Le 4 août, la police avait démantelé ce camp situé dans le nord de Paris. Les agents avaient fait preuve d'une violence démesurée, comme l'ont montré les personnes présentes : matériel détruit, personnes frappées, et violentées selon des techniques de contraintes interdites en France.
Sayed, jeune Afghan de 20 ans en procédure d'asile, et Ismaïl, réfugié politique afghan de 31 ans, ont été emmenés au commissariat de la Goutte-d’Or. Ils témoignent y avoir subi de graves violences de la part de plusieurs policiers durant les deux jours de garde à vue : insultés, humiliés, torturés avec des techniques de contention, de coups et de sévices, puis relâchés sans aucune charge. Leurs examens médicaux témoignent des violences subies ; actuellement ils sont toujours pris en charge par Médecins du monde suite à ces traumatismes. Une plainte a été déposée, une enquête a été confiée à l'IGPN et les deux hommes y ont déjà été reçus.
Ces faits peuvent surprendre ; c'est sans compter les alertes à propos de ce commissariat, documentées depuis des années par des médias, qui mentionnent les nombreuses violences à l'égard de jeunes gens perçus comme d'origine étrangère. Plus largement, de nombreux faits de violences à caractère raciste, d'humiliations, voire de tortures et d'actes de barbarie, ont été relevés dans les commissariats parisiens ou au tribunal de grande instance de Paris.
Ces faits révèlent à nouveau le racisme qui gangrène les pratiques policières, et qui visent les personnes racisées. On rappelle ainsi que depuis 5 ans, de très nombreuses personnes racisées, non armées, meurent chaque année dans les mains de la police - dont une dizaine pour simple "refus d’obtempérer" ! (On peut retrouver des données ici, là, et là avec des détails).
Ces violences policières, si fréquentes et si arbitraires, ne sont pas dignes d'une démocratie. Elles doivent cesser, tout comme l'indulgence coupable dont les autorités font preuve à l'égard de leurs auteurs.
Nous espérons que la plainte de Ismail et Sayed aboutira, que les violences seront reconnues et leurs auteurs jugés.
Nous adressons toute notre solidarité à Ismail et Sayed, nous souhaitons la réussite dans leurs parcours d’insertion, et l'obtention du statut de réfugié pour Sayed.