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Billet de blog 1 mars 2025

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L'ancien curé d'Asson

D'après un article de FR 3 Nouvelle Aquitaine du 24 février.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est un ancien curé qui a défrayé la chronique au milieu des années 2000. Léon Maclau, 73 ans, habite Asson, un village béarnais situé à six kilomètres de Lestelle-Bétharram. Très impliqué dans sa paroisse et très apprécié des fidèles, le père Léon Laclau a été révoqué par l’église pour être tombé amoureux d’une veuve, qu’il a depuis épousée. Un amour ouvertement assumé par cet homme resté profondément croyant et porteur du message de l’Évangile.

L'ancien prêtre a passé plus de trente années au sein de la congrégation de Notre-Dame de Bétharram.

Léon Laclau est arrivé dans cette école en 1962, il était alors en CM1 au petit séminaire. Il y restera élève jusqu'en 1971, mais assure avoir tout ce temps ignoré le calvaire subi par les élèves non séminaristes.
"Je n'ai pas été témoin de tout ça. Je n'ai rien subi, je n'ai rien vu et je n'ai rien entendu à propos de ces sévices sexuels", précise-t-il d'emblée auprès de France 3 Aquitaine. 

C'est pourtant lui qui, quarante-cinq ans plus tard, aidera une des premières victimes à se faire entendre. Une fois révoqué, Léon Laclau, devenu prêtre, reçoit un courrier de Jean-Marie Delbos, scolarisé à Bétharram à la fin des années 50. "Il me disait qu'il avait eu affaire à un monstre à Bétharram. Je ne savais pas qui c'était donc je lui ai écrit en lui demandant qui était ce prédateur. Et il m'a dit que c'était Henri L."

Immédiatement, le père Laclau fait suivre ce courrier à la direction France de Bétharram, une lettre restée sans réponse. Il le transfère alors à la direction de la congrégation, à Rome. Les faits reviennent auprès de l'évêché de Limoges, où avait été déplacé Henri L. L'église reconnaîtra les faits et Jean-Marie Delbos sera par la suite indemnisé par l'église en 2022, dans le cadre de la commission Sauvé. 

La dénonciation, comme l'indemnisation, ont eu lieu en toute discrétion. Aujourd'hui, s'il y a une chose que Léon Lacau entend bien dénoncer, c'est le "silence assourdissant de la congrégation". "C'est ce qui me met en colère", fulmine-t-il.
Placé en garde à vue ce 19 février, le père Henri L., 94 ans, a été remis en liberté, les faits reprochés étant prescrits. Seul un homme, Patrick M, surveillant laïc, a, à ce jour, été mis en examen. "Mais combien de religieux ont été concernés par ces affaires ? " s'interroge Léon Laclau, qui rappelle que l'école accueillait 600 élèves et une vingtaine de religieux. 

Le septuagénaire souhaite désormais que la congrégation des pères de Bétharram soit poursuivie et condamnée en tant que personne morale. "Les auteurs sont morts, d'accord, mais ils ont commis des actes ignobles qui ont blessé à vie tant de jeunes enfants. Et ça, c'est impardonnable".

La congrégation  doit reconnaître et réparer financièrement les actes ignobles de certains de ses membres.

"Au sein de cette famille, dont j'ai fait partie, il y a eu des prédateurs, insiste Léon Laclau. Il faut une sanction autre qu'un communiqué de presse".  Une demande d'autant plus forte que concernant le père Laclau, qui était tombé amoureux, l'église n'a pas tergiversé sur la révocation. "J'ai eu le bonheur de l'aimer, mais c'était un amour interdit. Là, dans ces cas-là, on me met dehors", constate-t-il. "Mais un prêtre religieux qui est soupçonné, ou qui est accusé, de pédophilie, on le déplace. On se tait, on fait comme si on ne savait rien", déplore Léon Lachau, qui milite depuis plusieurs années contre le célibat imposé aux prêtres.  Les religieux ont fait vœu de chasteté et de célibat. Ils sont frustrés affectivement. Affectivement et sexuellement. Certains subliment cette frustration et d'autres dérapent.

Ecoutons Léon Laclau:

L'ancien prêtre d'Asson réagit à l'affaire Bétharram © FR 3 Nouvelle Aquitaine

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