Baron Noir, c'est regarder en face la politique d'aujourd'hui avec des coups de poings dans le ventre, un immense mal au coeur, et parfois, il faut bien se l'avouer, l'adrénaline qui revient à travers le parcours des femmes de la série, par procuration coupable, que seuls les drogués en rémission peuvent reconnaître.
Cette série qui ne fait pas que du bien, qui remue pas mal de trucs, est un prototype de Mooc d'un genre nouveau, formation accélérée sur le fonctionnement et surtout dysfonctionnement de la Vème République. Cette formation est à destination de celles et ceux qui n'ont jamais approché le Milieu puisque pour les autres, tout y est malheureusement tout à fait fidèle.
De la section, à la mairie, à la circo, à l'Assemblée, à l'Elysée, au siège du parti, aux mouvements de jeunesse, à la broyeuse.
Au sacrifice de tout, sa propre intégrité, les siens, sa famille, ses amis, ses équipes.
Les circuits de financements occultes, les menaces sur la sincérité des scrutins, cumuls de mandat, militantisme aveugle, les intimidations, les fraudes, les manipulations des foules.
Les idéaux et combats nobles relégués au rang de vulgaires prétextes dans la lutte animale d'humains devenus psychopathes.
Quand l'être humain se dissout et se confond dans ses représentations fantasmées, "sa ville", "sa famille de gauche" (ou de droite évidemment), au nom de "ses ouvriers" "ses précaires" "ses administrés", "la France", l'Europe.
Tous les coups sont permis.
Tout y est.
Bienvenue dans la vraie vie.
Il faut voir #BaronNoir.
Pour choisir.
Pour confirmer ses choix du passé et d'aujourd'hui.
Pour valider son chemin.
Pour devenir.
Il faut voir Baron Noir
Pour enfin tourner la page du vieil adage : la fin justifie les moyens.
Merci aux auteurs Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon de ce cadeau qu'ils nous font.