Le système des primaires aussi bien à gauche qu'à droite s'est imposé alors que les partis dominants étaient en crise, au PS après la défaite de Ségolène Royal et la déroute aux européennes de 2009, à l'UMP après la querelle Copé Fillon, après Bygmalion, après le retour de Sarkozy. La primaire du PS a été actée en 2009 et a eu lieu en 2012, celle de l'UMP a été avalisée début 2015 et s'est déroulée en novembre dernier. Pour la première, celle du PS, les observateurs patentés de la vie politique étaient plus que dubitatifs sur son succès, leur pronostic a été déjoué par une participation qui fut d'environ 2,7 millions d'électeurs au premier tour et 2,9 au 2eme tour. Le succès fut encore plus grand pour la récente primaire de la droite à 4,3 et 4,4 millions d 'électeurs. Il y a fort à parier que dans les deux cas la plupart des sympathisants ayant participé au vote se sont transformés en militants actifs de la campagne officielle.
Les citoyens qui se sont ainsi déplacés avaient probablement l'espoir qu'ils pouvaient faire changer les choses dans le parti dominant correspondant à leur orientation politique, qu'ils avaient le choix entre plusieurs personnes sommées de débattre en public dans leur propre camp. Dans les deux cas ils ont contesté le leader du parti, Martine Aubry battue par Hollande, Sarkozy sorti par Fillon. A l'extrême droite ou à la gauche du PS on ne leur offre pas ce choix.
Sans être inscrite dans la Constitution la primaire répond à la logique du scrutin présidentiel où seul deux candidats sont présents au 2eme tour et il est normal, n'en déplaise aux partisans du ni droite ni gauche, que les deux candidats, au delà des personnes, aient des orientations marquées et opposées. Dans chaque camp il est primordial qu'au premier tour de la primaire tous les choix politiques soient représentés et passent avant les ambitions personnelles des candidats.
Au moment où le social-libéralisme est en pleine déconfiture après la présidence Hollande l'orientation à gauche, égalitaire, anti libérale et écologiste, a de fortes chances de l'emporter si Mélenchon ou les Verts acceptent de courir le risque de la primaire. De fortes chances en janvier comme en mai.
J'ai signé la pétition initiée notamment par Thomas Piketty, Dominique Méda, Eric Fassin.