Dans la Nouvelle Edition, à midi sur Canal, Nicolas Domenach nous avait dit que cela allait être saignant. Télérama promettait : « Au final, un tableau rythmé et plutôt nuancé, et un ex président assaisonné à la sauce plus aigre que douce. » Il paraît même que nous allions voir un « dézinguage » de l'inconstance de l'action du quinquennat de Sarkozy. Et ce furent bien des propos de zinc, des brèves de comptoir !
Vous avez deviné, je veux parler de l'émission d'hier soir sur France 3 intitulée « Nicolas Sarkozy, secrets d'une présidence ». On la doit à un grand historien de renom, impartial, PDG du Point, spécialiste des biographies de présidents : Mitterrand, Chirac et Sarko. Lui même collaborateur du président... Pinault propriétaire du Point.
Mon hebdo de programme télé écrit candidement : « Curieuse contre-programmation pour saluer la première année de présidence de François Hollande... ». Au rythme endiablé des médias je me permets de lui signaler que l'anniversaire évoqué c'était le 6 et deux jours après cela n'est absolument plus d'actualité ! Par contre le 8 mai c'est indubitablement l'anniversaire de la chute du nazisme, et France 3 a judicieusement choisi de programmer deux émissions sur Sarko réalisées par des collaborateurs du Point, l'autre étant « La droite a-t-elle tué Nicolas Sarkozy ? ».
La première m'a suffit, c'est d'elle que je vais causer, au bord du zinc. Voici ce que j'en retiens. Les secrets de la présidence nous furent « révélés » avec gourmandise par un panel d'anciens collaborateurs de Sarko au premier rang desquels Fillon, et quasiment tous encartés à l'UMP. Sauf Rama Yade ou Fadela Amara. Cette dernière encore toute éblouie d'avoir été tutoyée dès sa première rencontre avec le grand homme. Dans la bourgeoisie traditionnelle on disait quand même vous à ses domestiques, c'est dans les colonies que les maitres disaient tu aux boys et aux doudous...Martin Hirsch, Besson, ou Jouyet quant à eux ne se sont entrés dans le fog de cet exercice d'histoire i médiate. Côté cautions scientifiques, BHL et Minc avaient répondu présents, éminemment bien placées aussi je pense en tant que victimes de nègres botuliens ou plagiesques encore plus incompétents que Guaino.
Les anciens serviteurs zélés du président déchu ne sont pas allés bien loin dans le dézinguage promis. J'ai quand même ressenti de leur part un peu condescendance à l'égard de leur ancien patron déstabilisé dès le début du mandat par le lâchage de Cécilia. Ces personnes se sont lâchées devant nous, mais pas trop, car si Carla est fidèle le phénix pourrait renaître...Echec amoureux, cause première donc de l'échec politique, et puis autre cause, presque secondaire, la crise économique contre laquelle notre héros a cependant remporté de brillantes batailles surtout lors de sa présidence de l'U.E., mais pas la guerre. On a eu droit aussi à Nicolas victime du « nègre » Guaino...et victime en dernier lieu du facho Buisson. Du lourd tout ça pour parler à la mode de chez nous.. . Ou du relou pour faire djeuns.
Comme dit Télérama aucun secret révélé, contrairement à ce que promettait le titre de l'émission. Les français ont principalement renvoyé notre géant de la politique à ses chères conférences non pas parce-qu'il manquait de caractère mais parce-qu'il était caractériel. Cette émission a même réussi l'exploit de rendre secrète une question quasiment secondaire, l'abandon des promesses du Grenelle de l'environnement !
Conclusion, le vainqueur de Khadafi, et ne l'oublions pas de Poutine dans la guerre de Géorgie, les français ne s'en sont pas débarrassé à cause de la dégradation permanente de leur situation économique mais à cause du péché originel, le yacht de Bolloré.
Curieusement je me suis demandé si toute cette logorrhée de bois on ne la devait pas à un règlement de compte entre marchands ayant fait fortune dans le commerce du métal de même nom ! Sur le dos d'un continent à une époque où l'homme africain n'avait rien à voir dans l'histoire...Vive les médias d'investigation ! Un Point sait tout ! Aucun conflit d'interêts à l'horizon nous dit la vigie. On ne nous mène pas en bateau. Merci et santé, M. Pfimlin, petite prune en alsacien.