de soumissions, d’asservissements, d’exploitations, d’appropriations, de spoliations ?
Combien faudra-t-il encore de vies démolies, supprimées, effacées, contraintes, résignées, résiliées ?
Combien faudra-t-il encore de scandales, de mensonges, de trucages, de scélératesses, de pusillanimités, de compromissions, de lâchetés, de trahisons, de veuleries ?
Combien faudra-t-il encore de fourvoiements, d’erreurs manifestes, de gabegies, d’errements, de ratages, de faillites ?
Combien faudra-t-il encore d’insupportables arrogances, de rayonnantes incompétences, de claironnantes autosatisfactions, de vanités déployées ?
Combien faudra-t-il encore de vitupérations, d’exaspérations, d’indignations, de dénonciations, d’accusations, de mobilisations, de manifestations ?
Combien faudra-t-il encore de commentaires éclairés, d’analyses fines et circonstanciées, de théories étayées, de mises en perspective, en relief, en abîme, à plat, en situation ?
Combien et jusqu’à quand… ?
Quoi comprendre, sur quoi agir, comment et où … ?
Quel est l’objet, le sujet, le domaine d’intervention, le champ des investigations ?
Exprimé de manière parfaitement prosaïque, basique, triviale mais néanmoins claire et accessible, il s’agit du fonctionnement de l’homme dans la société.
Naître, vivre et mourir constituent, depuis assez longtemps semble-t-il, l’essence de l’humanité. Non ?
Seule une organisation sociale permet la survie de l’espèce humaine. Non ?
Dès lors, aucune autre considération n’est à accrocher à ce simple constat.
Complexe, effrayant, imbriqué, redoutable, paniquant, « mondialisé », le monde ? Non.
Spiritualisé, philosophiquement dimensionné, essentiellement insatisfait de son statut de mortel, l’Homme ? Oui. Sûrement. Et alors !
En quoi la dualité, quasi schizophrénique, sociale et spirituelle, de l’Homme a-t-elle quelque chose à voir avec l’organisation sociale, en quoi devrait-elle interférer quand il ne s’agit que d’assurer la survie de son espèce ?
Dès lors, aucune autre assignation à l’organisation sociale n’est à promouvoir.
L’organisation sociale ne doit pas outrepasser sa fonction.
Elle doit permettre la matérialité de la naissance, de l’existence et de la mort des hommes.
De là, il faut et il suffit d’élaborer une règle du jeu.
Intangible, accessible, intégrable, précise, détaillée mais minimale et volontairement limitée aux besoins vitaux de l’homme, telle doit être élaborée la Constitution d’une entité véritablement républicaine et démocratique.
La Constitution d’un Etat Républicain Démocratique est la Loi, unique, d’application stricte et rigoureuse à l’ensemble des citoyens à l’intérieur de frontières constituées.
Les principes de cette Constitution reposent entièrement sur le constat, très éloigné de l’angélisme imbécile, qu’essentiellement l’Homme n’est ni bon, ni juste et qu’il est faux de croire qu’il le fut, le soit ou le deviendra.
De là, le rôle du Politique, circonscrit étroitement à cette fonction, est de permettre, par la rédaction et l’application de la Constitution, l’épanouissement de l’existence humaine, dans tous ses aspects, en en garantissant la seule matérialité.
L’axe principal d’une telle Constitution, consiste à « impossibiliser » les comportements nuisibles tant au citoyen qu’à la société, à limiter et contrôler la gestion de l’organisation sociale.
D’application parfaitement stricte et rigoureuse, c’est la Constitution, et elle seule, qui doit être la Loi, la règle du jeu social, de tout le jeu social.
Rien à voir donc avec un recueil de grands principes, incantations à trémolos, concepts creux parce que vides, engagements intenables, dont l’objectif est, au mieux, de sauver des apparences, au pire de servir de corpus discursif à l’exercice arbitraire et fasciste du pouvoir d’Etat.
Seule une Constitution simple, claire, détaillée et précise au point d’interdire tout risque d’interprétation, votée majoritairement par le peuple, valant Loi, permettra au Citoyen de naître, exister et mourir dans la dignité, la liberté et la responsabilité.
Loi d’airain, uniquement réformable dans les conditions de son vote initial, la Constitution doit fixer de manière pérenne et intangible les règles du jeu social à l’intérieur de frontières constituées.
Illustré, le projet apparaît nettement moins utopique compte tenu de l’état d’évolution de nos sociétés.
L’Europe, par ailleurs échec économique patent, pitoyable et aujourd’hui particulièrement avéré (1), suscite néanmoins l’intérêt des peuples, entre volonté d’intégration, pressante, manifeste pour les uns et prudence, circonspection, voir refus, pour les autres.
De cette lamentable aberration originelle, les circonstances et (donc) l’Histoire, ont, peut être, forgé un formidable outil de structuration d’une Constitution parfaitement viable.
En préservant les diverses cultures mais en portant les peuples au-delà des replis névrotiques, chauvinismes ethniques et autres nationalismes malodorants, le concept européen à aussi permis la logique émergence de normes communes à la plupart des activités humaines.
Dès lors, seul reste à imposer, et à étendre, la nécessaire prééminence des normes européennes, pour que, d’un même mouvement, explosent les carcans législativo-règlementaires nationaux et la pseudo représentation qui les génère.
C’est l’Europe, génératrice de normes strictement techniques, applicables parce que démocratiquement votés par les représentants des peuples, et ce dans les domaines dévolus où se déploie l’activité humaine matérielle (santé, transport, éducation, logement) qui permet la rédaction d’une Constitution centrée sur les prérogatives de la souveraineté nationale.
Ouvrir l’alternative à une constitution d’un autre type, verbeuse, imprécise, autorisant l’interprétation, déléguant sa gestion, c’est précisément se satisfaire, et envisager la possible pérennité, de la pitoyable utopie discursive censée servir de cadre légitime à notre vie sociale.
Vouloir assécher le nauséeux marigot de la grande connivence - où, main sur le cœur, langue de bois et regard fixé sur la ligne bleue de l’intérêt général, jouant, inlassablement - sans besoin de chef d’orchestre tant ils en connaissent les moindres accords - la même partition, barbotent, pêle-mêle, politiciens de toutes obédiences (vive la mobilité !), grands et petits patrons, gros actionnaires, hauts fonctionnaires, « journalistes » stipendiés… - n’est pas, j’ose le dire, hors de portée.
Vouloir un changement qui soit autre chose que la prééminence dans un contexte immuable, à un instant et pour un temps donnés, d’une « sensibilité » politique, est possible autant qu’indispensable.
Ce monde est à hurler !
(1) Comment eut-il pu en être autrement, quand, de sa genèse à sa forme actuelle, elle consiste uniquement dans une abstraction technocratique aberrante (un marché, artificiel, où l’égalité des pouvoirs d’achat de citoyens de pays à niveau de développement sans réel égalité a été purement et simplement… décrété…) et qu’aussi exclusivement que servilement elle est dédiée aux seuls intérêts des capitalismes monopolistes des Etats membres) ?