En proie aux multiples révêlations qui ternissent son image la Suisse est sur la défensive, son fonds de commerce, la banque opaque est mise en cause aux Etats Unis comme en Europe. Dans la Confédération Helvétique cette activité, disons de receleur, est parfaitement légale, mais le doute plane quant à la perennité du système. Néanmoins la justice suisse estime qu'elle se doit, dans l'état actuel de son droit, de continuer à protéger le crime économique. Pour illustrer mon propos voici un extrait d'un article de ce jour du quotidien helvétique Le Temps:
"L’incarcération de Pierre Condamin-Gerbier a suscité de vives protestations parmi les parlementaires ( français) qui venaient de l’entendre. La nouvelle de son arrestation n’est évidemment pas faite pour améliorer la perception française de l’attitude de la Suisse à l’égard de l’évasion fiscale. Pour autant, le procureur général de la Confédération Michael Lauber ne voit aucune raison de ne pas poursuivre les faits qui sont parvenus à la connaissance de la justice, «même si cela n’est politiquement pas très confortable». «Peut-être que ce n’est pas tellement bon pour notre réputation à l’étranger, mais nous faisons ce que notre loi nous ordonne de faire. Ce qui est punissable en Suisse est clair.»"
La première conséquence de cette arrestation est d’empêcher toute communication entre l’intéressé et les autorités françaises. Vont-elles tenter de vouloir l’interroger en Suisse? Michael Lauber ne ferme pas complètement la porte à une éventuelle demande française d’entraide. «Cela dépend sous quel angle ils demandent des renseignements, blanchiment ou autre chose. C’est de toute façon l’Office fédéral de la justice qui doit trancher. Nous ne sommes que l’autorité d’exécution de la demande.» "