REFONDATION REPUBLICAINE REVOLUTIONNAIRE : POURQUOI (4°) ?
Ce monde est à hurler !
La cible est clairement positionnée, c'est bien de l'administration de la société dont il s'agit ici, l'organisation sociale dite démocratique dans laquelle nous vivrions est bicéphale, une sphère politique, élue et sensément représentative, produit et pérennise sans contrôle, au nom de cette représentativité, une sphère, non élue, non représentative, l'administration.
Sphère politique et sphère administrative forme le concept d'état, concept dans lequel des "ponts", nombreux, permettent le passage d'une sphère à l'autre.
La prééminence de l'administration, définitivement à l'abri du contrôle du peuple, est totalement compréhensible, logique et mécanique, le politique n'a quant à lui strictement aucun intérêt à s'immiscer dans la sphère administrative ce pour plusieurs causes:
- très remarquablement organisée, l'administration n'a, actuellement, aucun besoin du politique pour exister et fonctionner,
- très remarquablement "intelligente", l'administration a intégré l'utilité que présente la sphère politique, condition initiale de son existence, de son développement et de sa pérennité.
- l'administration utilise la représentativité du politique en tolérant sa présence à sa tête (pourvu et à la condition que celui-ci demeure le plus éloigné possible de sa propre structure et qu'il reste confiné à un rôle de figurant principalement décoratif et temporaire) pour prétendre à une légitimité dont elle se sait, en fait, privée.
A cet égard, pour rester dans un passé récent certaines tentatives de réformes entreprises tant au plan général qu'en ce qui concerne l'éducation nationale et la fiscalité et le sort qui leur fut fait attestent, outre la naïveté remarquable de certains premier ministre et ministres, la pertinence avérée de cette analyse.
- très incroyablement dépourvu d'idéologie, incapable de proposer un quelconque projet fédérateur la sphère politique, évadée en Europe, accepte un engagement intérieur limité à l'agitation frénétique et périodique de hochets en lambeaux (insécurité, fiscalité, finances publiques etc..) laissant ainsi le champ libre à l'administration tout en s'étonnant, c'est un comble, de la faible mobilisation des citoyens.
- ou très incroyablement naïve, ou très incroyablement machiavélique la sphère politique détachée de sa fonction de commande de l'administration, opère, désormais principalement, dans le champ économique pour le plus grand bonheur du système marchand qui a parfaitement intégré l'ampleur des services, essentiellement à lui rendue.
Structuration du marché européen, prise en charge du coût social des scories que son développement génère et d'une manière générale la 'gestion' de tous types de dérapages... spécialement monétaro-bancaires font, entre autres, exemples.
A la fois moteur et allié, indéfectible, du système marchand l’administration exerce, sans complexe, depuis trop longtemps, dans tous les domaines, le pouvoir d'état quand le politique, aux intérêts exclusifs du système économique marchand, sur fond de "démocratie discursive", cadencée par un jeu électoral dénué de tout sens, assure la défense et la promotion d'un "intérêt général" parfaitement confondu avec celui de l'entre-soi dans lequel baignent, s'ébattent et prospèrent les acteurs de la classe dominante et protéiforme...
A cet égard, l'évolution récente du jeu politique démontre à l'évidence, qu'une fois désigné l'ennemi, classé à l'extrême droite et arithmétiquement moins dangereux qu'il parait, que plus aucune étiquette politique ne dérange ni l'administration ni le système marchand.
Dans un même ordre d'idée la mollesse des réactions du système marchand, passée la surprise, tant à l'alternance politique qu'à la réduction du temps de travail et à l'augmentation des charges salariales démontrent incontestablement que pour lui l'essentiel est ailleurs.
Absence de direction et de contrôle politique, remarquable capacité à se structurer et à intégrer son environnement ajouté à de fortes traditions de discrétion et d'esprit de corps il est compréhensible que dans ces conditions l'administration maintienne et développe tout l'arsenal du fascisme ordinaire et incompréhensible qu'il en soit autrement.
Ainsi, parce qu’elle a en charge exclusive l'organisation sociale, l'administration en est seule responsable et comptable.
De l'organisation, des pratiques, du passé et du présent de la police, de l'armée, de la justice, de l'éducation c'est une litanie sans fin qui s’égrène pour accuser sans discontinuer l'administration, totalement dépourvue de légitimité et de contrôle populaire, d'être résolument irresponsable et définitivement fasciste, c'est pour cela qu'elle doit être abattue, dans sa forme actuelle, et au centre d'une indispensable refondation républicaine révolutionnaire (et néanmoins constitutionnelle).