我們是中國人 Nous sommes chinois... 1/2
C'est pourtant le prélude à "l'harmonie" des 25 prochaines années. L'entrefilet médiapartien concernant le contenu du 19ème congrès du PCC témoigne, à l'unisson des autres médias, de la cécité européenne et américaine devant la formidable mutation du capitalisme occidental passant brutalement, en moins de 10 années, d'industriel à commercial. "Ne courrez pas, nous sommes vos amis !"... Ça, c'est fait ! "Quand l'occident s'éveillera..." reste à écrire. La lune, le doigt, c'est vieux comme le vieux monde !
La mutation du capitalisme occidental d'industriel à marchand, Chine aidant, a permis à nos pseudo industriels et à nos vrais commerçants d'engranger des marges pharaoniques en "blanchissant", nationalement, des finis et semi-finis "sur le dos" et des chinois et des consommateurs occidentaux... tout en ne "produisant" plus qu'un vaste désert... industriel et social... sur fond de "désengagement" opportuniste à courte vue.
Ce jusqu'à l’avènement de la commercialisation directe auprès de tous les consommateurs de la planète, depuis 2013, grâce à Aliexpress, version vente numérique "au détail" d'Alibaba, renforcé par des joint-ventures spécialement efficaces (Allemandes prioritairement) qui ont pour principal effet de priver de marges substantielles les pseudo industriels occidentaux, ce à un double niveau : par la vente directe donc mais aussi et surtout en posant une référence de valeur de marché. Si cette tendance, forte et redoutablement efficace, très récente et en cours de développement effréné et spectaculaire, n'est pas encore mesurée par nos économètres aveuglés par la "finance", elle n'en demeure pas moins le ressort fondamental de la faillite économique occidentale.
Croire que le tassement, très relatif, de la croissance chinoise puisse être de même nature que la très réelle et déjà ancienne "décroissance" occidentale relève d'une approche économique totalement fictionnelle (sans doute est-ce là l'économie "irréelle"). Il doit être définitivement clair que la Chine, communiste (il faut le rappeler... suavement) a parfaitement intégré que sa consommation intérieure doit être financée de manière à ce qu'une rémunération, sinon "juste", du moins suffisante, du "facteur travail" permette une absorption de l'offre, pléthorique, qu'elle génère... brillamment.
Ainsi, les économètres serviles du capitalisme, n'ont-ils toujours pas intégré que la Chine inonde l'occident, directement auprès des consommateurs, de tous les artefacts possibles (artefacts qui, au total, représentent tout de même 80 % de l'activité économique...mondiale et "réelle"... qui porte sur des "choses") à leur coût marginal de production, le cœur de la production étant absorbé par sa propre population... cash... car en Chine la "prison pour dettes" n'est pas une vue de l'esprit.
Ce pour l'unique et simple raison que le nœud de la comparaison (de l'assimilation hâtive en fait) entre capitalisme occidental et capitalisme chinois néglige gravement la différence entre mode de production et mode d'appropriation capitaliste. A cet égard, l'évaluation, évolutive à 400 millions, d'une "classe moyenne" chinoise, créée ex nihilo, ne parait pas contredire le fait que les chinois consomment, certes à l'occidental, mais à des prix et avec des revenus chinois... ce avec une épargne frolant les 50 % en taux brut moyen... ce que commencent à faire les consommateurs occidentaux, mais pas que, avec ce qui reste de leurs revenus... occidentaux...
Tant que cette émergence massive d'un nouveau mode de consommation, désormais mondial et principalement chinois, ne sera pas intégrée et politiquement gérée, les économètres occidentaux continueront de croire en la primauté économique d'incidences financières et au "jeu" qui, sans le crédit qui sous-tend l'exercice spéculatif "à découvert", serait un jeu... à somme nulle... La "finance" ne produit pas de crise, le crédit si.
L'analyse théorique de la faillite occidentale que nous sommes en train de vivre a deux axes.
D'une part, les pieds liés par la non-reconnaissance et la non-acceptation de l'ineptie économique fondamentale constituée par le crédit lorsqu'il est décroché de la solvabilité réelle des opérateurs (qu'ils le consentent ou qu'ils le reçoivent). Il n'existe plus, nulle part, sauf en Chine précisément, de frein automatique au crédit sous forme d'engagement lié au dépôt financier ou à la "surface" dont disposent les opérateurs... banques, entreprises, ménages et états compris... L'occident est clairement insolvable. Aucunes "jongleries" ou contorsions financières ne feront remèdes... La chine tient le destin financier de l'occident dans sa seule main : Elle en est la première créancière...
D'autre part, les mains liées par la négation du fait que le "blanchiment" confortable des productions chinoises autant par les commerçants (finis) que par les pseudo industriels (assemblage de semis finis) occidentaux, désormais en posture de simples et négligeables intermédiaires est de moins en moins possible, condamné à terme rapproché, ce sous la pression de la maîtrise incontestable de l'économie marchande numérique par la Chine. La Chine tient le destin économique de l'occident dans son autre main : Elle en est le premier fournisseur...
L'occident n'a plus qu'une seule chose à espérer... que la Chine ne jongle pas...
En d'autres termes nous sommes pieds et mains liés et la Chine nous tient par les c.......
Il est plus que temps que les économètres en charge répondent à cette taraudante question : l'usine est en Chine, pourquoi croissance, emploi et innovation devraient-ils demeurer en occident ?
Enfin, et pour ne surtout pas se méprendre, il faut bien intégrer que la Chine et son développement ne pose aucun problème particulier. Ses productions seront toujours "inconcurrentiables", leur coût marginal à l'exportation étant calé sur la prodigieuse capacité d’absorption de son propre marché intérieur. C’est bien et seulement l’exploitation éhontée de ses productions par le capitalisme occidental qui est en cause. Le problème est bien là, pas ailleurs, il est clairement indispensable aux états occidentaux, États-Unis et Allemagne inclus, à peine de transformation en croupions planétaires, d’adapter leurs politiques économiques et fiscales également à cette « tendance lourde » pour ne pas dire définitive.
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Curieusement l'approche américaine de sa propre faillite annoncée paraît aussi schizophrénique... que dans le reste de l'occident... en raison de la "défaillance" de la prise en compte statistique... de la "part chinoise" d'une importation en provenance d'un quelconque pays... Allemagne et Japon inclus... sur le sol américain... européen... et occidental d'une manière générale...
Certes, le territoire des USA est, de ce point de vue, une entité homogène, contrairement à l'europe où les effets des transactions intra-européennes vibrionnantes "brouillent" encore davantage la possibilité d'une approche chiffrée de la "part chinoise" mais le résultat demeure... l'absence de résultat en fait.
La question est triviale et déclinable à toutes "productions" industrielles occidentales : quel est le pourcentage, dans une BMW par exemple, de la part de semi-finis chinois, principalement et pour simplifier, qui y est intégré ? Subsidiairement, et puisque BMW constructeur/assembleur est présent en Caroline du sud l'intégration de ces mêmes semi-finis est-elle une importation allemande ou américaine ? Subsidiairement toujours quelle est la "part chinoise" intégrée au semi-fini, par hypothèse japonais, lui-même intégré à ce véhicule... etc... ?
Cet "emboîtement" sans fin de "parts chinoises" est-il comptabilisé quelque part, décompté à un moment quelconque du procès de "production" occidental ? Ou bien tout l'occident ne regarde-t-il que le "déficit commercial" national direct engendré par les échanges directs avec la Chine, principalement et toujours pour simplifier... ?
A la schizophrénie faut-il ajouter la myopie ?
L'évaluation économique de l'impact global des artefacts industriels est de l'ordre de... 80 % ce n'est pas "peanuts"...
Quelle signification donner au soi-disant retour de la croissance en occident dans un contexte de développement spectaculaire de l'économie chinoise depuis le début de ce siècle... récent et en cours donc... ?
Ici encore l'erreur de perspective est flagrante... ce n'est pas une question de taille... mais de contenu... le talent "commercial" adossé au matraquage publicitaire est une caractéristique américaine... que ce soit pour vendre des "productions" industrielles présentées comme nationales alors qu'elles sont, à l'instar de celles proposées dans tout l'occident, fortement mais non formellement "sinisées", ou de l'immobilier made in usa... avec pour ce dernier terrain d'exercice un succès disons discutable quant au résultat obtenu en... 2008... lors de la présentation de l'addition des subprimes aux heureux "propriétaires" et dont la "titrisation" fit plus que frémir la vieille europe...
Le "triplement" de l'économie américaine sur le 40 dernières années, agité comme un étendard ne masque-t-il pas symétriquement et simplement une envolée du crédit hors sol - complaisamment distribué par une Chine soucieuse de la préservation de son marché ainsi vassalisé - rageusement réclamée par les pseudo industriels américains... désormais plus intéressés par la réalisation de marges commerciales obtenues sur le dos des chinois ET sur celui des consommateurs... que par le maintien d'un tissu industriel national et la maximisation du profit "à l'ancienne", en combinant capital et travail... ?
L'europe est-elle dans une autre logique de prédation et de blanchiment sur son "grand marché" ?
En fait, et peut être n'est-elle que "culturelle", la "vision" d'une Amérique "great again" témoigne essentiellement d'un regard sur optimisé par rapport à celui posé par une europe craintive sur un même enlisement... occidental.
Éternelle histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein d'un occident qui de toutes les manières le finira... jusqu'à la lie faute d'avoir répondu en temps à la seule bonne question éminemment marxiste de ce siècle : l'usine est en Chine, par quelle magie emploi, croissance et innovation resteraient-ils en occident ?