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Billet de blog 16 juin 2012

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A QUOI SERVENT LES ETATS OCCIDENTAUX ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 La « croissance », c’est essentiellement le système capitaliste en marche.

 Prôner la « croissance » c’est essentiellement soutenir la pérennisation du système économique dominant la planète depuis le milieu du 18ème  siècle…

 Evoquer la « croissance » sans nier son existence en tant que concept, c’est nier la consommation en tant que seul moteur du système capitaliste.

 Pas d’inertie, pas de mouvement naturel, pas de procès, rien.

 La « croissance » n’existe pas. La consommation si.

 Le système économique dominant est entièrement et uniquement fondé sur la consommation.

 L’aune, unique, du système c’est la consommation.

 Parler d’autre chose est une remarquable perte de temps.

 A supposer que l’on veuille pérenniser le système capitaliste, ce qui revient à nier –peut être un peu vite, peut être légitimement – d’autres alternatives, il n’existe qu’un seul moyen : soutenir la consommation, toute autre action est grotesquement vaine.

 Dans sa forme actuelle, le système capitaliste, dont il convient de rappeler que la seule fonction économique est, non pas la recherche du profit, mais la recherche du profit maximum, (ce qui change tout et explique tout : des délocalisations à la fermeture d’entités simplement profitables en passant par le gel d’innovations jugées prématurées) se trouve en situation de devoir s’adapter.

 Seul le recours massif au crédit, sous toutes ses formes, a permis au système capitaliste occidental d’échapper, provisoirement, à la « loi d’airain » de la paupérisation de la consommation (« la demande… (Solvable évidemment) »).

 Le choc, tectonique, des « subprimes », abusivement, unanimement, faussement et scandaleusement qualifié de « crise financière », alors que la source en est strictement consumériste et en rien « financière », en est l’irréfragable preuve.

 L’implacable démonstration de l’incapacité du système capitaliste à fournir une rémunération suffisante au facteur travail afin d’assurer sa pérennité est ainsi devenue absolument incontestable.

 Ce qu’il fallait démontrer l’est.

 Bien évidement la facture est énorme.

De là, et toujours dans l’hypothèse où la pérennisation du système paraît souhaitable, deux moyens, et deux seulement –combinés ou non-, peuvent être opérationnels :

- l’augmentation de la rémunération du facteur travail (i.e du revenu consommable disponible)

- l’accroissement de l’endettement par recours au crédit.

 Croire qu’une action sur l’investissement productif est de nature à pallier l’impasse du système capitaliste est juste futile :

 1) Le décrochage d’échelle est abyssal entre « redressement productif » et action directe sur la demande.

2) Le système capitaliste occidental a, depuis fort longtemps, basculé de la production aux échanges marchands.

 Le recentrage du capitalisme occidental sur le vecteur des échanges marchands a généré une série de facteurs déstabilisants dont l’interaction est pour le moins préoccupante quant à sa viabilité pérenne :

- la prééminence d’une sphère financière exclusivement spéculative et de ce fait échappant à la logique du système capitaliste (de l’accumulation à l’opportunisme de marché)

- la prodigieuse accélération de l’obsolescence des produits et des services (plus ou moins programmée, plus ou moins maitrisée) impliquant une accélération non moins prodigieuse des « investissements » commerciaux (à crédit)

- le passage de la combinaison profitable de coûts à la gestion profitable de marges commerciales impliquant des arbitrages non plus techniques mais financiers

- le capitalisme occidental est désormais accroché, ô combien, au capitalisme oriental qui n’est déjà plus émergeant et, lui, parfaitement « classique » dans sa forme. Cette posture induit mécaniquement un transfert inédit et colossal de l’un à l’autre.

 Dans ces conditions, il doit être définitivement clair que toute politique économique entendant pérenniser le système capitalisme occidental dans son état actuel d’instabilité profitable n’a pas d’autre possibilité que l’endettement… sans limites et sans fin(s).

Combien de temps encore est il possible pour les états occidentaux de persister à défendre, sans l’amender profondément, un système capitaliste en crise profonde ?

 Cette question est la seule en débat aujourd’hui.

 En tenaille entre une demande solvable faiblissante et un endettement saturé, les solutions peuvent être, facilement, recherchées au sein du capitalisme occidental lui-même…

 Face à la problématique de l’impasse dans laquelle se trouve le système capitaliste occidental et pour les tenants du système, dont, clairement, peut importe qu’il soit démocrates ou républicains, (Obama ou Bush, Hollande ou Sarkosy…), la seule alternative reste Keynésienne, aucun d’eux ne saurait réinventer la roue…

 Demeure la question des moyens.

 Le capitalisme occidental, devenu quasi-exclusivement marchand et donc financier, gère des marges, plus des coûts (et c’est tant mieux car rivaliser avec le capitalisme oriental (i.e. Chinois) est tout à fait hors de portée).

 L’appareil productif mondial est Chinois. C’est un fait avéré. Le devenir de l’économie productive mondiale est forcément Chinois. Ce pour au moins deux raisons fondamentales :

- une formidable et gloutonne demande intérieure qui implique la mise en œuvre de structures de production aux capacités inégalés, qui génère déjà une surproduction exportable à des couts très faibles ce, en raison, non seulement du faible coût du travail, mais, beaucoup plus essentiellement et durablement, à cause du coût marginal global structurellement très faible (les produits exportés succèdent à la satisfaction de la demande intérieure, les couts de production sont donc très largement amortis).

- une formidable et rapide capacité d’adaptation, aux conséquences non encore mesurées, renforcée par des moyens de commercialisation et de communication numériques, partout et inéluctablement, en progression quasi géométrique ce qui permet à l’économie chinoise un accès inégalé au marché mondial.

 Vouloir lutter contre cette tendance lourde est une erreur patente.

 Ainsi, contraint au soutien de la seule consommation (et non pas à la recherche de « croissance ») le capitalisme occidental devra sa survie non plus aux transferts d’une taxation de ses profits (taxation dont la gestion capitaliste a su, non sans maestria, s’affranchir largement) mais à la taxation de ses marges commerciales.

 Les pistes du soutien de la consommation, seul garant de la pérennité du système capitaliste occidentale implique de la part de celui-ci de déchirantes révisions…

 Les Etats européens et, d’une manière générale, occidentaux, sont, désormais indiscutablement, animés d’une indéfectible volonté de pérenniser le système capitaliste, couplée, non moins indéfectiblement à une opiniâtre volonté de paralyser, en la biaisant par le crédit, l’évolution pourtant inéluctable des rapports sociaux.

 L’expression efficace de ces volontés associées passe nécessairement par l’encadrement et la taxation des marges commerciales (avec, bien évidement, le maintien hautement symbolique de la taxation des profits) afin de dégager les moyens, ils existent, du soutien à la consommation (pas à la « croissance »).

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